Les taxes sur le carbone peuvent être une aubaine pour le monde, même à court terme
Les émissions de carbone constituent une externalité mondiale qui nécessite une solution politique. La forme exacte que pourrait prendre une telle solution est cependant moins claire. Un accord mondial reste difficile à atteindre, en partie parce que les coûts et les avantages de la tarification du carbone diffèrent considérablement d’un pays à l’autre et en partie parce que les pays sont fortement incités à faire défection, soutient un groupe de chercheurs dans un article diffusé sur le site VOXEU CEPR.
En l’absence d’un accord mondial, les pays peuvent bien sûr toujours choisir de taxer unilatéralement le carbone. Cependant, cette option est souvent considérée comme inefficace, tant sur le plan économique qu’environnemental. Les pays qui imposent une taxe unilatérale craignent que l’activité économique ne se déplace vers des lieux où les entreprises peuvent émettre librement, nuisant ainsi aux pays introduisant la taxe et annulant les avantages environnementaux.
Or, cette logique est incomplète et inexacte, selon les chercheurs, car elle ne tient pas compte de l’interaction complexe d’une taxe carbone avec les forces qui façonnent la géographie économique du monde. À l’aide d’un modèle d’évaluation intégrée à deux secteurs (S-IAM), ils montrent qu’une taxe carbone de 40 $ US la tonne d’équivalent CO2 dans l’Union européenne ou aux États-Unis aurait pour effet d’accroître l’activité économique locale et de générer des gains socioéconomiques mondiaux. Ces effets positifs se matérialisent dès l’introduction de la taxe, et s’accumulent au fil du temps en raison de la baisse des émissions et du ralentissement du réchauffement climatique.
Comment une taxe carbone aux effets perturbateurs peut-elle engendrer ces effets positifs? Prenons un exemple simple, où une municipalité introduit une taxe sur le carbone. Celle-ci fait augmenter le coût marginal des producteurs locaux. Bien que cela ait un impact négatif sur la demande pour leurs biens, à la fois localement et sur d’autres marchés, la baisse des revenus locaux est limitée si la taxe n’est pas trop importante et si l’élasticité commerciale n’est pas trop élevée. Une fois que la municipalité octroie un abattement fiscal à la population locale, les auteurs montrent que le revenu par habitant dans la municipalité peut en fait augmenter.
Toute politique qui affecte différemment les lieux dans une grande zone modifiera la distribution spatiale de l’activité économique et aura des incidences mondiales. Plus important encore, dans le cas particulier des taxes carbone, leur effet sur la redistribution spatiale de l’activité économique est tel qu’il génère des gains socioéconomiques mondiaux. Étant donné que l’économie locale ne décline pas, il n’est pas nécessaire de mettre en place des politiques supplémentaires telles que des ajustements carbone aux frontières visant à prévenir les contrecoups économiques et la délocalisation des émissions de carbone.
Les émissions de carbone constituent une externalité mondiale qui nécessite une solution politique. La forme exacte que pourrait prendre une telle solution est cependant moins claire. Un accord mondial reste difficile à atteindre, en partie parce que les coûts et les avantages de la tarification du carbone diffèrent considérablement d’un pays à l’autre et en partie parce que les pays sont fortement incités à faire défection, soutient un groupe de chercheurs dans un article diffusé sur le site VOXEU CEPR.
En l’absence d’un accord mondial, les pays peuvent bien sûr toujours choisir de taxer unilatéralement le carbone. Cependant, cette option est souvent considérée comme inefficace, tant sur le plan économique qu’environnemental. Les pays qui imposent une taxe unilatérale craignent que l’activité économique ne se déplace vers des lieux où les entreprises peuvent émettre librement, nuisant ainsi aux pays introduisant la taxe et annulant les avantages environnementaux.
Or, cette logique est incomplète et inexacte, selon les chercheurs, car elle ne tient pas compte de l’interaction complexe d’une taxe carbone avec les forces qui façonnent la géographie économique du monde. À l’aide d’un modèle d’évaluation intégrée à deux secteurs (S-IAM), ils montrent qu’une taxe carbone de 40 $ US la tonne d’équivalent CO2 dans l’Union européenne ou aux États-Unis aurait pour effet d’accroître l’activité économique locale et de générer des gains socioéconomiques mondiaux. Ces effets positifs se matérialisent dès l’introduction de la taxe, et s’accumulent au fil du temps en raison de la baisse des émissions et du ralentissement du réchauffement climatique.
Comment une taxe carbone aux effets perturbateurs peut-elle engendrer ces effets positifs? Prenons un exemple simple, où une municipalité introduit une taxe sur le carbone. Celle-ci fait augmenter le coût marginal des producteurs locaux. Bien que cela ait un impact négatif sur la demande pour leurs biens, à la fois localement et sur d’autres marchés, la baisse des revenus locaux est limitée si la taxe n’est pas trop importante et si l’élasticité commerciale n’est pas trop élevée. Une fois que la municipalité octroie un abattement fiscal à la population locale, les auteurs montrent que le revenu par habitant dans la municipalité peut en fait augmenter.
Toute politique qui affecte différemment les lieux dans une grande zone modifiera la distribution spatiale de l’activité économique et aura des incidences mondiales. Plus important encore, dans le cas particulier des taxes carbone, leur effet sur la redistribution spatiale de l’activité économique est tel qu’il génère des gains socioéconomiques mondiaux. Étant donné que l’économie locale ne décline pas, il n’est pas nécessaire de mettre en place des politiques supplémentaires telles que des ajustements carbone aux frontières visant à prévenir les contrecoups économiques et la délocalisation des émissions de carbone.