Pour combattre l’inflation, il faut combattre le protectionnisme
Dans un texte d’opinion publié sur le site Project Syndicate, Pinelopi Koujianou Goldberg, professeure d’économie à l’Université de Yale, estime qu’en raison de la flambée de l’inflation, il est devenu beaucoup plus difficile pour l’Administration du président américain Joe Biden de justifier la poursuite des politiques protectionnistes héritées de l’Administration précédente.
Aucun économiste raisonnable ne prétend que l’inflation récente est le résultat de restrictions commerciales. À l’heure actuelle, les causes sont bien comprises. Mais alors que les décideurs politiques américains luttent pour contenir l’inflation sans provoquer de récession, ils doivent reconnaître que les exigences de contenu américain, les tarifs et les restrictions à l’immigration pourraient aggraver la situation.
Une analyse récente du Peterson Institute for International Economics soutient qu’une baisse des barrières commerciales « pourrait entraîner une réduction ponctuelle de l’inflation [IPC] d’environ 1,3 point de pourcentage ». L’étude est conservatrice puisqu’elle se concentre uniquement sur les restrictions commerciales qui pourraient vraisemblablement être levées à court terme. De plus, ses auteurs prennent soin de souligner que le résultat serait ponctuel. En 2021, ces restrictions s’appliquaient à plus de la moitié des importations américaines « soumises à des tarifs élevés, des droits de pénalité ou des quotas stricts ».
L’un des avantages les plus importants du libre-échange est qu’il expose les entreprises nationales (et les marchés du travail) à une plus grande concurrence, ce qui les incite à maintenir des prix bas et à innover constamment pour garder une longueur d’avance. De même, l’immigration atténue les pénuries de main-d’œuvre, et les nouveaux arrivants hautement qualifiés peuvent stimuler la productivité et l’innovation. Le Royaume-Uni, par exemple, a adopté un nouveau programme de visa pour travailleurs qualifiés qui accueille les diplômés des meilleures universités au monde.
Il est profondément erroné de restreindre le commerce et l’immigration à un moment où la hausse des prix intérieurs est une préoccupation majeure. Maintenant que tout le monde est obsédé par l’inflation, il convient de se demander pourquoi elle a été si faible ces deux dernières décennies, malgré le plein emploi aux États-Unis (avant la pandémie) et des politiques monétaires ultra-expansionnistes. La mondialisation a sans doute un grand rôle à jouer dans cette situation, tout comme l’automatisation.
La perspective d’externaliser des emplois vers des pays à bas salaires ou de les remplacer par des machines a limité le pouvoir de négociation des travailleurs. Dans le même temps, la concurrence étrangère a limité le pouvoir de fixation des prix des entreprises nationales. Les travailleurs et les entreprises font face à une réalité différente aujourd’hui et semblent plus confiants maintenant que les États-Unis se sont repliés sur eux-mêmes et qu’ils ont adopté le protectionnisme. Il pourrait s’agir d’une évolution positive, sauf que le taux d’inflation élevé a sapé les efforts pour améliorer la situation du travailleur américain moyen.
La baisse actuelle des salaires réels nous rappelle que notre bien-être dépend non seulement des salaires nominaux que nous gagnons en tant que travailleurs, mais aussi des prix que nous payons comme consommateurs. L’ouverture des frontières peut aider à maintenir les prix bas pendant une période difficile.
Dans un texte d’opinion publié sur le site Project Syndicate, Pinelopi Koujianou Goldberg, professeure d’économie à l’Université de Yale, estime qu’en raison de la flambée de l’inflation, il est devenu beaucoup plus difficile pour l’Administration du président américain Joe Biden de justifier la poursuite des politiques protectionnistes héritées de l’Administration précédente.
Aucun économiste raisonnable ne prétend que l’inflation récente est le résultat de restrictions commerciales. À l’heure actuelle, les causes sont bien comprises. Mais alors que les décideurs politiques américains luttent pour contenir l’inflation sans provoquer de récession, ils doivent reconnaître que les exigences de contenu américain, les tarifs et les restrictions à l’immigration pourraient aggraver la situation.
Une analyse récente du Peterson Institute for International Economics soutient qu’une baisse des barrières commerciales « pourrait entraîner une réduction ponctuelle de l’inflation [IPC] d’environ 1,3 point de pourcentage ». L’étude est conservatrice puisqu’elle se concentre uniquement sur les restrictions commerciales qui pourraient vraisemblablement être levées à court terme. De plus, ses auteurs prennent soin de souligner que le résultat serait ponctuel. En 2021, ces restrictions s’appliquaient à plus de la moitié des importations américaines « soumises à des tarifs élevés, des droits de pénalité ou des quotas stricts ».
L’un des avantages les plus importants du libre-échange est qu’il expose les entreprises nationales (et les marchés du travail) à une plus grande concurrence, ce qui les incite à maintenir des prix bas et à innover constamment pour garder une longueur d’avance. De même, l’immigration atténue les pénuries de main-d’œuvre, et les nouveaux arrivants hautement qualifiés peuvent stimuler la productivité et l’innovation. Le Royaume-Uni, par exemple, a adopté un nouveau programme de visa pour travailleurs qualifiés qui accueille les diplômés des meilleures universités au monde.
Il est profondément erroné de restreindre le commerce et l’immigration à un moment où la hausse des prix intérieurs est une préoccupation majeure. Maintenant que tout le monde est obsédé par l’inflation, il convient de se demander pourquoi elle a été si faible ces deux dernières décennies, malgré le plein emploi aux États-Unis (avant la pandémie) et des politiques monétaires ultra-expansionnistes. La mondialisation a sans doute un grand rôle à jouer dans cette situation, tout comme l’automatisation.
La perspective d’externaliser des emplois vers des pays à bas salaires ou de les remplacer par des machines a limité le pouvoir de négociation des travailleurs. Dans le même temps, la concurrence étrangère a limité le pouvoir de fixation des prix des entreprises nationales. Les travailleurs et les entreprises font face à une réalité différente aujourd’hui et semblent plus confiants maintenant que les États-Unis se sont repliés sur eux-mêmes et qu’ils ont adopté le protectionnisme. Il pourrait s’agir d’une évolution positive, sauf que le taux d’inflation élevé a sapé les efforts pour améliorer la situation du travailleur américain moyen.
La baisse actuelle des salaires réels nous rappelle que notre bien-être dépend non seulement des salaires nominaux que nous gagnons en tant que travailleurs, mais aussi des prix que nous payons comme consommateurs. L’ouverture des frontières peut aider à maintenir les prix bas pendant une période difficile.