L’échelle du marché importe plus que jamais pour la compétitivité européenne
Une étude récente du McKinsey Global Institute (MGI) suggère que des mesures audacieuses sont nécessaires pour que les entreprises européennes deviennent compétitives sur le marché mondial – et qu’il est plus important et plus urgent d’agir à l’échelle européenne que par le passé.
Le MGI a constaté que les grandes entreprises européennes avec un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de dollars US étaient à la traîne par rapport à leurs homologues américaines. Cette sous-performance relative pourrait même s’aggraver en ces temps de turbulences. L’Europe a longtemps prospéré grâce à son modèle industriel très efficace, mais son approvisionnement en énergie abordable a été perturbé, les tensions géopolitiques remettent en question les chaînes d’approvisionnement mondiales et les perturbations technologiques s’accélèrent et remodèlent la dynamique concurrentielle, même dans ses industries phares
Pourquoi l’échelle du marché est-elle importante?
L’échelle du marché est plus importante que par le passé pour la compétitivité, ce qui place l’Europe dans une situation difficile. Dans un nombre croissant de secteurs et de technologies, les géants sont favorisés. Prenons par exemple le fait que cinq géants américains de la technologie ont investi 200 milliards de dollars US en recherche et développement (R-D) en 2023, soit plus de la moitié de l’ensemble des dépenses de R-D, publiques et privées, dans l’Union européenne.
Cela explique la quasi-totalité de l’écart en matière de dépenses de R-D entre l’Europe et les États-Unis. Dans un marché européen fragmenté et complexe, les grandes entreprises européennes ont un chiffre d’affaires inférieur d’un tiers à celui des entreprises américaines, secteur par secteur. Et dans de nombreux domaines des nouvelles technologies, les entreprises européennes n’ont pas réussi à se développer. En fait, l’Europe n’est en avance que dans deux des dix technologies critiques du futur.
Une réforme du marché unique est donc la bienvenue. Mais cette réforme peut-elle intervenir assez rapidement? Compte tenu des multiples changements géoéconomiques qui minent la compétitivité, l’Europe aura besoin de réformes dans les mois ou les années, et non dans les décennies à venir.
Comment la politique industrielle peut-elle soutenir les entreprises?
Supprimer les obstacles ne suffira peut-être pas. La politique industrielle, plus en vogue ces derniers temps, pourrait également jouer un rôle en soutenant les industries et les secteurs naissants. Si l’Europe choisissait effectivement une politique industrielle, elle devrait le faire selon ses propres conditions, mais avec une échelle et une simplicité similaires à celles d’autres régions du monde, pour être attractive pour les entreprises.
Par exemple, l’Europe pourrait envisager de regrouper les marchés publics dans les domaines de la défense, de la santé et de l’énergie au niveau européen – et en allouer une part significative aux achats d’innovations précommerciales, notamment aux solutions basées sur l’intelligence artificielle (IA).
Cela pourrait ajouter un poids indispensable dans des domaines d’innovation critiques – et attirer des talents européens pour travailler sur des enjeux européens. Par exemple, en 2023, l’Europe a investi 1,7 milliard de dollars dans l’IA générative, contre 23 milliards de dollars aux États-Unis (capital-risque et capital-investissement).
Les entreprises européennes, à leur tour, devraient également s’engager à investir dans l’avantage concurrentiel de leur continent, en collaborant là où cela a du sens.
Le MGI estime qu’environ 500 à 1 000 milliards d’euros de valeur ajoutée pourraient être en jeu chaque année d’ici 2030 si les défis de compétitivité ne sont pas résolus.
Une étude récente du McKinsey Global Institute (MGI) suggère que des mesures audacieuses sont nécessaires pour que les entreprises européennes deviennent compétitives sur le marché mondial – et qu’il est plus important et plus urgent d’agir à l’échelle européenne que par le passé.
Le MGI a constaté que les grandes entreprises européennes avec un chiffre d’affaires de plus d’un milliard de dollars US étaient à la traîne par rapport à leurs homologues américaines. Cette sous-performance relative pourrait même s’aggraver en ces temps de turbulences. L’Europe a longtemps prospéré grâce à son modèle industriel très efficace, mais son approvisionnement en énergie abordable a été perturbé, les tensions géopolitiques remettent en question les chaînes d’approvisionnement mondiales et les perturbations technologiques s’accélèrent et remodèlent la dynamique concurrentielle, même dans ses industries phares
Pourquoi l’échelle du marché est-elle importante?
L’échelle du marché est plus importante que par le passé pour la compétitivité, ce qui place l’Europe dans une situation difficile. Dans un nombre croissant de secteurs et de technologies, les géants sont favorisés. Prenons par exemple le fait que cinq géants américains de la technologie ont investi 200 milliards de dollars US en recherche et développement (R-D) en 2023, soit plus de la moitié de l’ensemble des dépenses de R-D, publiques et privées, dans l’Union européenne.
Cela explique la quasi-totalité de l’écart en matière de dépenses de R-D entre l’Europe et les États-Unis. Dans un marché européen fragmenté et complexe, les grandes entreprises européennes ont un chiffre d’affaires inférieur d’un tiers à celui des entreprises américaines, secteur par secteur. Et dans de nombreux domaines des nouvelles technologies, les entreprises européennes n’ont pas réussi à se développer. En fait, l’Europe n’est en avance que dans deux des dix technologies critiques du futur.
Une réforme du marché unique est donc la bienvenue. Mais cette réforme peut-elle intervenir assez rapidement? Compte tenu des multiples changements géoéconomiques qui minent la compétitivité, l’Europe aura besoin de réformes dans les mois ou les années, et non dans les décennies à venir.
Comment la politique industrielle peut-elle soutenir les entreprises?
Supprimer les obstacles ne suffira peut-être pas. La politique industrielle, plus en vogue ces derniers temps, pourrait également jouer un rôle en soutenant les industries et les secteurs naissants. Si l’Europe choisissait effectivement une politique industrielle, elle devrait le faire selon ses propres conditions, mais avec une échelle et une simplicité similaires à celles d’autres régions du monde, pour être attractive pour les entreprises.
Par exemple, l’Europe pourrait envisager de regrouper les marchés publics dans les domaines de la défense, de la santé et de l’énergie au niveau européen – et en allouer une part significative aux achats d’innovations précommerciales, notamment aux solutions basées sur l’intelligence artificielle (IA).
Cela pourrait ajouter un poids indispensable dans des domaines d’innovation critiques – et attirer des talents européens pour travailler sur des enjeux européens. Par exemple, en 2023, l’Europe a investi 1,7 milliard de dollars dans l’IA générative, contre 23 milliards de dollars aux États-Unis (capital-risque et capital-investissement).
Les entreprises européennes, à leur tour, devraient également s’engager à investir dans l’avantage concurrentiel de leur continent, en collaborant là où cela a du sens.
Le MGI estime qu’environ 500 à 1 000 milliards d’euros de valeur ajoutée pourraient être en jeu chaque année d’ici 2030 si les défis de compétitivité ne sont pas résolus.