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Les suintements naturels d’hydrocarbures
Important – Depuis le 23 août 2022, la recherche et la production d’hydrocarbures sont interdites au Québec, et toutes les licences en lien avec ces activités ont été révoquées. Veuillez consulter la section Interdiction de recherche et de production d’hydrocarbures pour obtenir tous les détails à ce sujet.
Qu’est-ce qu’un suintement naturel d’hydrocarbures ?
- La formation d’hydrocarbures dans les environnements géologiques est un processus commun et naturel.
- Des hydrocarbures, comme du pétrole ou du méthane (gaz naturel), peuvent migrer spontanément jusqu’en surface et former des accumulations naturelles de pétrole dans le sol ou dans l’eau, ou encore circuler dans l’air ou dans l’eau sans intervention humaine. Ces accumulations et émanations constituent des suintements naturels d’hydrocarbures.
- Certains de ces suintements naturels sont habités par une faune particulière, spécifiquement adaptée à ces environnements et dépendante de la présence d’hydrocarbures pour sa survie.
La présence d’hydrocarbures en surface est un phénomène naturel qui est connu depuis au moins l’antiquité.
Dans les régions productrices d’hydrocarbures, la présence de suintements naturels d’hydrocarbures en surface est connue depuis des siècles. Par exemple, les Mésopotamiens, dans ce qui est aujourd’hui l’Iraq, recueillaient le bitume des suintements naturels et l’utilisaient notamment pour imperméabiliser des coques de navire.
Les suintements naturels sont utilisés comme guide d’exploration pour la découverte de gisements d’hydrocarbures.
L’observation de suintements naturels en surface peut indiquer la présence de quantités importantes de pétrole ou de gaz dans le sous-sol. Ainsi, l’industrie pétrolière utilise ces suintements comme guide d’exploration pour cibler des régions prometteuses. Il ne faut donc pas se surprendre si les premières régions où des puits pétroliers ont été implantés correspondent à celles où des suintements naturels ont été répertoriés de longue date.
On sait de longue date que certains secteurs du Québec, comme la Gaspésie, regorgent de suintements naturels d’hydrocarbures.
- Dès 1863, Sir William Logan, premier directeur de la Commission géologique du Canada, rapportait de nombreux suintements de pétrole en surface autour de la baie de Gaspé.
- Cette découverte a attiré l’attention de l’industrie pétrolière qui a entrepris des travaux d’exploration, dont des forages pétroliers, vers la même époque.
- La Mauricie est également reconnue de longue date pour la présence d’émanations de gaz naturel en surface, comme à la « Fontaine du Diable » située au Lieu historique national des Forges-du-Saint-Maurice. Cette région aussi a rapidement retenu l’attention de l’industrie.
- Il convient également de signaler que la Commission géologique du Canada a identifié des émanations naturelles de méthane sur quelques centaines de sites situés dans une portion de l’estuaire du Saint-Laurent.
Suintements naturels ou contamination par des activités humaines.
En tenant compte de ce qui précède, dans une perspective de suivi et de contrôle des activités d’exploration des hydrocarbures, il faut distinguer les accumulations ou les émanations d’hydrocarbures de surface selon qu’elles résultent d’un processus de mise en place naturel ou de l’activité humaine.
- Dans un environnement où la présence de suintements naturels est connue ou présumée, on ne peut spontanément conclure que la présence d’hydrocarbures en surface est nécessairement une conséquence des activités humaines.
- Il arrive par ailleurs que l’eau captée par les puits d’approvisionnement en eau situés dans des secteurs sujets à de telles émanations contienne naturellement du méthane.
- Afin de déterminer la provenance d’hydrocarbures observés en surface, certaines approches peuvent être utilisées tels un examen approfondi du site, une caractérisation des hydrocarbures en laboratoire ainsi que des analyses d’eau. Ces observations et résultats peuvent alors être comparés à l’état initial du site, si cet état est connu.
- Aujourd’hui, il est obligatoire que le responsable d’un puits caractérise le site avant d’entreprendre les travaux pour connaître son état initial, lequel servira de point de référence. Il sera donc possible de comparer l’état du site avant les activités d’exploration à celui après, pour déterminer s’il y a une contamination résultant des activités.
- La caractérisation de l’état initial ne faisait pas partie des pratiques de l’industrie à ses débuts, notamment lors de la première vague d’exploration pétrolière en Gaspésie au 19e siècle.