Vers une meilleure compréhension des flux de connaissances des laboratoires publics vers les entreprises privées
Dans les économies développées, les dépenses publiques de recherche et développement (R-D) sont importantes, et une part considérable est consacrée au financement de la recherche publique. Cette pratique repose en partie sur l’idée que la production de connaissances stimulera l’activité privée et profitera à l’ensemble de l’économie. Dans un document de réflexion publié sur le site VOXEU CEPR, des chercheurs français estiment que nous avons maintenant une compréhension approfondie de la façon dont les retombées des connaissances fonctionnent au sein du milieu universitaire. Mais nous ne comprenons pas aussi bien les transferts entre le monde universitaire et les entreprises privées. Il y a encore moins de données sur les canaux par lesquels ces retombées opèrent.
Par leurs travaux, les chercheurs mettent en lumière l’ampleur des retombées de la recherche entre les secteurs public et privé et les canaux par lesquels elles passent. Pour fournir des preuves causales, ils se basent sur un programme de financement à grande échelle de la recherche publique en France mis en place en 2010-2011, le programme Laboratoires d’excellence (LabEx). Cette initiative politique a alloué 1,5 milliard d’euros à 170 pôles universitaires (appelés LabEx) réunissant des chercheurs publics de différentes unités de recherche, mais pas nécessairement du même établissement, qui prévoyaient de travailler ensemble sur un thème commun.
Ce « choc de financement » a touché les régions de France de manière inégale, puisque certaines régions avaient plus de pôles sélectionnés. De plus, les industries n’en ont pas toutes bénéficié également, puisque certaines étaient plus proches de la thématique scientifique de LabEx et mieux à même d’exploiter leurs résultats. Une nouvelle mesure pour évaluer la proximité entre les laboratoires publics et les entreprises privées est ainsi proposée. L’idée est de mesurer la distance entre la science exploitée par les entreprises (articles cités dans leurs brevets) et la science produite par les groupes de recherche. On peut donc s’attendre à ce que les firmes géographiquement et scientifiquement proches des pôles financés réagissent au choc. L’analyse empirique s’appuie sur cette idée.
Les résultats mettent en évidence de fortes retombées entre les établissements de recherche publics et les entreprises privées. Le financement de la recherche publique est donc un moyen de stimuler l’activité du secteur privé, fût-ce indirectement. Il est intéressant de comparer ce type de politique à des instruments plus directs, comme les programmes de crédits d’impôt recherche, qui sont généralement réclamés sur les intrants du processus de R-D et peuvent donc être réclamés indifféremment par les entreprises, qu’elles les utilisent efficacement ou non. Au contraire, les entreprises qui parviennent à exploiter les retombées du secteur public sont, par construction, intensives en recherche. Le financement de la recherche publique peut donc être un outil pour canaliser les ressources vers des entreprises privées qui peuvent les utiliser efficacement. Comprendre comment ces différents instruments de politique publique doivent être combinés de manière optimale est une question clé qui demeure ouverte.
Dans les économies développées, les dépenses publiques de recherche et développement (R-D) sont importantes, et une part considérable est consacrée au financement de la recherche publique. Cette pratique repose en partie sur l’idée que la production de connaissances stimulera l’activité privée et profitera à l’ensemble de l’économie. Dans un document de réflexion publié sur le site VOXEU CEPR, des chercheurs français estiment que nous avons maintenant une compréhension approfondie de la façon dont les retombées des connaissances fonctionnent au sein du milieu universitaire. Mais nous ne comprenons pas aussi bien les transferts entre le monde universitaire et les entreprises privées. Il y a encore moins de données sur les canaux par lesquels ces retombées opèrent.
Par leurs travaux, les chercheurs mettent en lumière l’ampleur des retombées de la recherche entre les secteurs public et privé et les canaux par lesquels elles passent. Pour fournir des preuves causales, ils se basent sur un programme de financement à grande échelle de la recherche publique en France mis en place en 2010-2011, le programme Laboratoires d’excellence (LabEx). Cette initiative politique a alloué 1,5 milliard d’euros à 170 pôles universitaires (appelés LabEx) réunissant des chercheurs publics de différentes unités de recherche, mais pas nécessairement du même établissement, qui prévoyaient de travailler ensemble sur un thème commun.
Ce « choc de financement » a touché les régions de France de manière inégale, puisque certaines régions avaient plus de pôles sélectionnés. De plus, les industries n’en ont pas toutes bénéficié également, puisque certaines étaient plus proches de la thématique scientifique de LabEx et mieux à même d’exploiter leurs résultats. Une nouvelle mesure pour évaluer la proximité entre les laboratoires publics et les entreprises privées est ainsi proposée. L’idée est de mesurer la distance entre la science exploitée par les entreprises (articles cités dans leurs brevets) et la science produite par les groupes de recherche. On peut donc s’attendre à ce que les firmes géographiquement et scientifiquement proches des pôles financés réagissent au choc. L’analyse empirique s’appuie sur cette idée.
Les résultats mettent en évidence de fortes retombées entre les établissements de recherche publics et les entreprises privées. Le financement de la recherche publique est donc un moyen de stimuler l’activité du secteur privé, fût-ce indirectement. Il est intéressant de comparer ce type de politique à des instruments plus directs, comme les programmes de crédits d’impôt recherche, qui sont généralement réclamés sur les intrants du processus de R-D et peuvent donc être réclamés indifféremment par les entreprises, qu’elles les utilisent efficacement ou non. Au contraire, les entreprises qui parviennent à exploiter les retombées du secteur public sont, par construction, intensives en recherche. Le financement de la recherche publique peut donc être un outil pour canaliser les ressources vers des entreprises privées qui peuvent les utiliser efficacement. Comprendre comment ces différents instruments de politique publique doivent être combinés de manière optimale est une question clé qui demeure ouverte.