Qualification, immigration, automatisation et productivité
Deux recherches récentes explorent les liens entre le niveau de qualification des employés, le niveau de productivité, l’utilisation des nouvelles technologies et la robotisation.
Dans la première, les chercheurs se demandent pourquoi les salaires augmentent plus vite au sommet qu’à la médiane. Leur explication : la productivité différentielle alimente les inégalités salariales entre les travailleurs peu et hautement qualifiés.
En utilisant des données sur 40 industries américaines et 34 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), des chercheurs des universités de Stanford et de Chicago, dans une recherche publiée sur le site du National Bureau of Economic Research, ont constaté que cette inégalité croissante reflétait une productivité plus rapide au sommet de la répartition des salaires qu’au milieu ou au bas. Les industries américaines qui emploient principalement des travailleurs titulaires d’un diplôme d’études supérieures ont enregistré la plus forte croissance de la productivité au cours des 30 dernières années et ont donc une croissance des salaires plus élevée.
Les pays connaissant une forte croissance de leur productivité ont également enregistré une croissance des salaires plus élevée que les pays à faible croissance de la productivité. Les auteurs font valoir que les progrès technologiques pourraient être à l’origine du changement, car les travailleurs hautement qualifiés utilisent les nouvelles technologies et deviennent plus productifs, tandis que les travailleurs peu qualifiés sont souvent remplacés par les nouvelles technologies. Ils suggèrent également que les améliorations futures de l’intelligence artificielle pourraient affecter les travailleurs hautement qualifiés, ce qui pourrait modifier l’impact distributif du changement technologique.
Dans la deuxième recherche, publiée sur le site du IZA Institute of Labor Economics, des chercheurs danois soutiennent que l’absence de main-d’œuvre peu qualifiée conduit les entreprises à automatiser leur production. De 1995 à 2019, des immigrants non occidentaux peu qualifiés ont été attirés au Danemark en raison de l’effondrement de la Yougoslavie, des troubles politiques dans certains pays africains et de l’expansion de l’Union européenne. Ces immigrants avaient tendance à déménager dans des municipalités qui comptaient déjà de grandes communautés issues de leur pays d’origine.
Pour étudier les effets d’une offre accrue de travailleurs peu qualifiés sur l’adoption de robots par les entreprises, les chercheurs de la Copenhagen Business School ont associé les données sur les importations de robots recueillies au niveau des entreprises aux données recueillies au niveau municipal quant à la part de la population active composée d’immigrants non occidentaux. Les entreprises situées dans des municipalités comptant d’importantes populations d’immigrants non occidentaux étaient moins susceptibles d’automatiser leur production, ont constaté les auteurs. Une augmentation d’un point de pourcentage de la part des immigrants non occidentaux parmi les travailleurs a entraîné une baisse de 7 % de l’adoption de robots par les entreprises.
Deux recherches récentes explorent les liens entre le niveau de qualification des employés, le niveau de productivité, l’utilisation des nouvelles technologies et la robotisation.
Dans la première, les chercheurs se demandent pourquoi les salaires augmentent plus vite au sommet qu’à la médiane. Leur explication : la productivité différentielle alimente les inégalités salariales entre les travailleurs peu et hautement qualifiés.
En utilisant des données sur 40 industries américaines et 34 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), des chercheurs des universités de Stanford et de Chicago, dans une recherche publiée sur le site du National Bureau of Economic Research, ont constaté que cette inégalité croissante reflétait une productivité plus rapide au sommet de la répartition des salaires qu’au milieu ou au bas. Les industries américaines qui emploient principalement des travailleurs titulaires d’un diplôme d’études supérieures ont enregistré la plus forte croissance de la productivité au cours des 30 dernières années et ont donc une croissance des salaires plus élevée.
Les pays connaissant une forte croissance de leur productivité ont également enregistré une croissance des salaires plus élevée que les pays à faible croissance de la productivité. Les auteurs font valoir que les progrès technologiques pourraient être à l’origine du changement, car les travailleurs hautement qualifiés utilisent les nouvelles technologies et deviennent plus productifs, tandis que les travailleurs peu qualifiés sont souvent remplacés par les nouvelles technologies. Ils suggèrent également que les améliorations futures de l’intelligence artificielle pourraient affecter les travailleurs hautement qualifiés, ce qui pourrait modifier l’impact distributif du changement technologique.
Dans la deuxième recherche, publiée sur le site du IZA Institute of Labor Economics, des chercheurs danois soutiennent que l’absence de main-d’œuvre peu qualifiée conduit les entreprises à automatiser leur production. De 1995 à 2019, des immigrants non occidentaux peu qualifiés ont été attirés au Danemark en raison de l’effondrement de la Yougoslavie, des troubles politiques dans certains pays africains et de l’expansion de l’Union européenne. Ces immigrants avaient tendance à déménager dans des municipalités qui comptaient déjà de grandes communautés issues de leur pays d’origine.
Pour étudier les effets d’une offre accrue de travailleurs peu qualifiés sur l’adoption de robots par les entreprises, les chercheurs de la Copenhagen Business School ont associé les données sur les importations de robots recueillies au niveau des entreprises aux données recueillies au niveau municipal quant à la part de la population active composée d’immigrants non occidentaux. Les entreprises situées dans des municipalités comptant d’importantes populations d’immigrants non occidentaux étaient moins susceptibles d’automatiser leur production, ont constaté les auteurs. Une augmentation d’un point de pourcentage de la part des immigrants non occidentaux parmi les travailleurs a entraîné une baisse de 7 % de l’adoption de robots par les entreprises.