Les immigrants qualifiés stimulent la production de brevets plus que les autres travailleurs qualifiés
Dans un document de travail publié par le IZA Institute of Labor Economics, trois chercheurs ont analysé l’impact des migrants qualifiés sur l’activité d’innovation (brevets) des entreprises françaises entre 1995 et 2010, et étudié le mécanisme sous-jacent.
Ils constatent que les entreprises françaises ont produit plus de brevets en 2010 qu’en 1995, mais qu’elles n’ont pas augmenté la taille de leurs équipes de brevets : l’augmentation de l’activité en matière de brevets provient d’un afflux de migrants qualifiés en France, qui ont accru à la fois la spécialisation et l’innovation au sein des entreprises françaises.
À mesure que le nombre de migrants qualifiés augmentait, les travailleurs français de souche et les immigrants se spécialisaient là où ils avaient un avantage comparatif. Les travailleurs français se concentraient dans des « métiers à forte intensité de communication », comme la gestion et l’administration, tandis que les travailleurs étrangers se concentraient dans des emplois de recherche « nécessitant des compétences techniques et quantitatives », conduisant à des équipes de brevets de plus en plus spécialisées.
Les auteurs constatent ainsi que les immigrés qualifiés en France génèrent une production de brevets « significativement plus élevée » que les travailleurs nationaux qualifiés en raison des gains de la spécialisation.
Puisque la recherche se concentre sur la France, une question importante concerne la validité externe des résultats. Bien que seule une analyse empirique minutieuse puisse fournir une réponse définitive, des preuves récentes suggèrent que les conclusions de la recherche pourraient s’étendre à d’autres pays de destination en Europe.
Un récent rapport de la Banque mondiale sur la migration qualifiée vers l’Europe montre que « le nombre de migrants hautement qualifiés dans l’UE, définis comme des migrants ayant fait des études supérieures, a plus que triplé au cours de la période 2004-2018, passant d’environ 4 millions à 13 millions ». En outre, le même rapport montre que la composition professionnelle des migrants qualifiés vers l’Europe est assez différente de celle des natifs qualifiés. Tout comme dans le cas de la France, les migrants qualifiés vers les pays européens sont plus susceptibles d’occuper des emplois nécessitant des compétences techniques et quantitatives (par exemple, développeurs de logiciels, ingénieurs et médecins), tandis que les natifs qualifiés ont tendance à être dans les professions à forte intensité de communication (professionnels de la vente, du droit et de la finance, enseignants et employés administratifs). Ces données suggèrent que la France pourrait ne pas être un cas isolé, au sein de l’Europe, en matière de lien innovation-migration et de canal de spécialisation des tâches.
Dans un document de travail publié par le IZA Institute of Labor Economics, trois chercheurs ont analysé l’impact des migrants qualifiés sur l’activité d’innovation (brevets) des entreprises françaises entre 1995 et 2010, et étudié le mécanisme sous-jacent.
Ils constatent que les entreprises françaises ont produit plus de brevets en 2010 qu’en 1995, mais qu’elles n’ont pas augmenté la taille de leurs équipes de brevets : l’augmentation de l’activité en matière de brevets provient d’un afflux de migrants qualifiés en France, qui ont accru à la fois la spécialisation et l’innovation au sein des entreprises françaises.
À mesure que le nombre de migrants qualifiés augmentait, les travailleurs français de souche et les immigrants se spécialisaient là où ils avaient un avantage comparatif. Les travailleurs français se concentraient dans des « métiers à forte intensité de communication », comme la gestion et l’administration, tandis que les travailleurs étrangers se concentraient dans des emplois de recherche « nécessitant des compétences techniques et quantitatives », conduisant à des équipes de brevets de plus en plus spécialisées.
Les auteurs constatent ainsi que les immigrés qualifiés en France génèrent une production de brevets « significativement plus élevée » que les travailleurs nationaux qualifiés en raison des gains de la spécialisation.
Puisque la recherche se concentre sur la France, une question importante concerne la validité externe des résultats. Bien que seule une analyse empirique minutieuse puisse fournir une réponse définitive, des preuves récentes suggèrent que les conclusions de la recherche pourraient s’étendre à d’autres pays de destination en Europe.
Un récent rapport de la Banque mondiale sur la migration qualifiée vers l’Europe montre que « le nombre de migrants hautement qualifiés dans l’UE, définis comme des migrants ayant fait des études supérieures, a plus que triplé au cours de la période 2004-2018, passant d’environ 4 millions à 13 millions ». En outre, le même rapport montre que la composition professionnelle des migrants qualifiés vers l’Europe est assez différente de celle des natifs qualifiés. Tout comme dans le cas de la France, les migrants qualifiés vers les pays européens sont plus susceptibles d’occuper des emplois nécessitant des compétences techniques et quantitatives (par exemple, développeurs de logiciels, ingénieurs et médecins), tandis que les natifs qualifiés ont tendance à être dans les professions à forte intensité de communication (professionnels de la vente, du droit et de la finance, enseignants et employés administratifs). Ces données suggèrent que la France pourrait ne pas être un cas isolé, au sein de l’Europe, en matière de lien innovation-migration et de canal de spécialisation des tâches.