Le télétravail facilitera-t-il le déplacement d’emplois de cols blancs à l’étranger?
Selon une analyse du Washington Post, si la mondialisation a dévasté une partie des emplois de cols bleus d’anciennes cités industrielles, aujourd’hui, certains professionnels urbains pourraient être sur le point de connaître un sort similaire.
Si, dans un article précédent, le Washington Post a décrit comment le travail à distance avait remodelé les États-Unis, celui-ci a aussi supprimé l’un des plus grands obstacles à l’externalisation pour les petites entreprises. Alors que la pandémie les a forcés à passer au numérique et à devenir aptes à gérer une main-d’œuvre distribuée, certains patrons considèrent désormais l’externalisation comme la prochaine étape logique, selon un article du Vox, d’autant plus que les salaires montent en flèche et que les travailleurs demeurent rares.
Les entreprises se tournent déjà de plus en plus vers des sous-traitants plutôt que vers des employés à temps plein. Par rapport à la taille de la main-d’œuvre, le nombre de paiements à des sous-traitants a grimpé de 56 % aux États-Unis de 2019 au début de cette année, selon les données de la société de paie et d’avantages sociaux Gusto. En juin, les plus de 200 000 entreprises utilisant la plateforme de Gusto faisaient en moyenne près de deux paiements à des sous-traitants pour chaque employé qu’elles avaient sur leur liste de paie. Dans certaines industries, ce ratio est encore plus élevé.
D’après l’économiste en chef chez Moody’s Analytics, « Les entreprises américaines peuvent embaucher des gens partout sur la planète. Et elles le feront. Cette pratique deviendra de plus en plus répandue à mesure que la technologie s’améliorera et que les entreprises optimiseront le travail à distance. Celles-ci ne se formeront plus autour de cubicules de bureau, mais dans une dynamique de travail à distance. »
Les économistes qui ont été interviewés dans le cadre de cet article pensent tous que le marché du travail des cols blancs va se mondialiser, mais ils ne s’entendent pas sur le rythme de changement, mesuré en années ou en générations. En règle générale, plus un travail paie, plus il est facile de le faire à distance, selon une analyse des données du département du Travail. Les industries avec les emplois les mieux rémunérés, celle des logiciels et celle de l’édition sur Internet (y compris la recherche et les réseaux sociaux) comptent également la part la plus élevée de travailleurs à distance, les emplois les moins bien rémunérés – dans des lieux tels que les stations-service – étant les moins susceptibles d’être effectués à distance.
Mais selon l’expert du MIT David Autor, les emplois de cols blancs sont plus dispersés que les emplois manufacturiers concentrés dans des villes à industrie unique. M. Autor parle d’une petite secousse plutôt que d’un choc, car le travail de col blanc n’est tout simplement pas une marchandise qui peut être facilement échangée au-delà des frontières : « Si vous déplacez des machines entre ici et la Chine, les machines fonctionnent plus ou moins de la même manière et ce n’est pas nécessairement le cas des industries fondées sur la connaissance. Il est trop tôt pour le dire. »
Selon une analyse du Washington Post, si la mondialisation a dévasté une partie des emplois de cols bleus d’anciennes cités industrielles, aujourd’hui, certains professionnels urbains pourraient être sur le point de connaître un sort similaire.
Si, dans un article précédent, le Washington Post a décrit comment le travail à distance avait remodelé les États-Unis, celui-ci a aussi supprimé l’un des plus grands obstacles à l’externalisation pour les petites entreprises. Alors que la pandémie les a forcés à passer au numérique et à devenir aptes à gérer une main-d’œuvre distribuée, certains patrons considèrent désormais l’externalisation comme la prochaine étape logique, selon un article du Vox, d’autant plus que les salaires montent en flèche et que les travailleurs demeurent rares.
Les entreprises se tournent déjà de plus en plus vers des sous-traitants plutôt que vers des employés à temps plein. Par rapport à la taille de la main-d’œuvre, le nombre de paiements à des sous-traitants a grimpé de 56 % aux États-Unis de 2019 au début de cette année, selon les données de la société de paie et d’avantages sociaux Gusto. En juin, les plus de 200 000 entreprises utilisant la plateforme de Gusto faisaient en moyenne près de deux paiements à des sous-traitants pour chaque employé qu’elles avaient sur leur liste de paie. Dans certaines industries, ce ratio est encore plus élevé.
D’après l’économiste en chef chez Moody’s Analytics, « Les entreprises américaines peuvent embaucher des gens partout sur la planète. Et elles le feront. Cette pratique deviendra de plus en plus répandue à mesure que la technologie s’améliorera et que les entreprises optimiseront le travail à distance. Celles-ci ne se formeront plus autour de cubicules de bureau, mais dans une dynamique de travail à distance. »
Les économistes qui ont été interviewés dans le cadre de cet article pensent tous que le marché du travail des cols blancs va se mondialiser, mais ils ne s’entendent pas sur le rythme de changement, mesuré en années ou en générations. En règle générale, plus un travail paie, plus il est facile de le faire à distance, selon une analyse des données du département du Travail. Les industries avec les emplois les mieux rémunérés, celle des logiciels et celle de l’édition sur Internet (y compris la recherche et les réseaux sociaux) comptent également la part la plus élevée de travailleurs à distance, les emplois les moins bien rémunérés – dans des lieux tels que les stations-service – étant les moins susceptibles d’être effectués à distance.
Mais selon l’expert du MIT David Autor, les emplois de cols blancs sont plus dispersés que les emplois manufacturiers concentrés dans des villes à industrie unique. M. Autor parle d’une petite secousse plutôt que d’un choc, car le travail de col blanc n’est tout simplement pas une marchandise qui peut être facilement échangée au-delà des frontières : « Si vous déplacez des machines entre ici et la Chine, les machines fonctionnent plus ou moins de la même manière et ce n’est pas nécessairement le cas des industries fondées sur la connaissance. Il est trop tôt pour le dire. »