Afrique/
Note abrégée sur le commerce Québec-Algérie
Juin 2018
Cette note dresse le portrait de l'économie du pays et de l'évolution des échanges commerciaux qu'il entretient avec le Québec.
Document
Note sur l'économie et le commerce de l'Algérie (Version PDF)
L'économie algérienne
Sources : Fonds monétaire international (FMI), Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Banque du Canada et Organisation mondiale du commerce (OMC). | |
Population (en millions) | 41,5 |
---|---|
PIB en G$ US courants | 178,3 |
PIB par habitant en $ US courants | 4 292,3 |
Taux de croissance du PIB réel (%) | 2,0 |
Taux d'inflation (%) | 5,6 |
Taux de chômage (%) | 11,7 |
Exportations de biens et services (en G$ US courants) | 34,9 |
Importations de biens et services (en G$ US courants) | 46,1 |
Le contexte économique en abrégé
Depuis 1994, l'économie algérienne croît à un rythme soutenu. Cette croissance survient après une récession qui fut le résultat d'une guerre civile débutée en 1991. Durant cette crise, l'économie du pays s'est contractée de 1,2 % en 1991, de 2,1 % en 1993 et de 0,9 % en 1994. Selon l'OCDE, l'économie algérienne a retrouvé la prospérité notamment en raison de la hausse du prix du pétrole, qui est le moteur de l'économie, ainsi que de politiques fiscales et budgétaires prudentes. La montée du cours du pétrole a permis à l'État d'accumuler des surplus budgétaires qui ont servi à réduire considérablement sa dette. Selon les données du FMI, entre 1995 et 2014, la dette publique algérienne est passée de 116,2 % à 7,7 % de son produit intérieur brut (PIB). Cependant, malgré les efforts de diversification de l'économie du pays, l'Algérie est encore très dépendante de ses exportations de pétrole. Effectivement, selon les données de l'OMC, près de 90 % de la valeur des exportations algériennes provenait de l'hydrocarbure en 2016.
Depuis 2014, l'Algérie doit cependant composer avec la chute du prix du pétrole, un facteur venu perturber fortement son économie. Selon l'OCDE, cette baisse de revenus a engendré des pertes de recettes substantielles pour l'État, bien qu'elle n'ait pas encore eu d'effet sur la croissance. En 2014, les exportations d'hydrocarbures ont diminué de près de la moitié comparativement à 2013, alors que les réserves financières ont diminué de près du cinquième en un an.
En 2017, l'Algérie éprouvait toujours les effets négatifs de la chute du prix du pétrole de 2014, selon le FMI. Malgré un important assainissement budgétaire effectué durant l'année, le déficit budgétaire demeurait important. Cependant, en dépit d'un ralentissement économique général, notons une stabilité de l'activité des secteurs hors hydrocarbures.
Au cours des dernières années, du point de vue des finances publiques, l'État a décidé d'adopter une stratégie à long terme afin de reconstruire le modèle économique du pays, en réponse au choc pétrolier. Cette stratégie comportait, notamment, des mesures afin d'améliorer le climat d'affaires, de moderniser le cadre des politiques monétaires et d'amorcer une réforme des subventions dans le secteur énergétique.
En 2017, l'Algérie a enregistré les résultats économiques suivants :
- une croissance du PIB réel de 2,0 %;
- une inflation de 5,6 %;
- un taux de chômage de 11,7 %;
- un solde budgétaire déficitaire correspondant à 6,4 % du PIB.
Cette même année, l'Algérie représentait 0,5 % du PIB mondial, ce qui en faisait la 36e économie mondiale et le 2e pays d'Afrique du Nord1, derrière l'Égypte.
Les perspectives économiques du FMI sont positives pour l'Algérie. La croissance économique devrait s'établir à 3 % en 2018 et à 2,7 % en 2019, grâce aux hydrocarbures et aux investissements dans les infrastructures.
Le commerce de marchandises2 entre le Québec et l'Algérie3
L'évolution des échanges
En 2017, les échanges commerciaux de marchandises entre le Québec et l'Algérie se chiffraient à 872,6 M$, en baisse de 53,4 % par rapport à l'année 2016. Cette baisse s'explique par la diminution des importations (+57,1 M$ ou +174,1 %) alors que les exportations augmentaient (−1,1 G$ ou −57,5 %).
