Au cours des deux dernières années, l’industrie biopharmaceutique a bouleversé ses méthodes de travail établies pour répondre aux besoins humanitaires. La question est maintenant de savoir si elle peut soutenir cette métamorphose extraordinaire et s’appuyer sur celle-ci. La réponse est un oui définitif, mais pour y parvenir, il faudra une réinvention audacieuse du rôle du numérique et de l’analytique dans les opérations de fabrication, ce qui engendrera des gains de qualité, de rapidité, d’agilité et de résilience, soutient un document de recherche de McKinsey.

L’usine biopharmaceutique du futur offrira une variété d’avantages grâce aux caractéristiques suivantes :

• Planification sans contact. L’adoption de jumeaux numériques – des versions virtuelles en temps réel d’objets et de processus physiques – peut permettre aux entreprises biopharmaceutiques d’équilibrer de manière optimale la demande à court et à long terme avec l’approvisionnement en matières premières, la capacité des équipements et les actifs humains, et permettre à l’entreprise de revoir la programmation des activités de production et de laboratoire.
• Processus réinventés. L’automatisation et les technologies de production avancées telles que la détection de ligne, les outils de réalité augmentée et assistée et les systèmes de libération en fonction de paramètres peuvent permettre aux opérateurs humains de réaliser des gains de productivité remarquables.
• Écarts nuls. Les modèles d’analyse avancés peuvent aider les responsables d’usine à prévoir et à atténuer les risques liés à la qualité, à garantir la conformité et à maximiser la robustesse des produits.
• Pilotage d’usine sans papier. La documentation électronique peut créer un flux d’informations transparent, de l’approvisionnement en matières premières à la planification, en passant par la production, la qualité et l’entrepôt ainsi que par les réseaux de fabrication internes et tiers.
• Gestion proactive des risques. L’analyse prédictive peut permettre la surveillance et la gestion en temps réel de la maintenance, de l’environnement, de la qualité et d’autres risques de la chaîne d’approvisionnement afin de maximiser le débit, les coûts, la conformité et la durabilité.
• Surveillance des performances à distance. Les systèmes interconnectés peuvent permettre un suivi en temps réel des performances du site, de l’état des produits et de la détection des problèmes, ce qui se traduit par une prise de décision plus efficace par la direction.

Ensemble, ces changements pourraient inaugurer une nouvelle ère pour la fabrication biopharmaceutique. L’utilisation des actifs et la productivité du travail pourraient être doublées, les temps de transfert des produits pourraient être réduits de plusieurs mois à quelques jours, les coûts de mauvaise qualité pourraient être pratiquement éliminés et les coûts de conversion pourraient être réduits de 80 %, en plus de tous les autres avantages d’opérations plus agiles et plus résilientes.  

Pour tirer pleinement parti de la fabrication numérique, les entreprises doivent mettre les ambitions au bon niveau, et faire en sorte qu’elles soient conformes à leurs aspirations stratégiques plus larges. Les dirigeants doivent commencer leur transformation manufacturière en faisant le point sur leur maturité numérique et s’inspirer des leaders numériques de tous les secteurs.