Le travail à distance peut-il combler le fossé urbain-rural?
Selon une analyse de fDi Intelligence, même si la normalité semble être revenue pour beaucoup, la pandémie a changé pour de bon les interactions sociales et la vie professionnelle.
La nouvelle flexibilité post-COVID-19 a suscité de l’espoir pour beaucoup de ceux qui rêvaient de vivre à la campagne ou dans des destinations de vacances tout en continuant à travailler à distance dans le même poste. Cette tendance au travail à distance, selon l’argument avancé, pourrait non seulement être bénéfique pour les employés afin d’atteindre un équilibre travail-vie plus satisfaisant, mais elle pourrait également contribuer à revitaliser les zones rurales du monde entier, car elle répartirait le travail, les revenus et le pouvoir d’achat dans des lieux où le coût de la vie est moins élevé.
L’espoir selon lequel les technologies de l’information et de la communication (TIC) pourraient diffuser plus uniformément les possibilités économiques remonte à près de 200 ans. En effet, l’introduction du télégraphe dans la première moitié du XIXe siècle a fait naître l’espoir d’une meilleure intégration économique des zones rurales. Cette vision est réapparue depuis lors à chaque nouvelle innovation en TIC, du téléphone fixe au téléphone mobile en passant par Internet.
Or, cela ne s’est pas produit. La ville est toujours là, et elle est plus grande et plus importante que jamais. L’urbanisation est une mégatendance qui n’a fait que s’accélérer ces dernières années. Plus de la moitié de la population mondiale vit désormais dans les villes, et cette proportion passera à plus des deux tiers d’ici 2050.
Plutôt que de répartir le travail plus uniformément dans l’espace, des recherches réalisées à l’Oxford Internet Institute montrent que le travail à distance effectué via des plateformes de travail en ligne reflète les clivages existants entre milieux urbains et ruraux. Nous sommes à même de constater que la majeure partie de la demande provient des zones urbaines d’Amérique du Nord, d’Europe occidentale et d’Australie, tandis que la majeure partie de l’offre provient des zones urbaines du sud-est de l’Europe, de l’Asie du Sud et des Philippines. De nombreuses zones rurales et de nombreux pays du Sud ne participent pas au flux mondial de travail sur ces plateformes ou n’y jouent qu’un rôle marginal.
Certaines zones rurales sont en mesure de participer de manière disproportionnée au marché du travail en ligne. Ces zones, cependant, disposent d’institutions qui sont généralement caractéristiques des environnements urbains : elles ont généralement une bonne infrastructure Internet, une économie locale forte axée sur les industries des TIC, une main-d’œuvre hautement qualifiée, et offrent des occasions d’obtenir une formation spécialisée. Les régions rurales les moins peuplées, avec le moins de connectivité Internet et des populations moins instruites, sont les moins susceptibles de participer au marché du travail en ligne.
Tant que les catalyseurs du travail à distance resteront regroupés dans les grandes villes, le travail à distance ne sera pas susceptible de surmonter la « tyrannie de la distance ».
Selon une analyse de fDi Intelligence, même si la normalité semble être revenue pour beaucoup, la pandémie a changé pour de bon les interactions sociales et la vie professionnelle.
La nouvelle flexibilité post-COVID-19 a suscité de l’espoir pour beaucoup de ceux qui rêvaient de vivre à la campagne ou dans des destinations de vacances tout en continuant à travailler à distance dans le même poste. Cette tendance au travail à distance, selon l’argument avancé, pourrait non seulement être bénéfique pour les employés afin d’atteindre un équilibre travail-vie plus satisfaisant, mais elle pourrait également contribuer à revitaliser les zones rurales du monde entier, car elle répartirait le travail, les revenus et le pouvoir d’achat dans des lieux où le coût de la vie est moins élevé.
L’espoir selon lequel les technologies de l’information et de la communication (TIC) pourraient diffuser plus uniformément les possibilités économiques remonte à près de 200 ans. En effet, l’introduction du télégraphe dans la première moitié du XIXe siècle a fait naître l’espoir d’une meilleure intégration économique des zones rurales. Cette vision est réapparue depuis lors à chaque nouvelle innovation en TIC, du téléphone fixe au téléphone mobile en passant par Internet.
Or, cela ne s’est pas produit. La ville est toujours là, et elle est plus grande et plus importante que jamais. L’urbanisation est une mégatendance qui n’a fait que s’accélérer ces dernières années. Plus de la moitié de la population mondiale vit désormais dans les villes, et cette proportion passera à plus des deux tiers d’ici 2050.
Plutôt que de répartir le travail plus uniformément dans l’espace, des recherches réalisées à l’Oxford Internet Institute montrent que le travail à distance effectué via des plateformes de travail en ligne reflète les clivages existants entre milieux urbains et ruraux. Nous sommes à même de constater que la majeure partie de la demande provient des zones urbaines d’Amérique du Nord, d’Europe occidentale et d’Australie, tandis que la majeure partie de l’offre provient des zones urbaines du sud-est de l’Europe, de l’Asie du Sud et des Philippines. De nombreuses zones rurales et de nombreux pays du Sud ne participent pas au flux mondial de travail sur ces plateformes ou n’y jouent qu’un rôle marginal.
Certaines zones rurales sont en mesure de participer de manière disproportionnée au marché du travail en ligne. Ces zones, cependant, disposent d’institutions qui sont généralement caractéristiques des environnements urbains : elles ont généralement une bonne infrastructure Internet, une économie locale forte axée sur les industries des TIC, une main-d’œuvre hautement qualifiée, et offrent des occasions d’obtenir une formation spécialisée. Les régions rurales les moins peuplées, avec le moins de connectivité Internet et des populations moins instruites, sont les moins susceptibles de participer au marché du travail en ligne.
Tant que les catalyseurs du travail à distance resteront regroupés dans les grandes villes, le travail à distance ne sera pas susceptible de surmonter la « tyrannie de la distance ».