Au cours de la période considérée (2013-2017), la croissance annuelle moyenne de la valeur des échanges a été négative (−21,5 %).
En 2017, la valeur de ces échanges représentait 56,9 % des échanges commerciaux de biens entre le Canada et ce pays.
Cette même année, l'Algérie se classait au 1er rang des partenaires commerciaux du Québec en Afrique du Nord, devant le Maroc, et au 24e rang des partenaires commerciaux internationaux du Québec.
Les exportations
En 2017, la valeur des exportations de marchandises du Québec à destination de l'Algérie s'établissait à 89,9 M$ et représentait 12,8 % de la valeur des exportations totales canadiennes vers ce pays. Elle correspondait également à une hausse de 174,1 % par rapport à l'année précédente. Cette hausse est principalement attribuable à l'augmentation des exportations de lait et de crème de lait, concentrés ou additionnés de sucre (+24,4 M$).
Toujours en 2017, les exportations de marchandises du Québec vers l'Algérie représentaient 38,3 % des exportations québécoises vers l'Afrique du Nord.
Les exportations québécoises de marchandises vers l'Afrique du Nord représentaient 0,3 % des exportations internationales totales de marchandises du Québec.
La même année, l'Algérie était le 1er client du Québec en Afrique du Nord, devant l'Égypte, et le 47e client international du Québec.
En 2017, les cinq produits en tête de liste des exportations étaient les suivants :
- le lait et la crème de lait, concentrés ou additionnés de sucre (29,1 % du total);
- les turboréacteurs, les turbopropulseurs et les autres turbines à gaz (10,8 %);
- les machines et les appareils mécaniques ayant une fonction propre (8,2 %);
- les instruments et les appareils destinés à des analyses physiques ou chimiques (5,7 %);
- les voitures de tourisme et les autres types de véhicules (5,0 %).
La valeur des dix principaux produits québécois exportés vers l'Algérie représentait alors 72,7 % de la valeur de l'ensemble des exportations du Québec vers ce pays.
En 2017, le contenu en technologie des exportations de biens manufacturés à destination de l'Algérie se répartissait comme suit :
- les produits de faible technologie (42,1 %);
- les produits de haute technologie (26,6 %);
- les produits de moyenne-haute technologie (19,7 %);
- les produits de moyenne-faible technologie (11,6 %).
Au cours de la période 2013-2017, les produits de faible technologie ont dominé les exportations du Québec à destination de l'Algérie.
Les importations
En 2017, la valeur des biens dédouanés au Québec en provenance de l'Algérie était de 782,7 M$, ce qui représentait 94,3 % de la valeur totale des importations canadiennes en provenance de ce pays et correspondait à une baisse de 57,5 % par rapport à l'année 2016. Cette baisse est principalement attribuable à la diminution des importations d'huiles brutes de pétrole (−1,0 G$).
Toujours en 2017, les importations québécoises de marchandises en provenance de l'Algérie représentaient 73,2 % des importations québécoises en provenance de l'Afrique du Nord et 0,9 % du total des importations québécoises de marchandises à l'échelle internationale.
Les importations québécoises de marchandises en provenance de l'Afrique du Nord représentaient 1,2 % du total des importations québécoises de marchandises à l'échelle internationale.
L'Algérie était alors le 1er fournisseur du Québec en Afrique du Nord et le 21e au monde.
Cette même année, les trois produits en tête de liste des biens manufacturés dédouanés au Québec en provenance de l'Algérie étaient les suivants :
- les huiles brutes de pétrole (99,4 % du total);
- les dattes, les figues, les ananas, les avocats, les goyaves, les mangues et les mangoustans (0,2 %);
- les parties d'avions, d'hélicoptères et d'autres véhicules aériens (0,1 %).
- La valeur des dix principaux produits algériens importés au Québec représentait près de la totalité de la valeur de l'ensemble des importations québécoises en provenance de l'Algérie.
