Aérospatiale/
Présentation de l'industrie de l'aérospatiale
Le secteur aérospatial au Québec affichait des ventes de près de 21 milliards de dollars et employait 41 700 personnes en 2023. Cette année-là, le Québec était notamment responsable de 90,9 % des exportations d’aéronefs du Canada, de 74,5 % des exportations de moteurs d’aéronefs au Canada et de 32,7 % des exportations de pièces d’aéronefs et autres composants aérospatiaux du Canada. De plus, l’industrie aérospatiale occupait le premier rang en matière d’exportations québécoises, avec 13,5 % du total des exportations du Québec.
Au cours des vingt-cinq dernières années (1998-2023), les ventes de l’industrie aérospatiale québécoise ont connu une croissance annuelle moyenne de près de 4,7 %.
La force de cette industrie repose sur la présence de nombreux maîtres d’œuvre et équipementiers de classe mondiale.
Plusieurs entreprises sont déjà implantées au Québec depuis longtemps, telles que :
- CMC Électronique (Marconi Canada – 1903)
- Bombardier (Canadian Vickers –1923)
- Pratt & Whitney Canada – 1928
- Héroux-Devtek – 1942
- CAE – 1947
- Rolls-Royce – 1947
- MDA (Spar Aérospatiale – 1968)
À celles-ci sont venues se joindre :
- Générale électrique – 1981
- Bell Textron Canada – 1986
- L3Harris – 1986
- Safran Systèmes d’atterrissage – 1991
- Sonaca Montréal – 1992
- Thales – 1996
- Safran Moteurs d’hélicoptères – 2001
- Howmet Aerospace – 2004
- Airbus Atlantic (STELIA Aéronautique) – 2011
- AJW – 2012
- Lockheed Martin, entretien de moteurs d’aéronefs – 2013
- Airbus – 2018
- Boeing – 2024
Plusieurs d’entre elles sont des chefs de file mondiaux dans leurs activités respectives au Québec :
- Airbus (aviation commerciale);
- Bell Textron Canada (hélicoptères civils);
- Boeing (R-D dans les aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux);
- Bombardier (aviation d’affaires);
- CAE (simulateurs de vol et formation);
- Pratt & Whitney Canada (moteurs pour avions régionaux et d’affaires ainsi que pour hélicoptères).
Une telle concentration de maîtres d’œuvre et d’équipementiers de premier ordre, actifs dans une grande variété de domaines majeurs (avionique, trains d’atterrissage, intégration de systèmes, systèmes spatiaux, etc.), n’a pas d’équivalent dans le monde.
C’est pourquoi Montréal figure parmi les grands centres aérospatiaux internationaux, avec Seattle et Toulouse. Dans la région métropolitaine, un travailleur sur 103 exerce un métier ou une profession en aérospatiale :
Ces entreprises dominantes s’appuient sur un groupe de 219 PME, qui agissent comme sous-traitants ou fournisseurs de produits appartenant à toute la gamme des spécialités nécessaires à l’assemblage d’un aéronef, de l’usinage de pièces aux logiciels les plus sophistiqués, en passant par :
- le traitement de surface;
- les matériaux composites;
- le grenaillage;
- le prototypage rapide;
- l’hydraulique;
- l’avionique;
- l’électro-optique.
Les grandes entreprises du secteur ainsi que les PME possèdent leurs normes de certification ISO 9000 et AS9100. La chaîne d’approvisionnement intègre les meilleures pratiques des grandes entreprises ainsi que celles de l’International Aerospace Quality Group, à travers l’initiative MACH d’Aéro Montréal.
Par ailleurs, en 2022, la très grande majorité de la R-D canadienne en aérospatiale se faisait dans la grande région de Montréal.
L’industrie peut également compter sur une main-d’œuvre qualifiée et motivée dont le renouvellement repose sur un système de formation couvrant le secondaire et le collégial ainsi que l’université et fonctionnant en étroite relation avec les entreprises de ce secteur grâce à l’action du Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale (CAMAQ).
L’industrie s’est dotée d’organismes pour favoriser les échanges :
- Aéro Montréal, un forum de concertation de la grappe aérospatiale du grand Montréal;
- le Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ), qui assure la recherche précompétitive en partenariat avec les établissements publics.
Enfin, soulignons que Montréal est depuis plusieurs années la capitale mondiale de l’aviation civile où siègent les grandes organisations internationales liées au monde de l’aviation : un métier ou une profession en aérospatiale :
- Organisation de l’aviation civile internationale (OACI)
- Association internationale de transport aérien (International Air Transport Association* – IATA) et son institut de formation (ITDI)
- Société internationale de télécommunications aéronautiques* (SITA)
- Conseil international de l’aviation d’affaires (International Business Aviation Council* – IBAC)
- Airports Council International* (ACI)
* En anglais seulement.
En 2024, le gouvernement du Québec a annoncé la création de la quatrième zone d’innovation, Espace Aéro, qui sera implantée à Longueuil, à Mirabel et à Montréal. Le projet, avec l’aide de la grappe Aéro Montréal, vise à rehausser l’attractivité du Québec dans le domaine de l’aérospatiale et à en faire un chef de file mondial en décarbonation et en mobilité aérienne avancée. Les investissements annoncés aujourd’hui totalisent 415 millions de dollars, dont 85 millions proviennent du gouvernement du Québec.