En 2017, le contenu en technologie des biens manufacturés dédouanés au Québec en provenance de l'Algérie se présentait comme suit :
- les produits de faible technologie (60,5 %);
- les produits de haute technologie (23,3 %);
- les produits de moyenne-faible technologie (15,8 %);
- les produits de moyenne-haute technologie (0,3 %).
Au cours de la période considérée (2013-2017), les produits de moyenne-haute technologie ont dominé les importations.
Annexe
Tableau 1
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |
---|---|---|---|---|---|
* Les totaux peuvent ne pas être égaux à la somme de leurs composantes à causes des arrondis | |||||
Exportations de biens | 46 | 62 | 46 | 33 | 90 |
Importations de biens | 3 348 | 1 339 | 950 | 1 840 | 783 |
Échanges totaux* | 3 394 | 1 400 | 996 | 1 872 | 873 |
Tableau 2
Description des produits Classification SH4 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
M$ | % | M$ | % | M$ | % | M$ | % | M$ | % | |
* Les totaux peuvent ne pas être égaux à la somme de leus composantes à cause des arrondis. | ||||||||||
Lait et crème de lait, concentrés ou addionnés de sucre | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 1,7 | 5,1 | 26,1 | 29,1 |
Turboréacteurs, turbopropulseurs et autres turbines à gaz | 5,1 | 11,1 | 8,4 | 13,6 | 8,4 | 18,3 | 4,0 | 12,2 | 9,7 | 10,8 |
Machines et appareils mécaniques ayant une fonction propre | 0,1 | 0,2 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,1 | 0,3 | 0,9 | 7,4 | 8,2 |
Instruments et appareils pour des analyses physiques ou chimiques | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 0,1 | 0,2 | 0,1 | 0,3 | 5,1 | 5,7 |
Voitures de tourisme et autres types de véhicules | 0,2 | 0,5 | 0,5 | 0,7 | 0,3 | 0,6 | 1,6 | 4,9 | 4,5 | 5,0 |
Légumes à cosse secs, écossés, même décortiqués ou cassés | 1,0 | 2,2 | 0,4 | 0,7 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,2 | 3,7 | 4,2 |
Constructions préfabriquées | 4,0 | 8,8 | 0,6 | 1,0 | 1,9 | 4,2 | 0,1 | 0,3 | 3,0 | 3,4 |
Accessoires de tuyauterie, en fonte, en fer ou en acier | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 2,4 | 2,6 |
Parties d'avions, d'hélicoptères et d'autres véhicules aériens | 0,1 | 0,2 | 0,5 | 0,8 | 1,1 | 2,4 | 1,3 | 3,8 | 1,9 | 2,1 |
Lactosérum, même concentré ou additionné de sucre ou d'autres édulcorants | 0,4 | 0,8 | 0,5 | 0,9 | 0,2 | 0,3 | 0,1 | 0,2 | 1,6 | 1,7 |
10 principaux produits ci-dessous* | 10,9 | 23,8 | 11,1 | 17,9 | 12,1 | 26,4 | 9,2 | 28,0 | 65,3 | 72,7 |
Autres produits* | 34,8 | 76,2 | 50,7 | 82,1 | 33,8 | 73,6 | 23,6 | 72,0 | 24,6 | 27,3 |
Total | 45,7 | 100,0 | 61,7 | 100,0 | 45,9 | 100,0 | 32,8 | 100,0 | 89,9 | 100,0 |
Québec/Canada | 12,4 | 13,5 | 7,7 | 6,3 | 12,8 |
Tableau 3
Description des produits Classification SH4 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
M$ | % | M$ | % | M$ | % | M$ | % | M$ | % | |
* Les totaux peuvent ne pas être égaux à la somme de leus composantes à cause des arrondis. | ||||||||||
Huiles brutes de pétrole | 3 345,6 | 99,9 | 1 336,3 | 99,8 | 928,7 | 97,8 | 1 805,9 | 98,2 | 778,0 | 99,4 |
Dattes, figues, ananas, goyaves, mangues et mangoustans | 1,9 | 0,1 | 1,2 | 0,1 | 2,8 | 0,3 | 1,2 | 0,1 | 1,9 | 0,2 |
Parties d'avions, d'hélicoptères et d'autres véhicules aériens | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,2 | 0,0 | 0,6 | 0,1 |
Huiles de pétrole raffinées | 0,2 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,3 | 0,0 |
Pâtes alimentaires, même cuites ou farcies | 0,1 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,2 | 0,0 | 0,2 | 0,0 | 0,3 | 0,0 |
Légumes à l'état frais ou réfrigéré | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,3 | 0,0 |
Eaux, y compris les eaux minérales et les eaux gazéfiées | 0,1 | 0,0 | 0,3 | 0,0 | 0,2 | 0,0 | 0,3 | 0,0 | 0,2 | 0,0 |
Produits de boulangerie, de pâtisserie ou de biscuiterie | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,2 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,1 | 0,0 |
Gruaux, semoules et agglomérés sous forme de pellets ou de céréales | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,2 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,1 | 0,0 |
Huile d'olive et ses fractions | 0,1 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,4 | 0,0 | 0,1 | 0,0 |
10 principaux produits ci-dessus* | 3 348,0 | 100,0 | 1 338,2 | 100,0 | 932,2 | 98,1 | 1 808,6 | 98,3 | 782,0 | 99,9 |
Autres produits* | 0,2 | 0,0 | 0,4 | 0,0 | 17,8 | 1,9 | 31,0 | 1,7 | 0,7 | 0,1 |
Total | 3 348,2 | 100,0 | 1 338,6 | 100,0 | 950,0 | 100,0 | 1 839,6 | 100,0 | 782,7 | 100,0 |
Québec/Canada | 99,9 | 99,9 | 99,9 | 99,1 | 94,3 |
Tableau 4
Niveau de technologie | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
M$ | % | M$ | % | M$ | % | M$ | % | M$ | % | |
* Les totaux peuvent ne pas être égaux à la somme de leurs composantes à cause des arrondis. | ||||||||||
Haute technologie | 8,4 | 19,9 | 11,6 | 21,2 | 11,7 | 34,9 | 8,5 | 26,7 | 19,2 | 26,6 |
Moyenne-haute technologie | 23,0 | 54,9 | 8,9 | 16,3 | 6,1 | 18,2 | 5,9 | 18,4 | 14,2 | 19,7 |
Moyenne-faible technologie | 5,4 | 12,9 | 2,2 | 4,0 | 2,9 | 8,7 | 2,0 | 6,4 | 8,4 | 11,6 |
Faible technologie | 5,2 | 12,3 | 31,9 | 58,5 | 12,8 | 38,3 | 15,5 | 48,5 | 30,4 | 42,1 |
Total manufacturier* | 41,9 | 100,0 | 54,6 | 100,0 | 33,4 | 100,0 | 31,9 | 100,0 | 72,1 | 100,0 |
Tableau 5
Niveau de technologie | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
M$ | % | M$ | % | M$ | % | M$ | % | M$ | % | |
* Les totaux peuvent ne pas être égaux à la somme de leurs composantes à cause des arrondis. | ||||||||||
Haute technologie | 0,0 | 5,7 | 0,0 | 1,5 | 0,0 | 0,0 | 0,3 | 0,8 | 0,6 | 23,3 |
Moyenne-haute technologie | 0,0 | 0,9 | 0,0 | 4,9 | 17,1 | 92,4 | 30,5 | 94,6 | 0,0 | 0,3 |
Moyenne-faible technologie | 0,2 | 31,0 | 0,0 | 0,8 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,4 | 15,8 |
Faible technologie | 0,4 | 62,4 | 0,9 | 92,8 | 1,4 | 7,6 | 1,5 | 4,6 | 1,4 | 60,5 |
Total manufacturier* | 0,7 | 100,0 | 1,0 | 100,0 | 18,5 | 100,0 | 32,3 | 100,0 | 2,4 | 100,0 |
1. L'Afrique du Nord regroupe les pays suivants : l'Algérie, l'Égypte, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, le Soudan, le Soudan du Sud et la Tunisie.
2. Dans le présent contexte, les termes biens et marchandises sont interchangeables.
3. Voir les tableaux 1 à 5 de l'annexe pour des données additionnelles.