Le paysage des entreprises asiatiques est fortement concentré
Deux recherches récentes viennent nous éclairer à propos des tendances monopolistiques dans le monde des affaires de la région indo-pacifique.
Profitant d’une tribune dans le Globe and Mail, deux professeurs européens déclarent que le succès futur de l’Asie est loin d’être prédéterminé. Bien que la part de l’Asie dans le PIB mondial soit passée de 9 % en 1970 à 40 % aujourd’hui, les facteurs à la base du succès économique de l’Asie sont les mêmes qui risquent de nuire à son avenir, précisent les deux chercheurs dans un livre récent.
Les liens étroits unissant les dynasties d’affaires asiatiques aux politiciens et au pouvoir politique, leurs interactions hautement transactionnelles, poseraient problème. Et l’une des conséquences de ce phénomène serait la manière extraordinaire dont de nombreux marchés en sont venus à être dominés par des groupes d’entreprises bien établis.
En Inde et en Chine, le ratio de concentration, calculé par la part du revenu national (PIB) représentée par les revenus des cinq plus grandes entreprises d’un pays, est d’environ 11 %. En Corée du Sud, en Thaïlande et au Vietnam, elle oscille entre 25 et 35 %, comparativement à 1,5 % au Canada ou 3 % aux États-Unis. Si on inclut les 10 premières entreprises d’un pays, les chiffres sont encore plus frappants : en Corée du Sud, leur part dépasse 40 %, et en Inde et en Chine, plus de 15 %.
Ces marchés captifs supprimeraient l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché et rendraient donc la plupart de ces économies moins innovantes, selon les deux auteurs. Peu d’autres entreprises innoveraient en dehors des grands groupes d’entreprises en raison du manque d’accès au financement et aux compétences, entre autres.
Dans un texte d’opinion publié dans le South China Morning Post, deux chercheurs du Peterson Insitute for International Economics estiment pour leur part qu’après avoir bénéficié d’une croissance étonnante au cours de la dernière décennie, le secteur privé chinois a récemment fait marche arrière, éloignant les investisseurs mondiaux.
Pour avoir une vision plus claire des tendances structurelles du paysage des entreprises chinoises, ils ont mené une analyse approfondie des plus grandes entreprises de Chine continentale depuis que le président Xi a été choisi comme leader de ce pays, fin 2010.
Ils ont constaté une augmentation quasi continue des parts du secteur privé et de la valeur marchande des 100 sociétés chinoises cotées les plus importantes, et ce, jusqu’à la fin de 2020. En revenus agrégés, la part du secteur privé est passée de quasi nulle à la fin des années 2000 à près d’un cinquième en 2020, avant de chuter légèrement à 17 % l’année dernière.
Or, ce modèle de création de valeur du secteur privé s’est fortement inversé depuis la mi-2021. Entre cette date et la fin du mois de septembre 2022, les sociétés privées cotées parmi les 100 premières en Chine ont perdu plus de la moitié de leur valeur marchande combinée, principalement en raison des mesures de répression réglementaires de l’État. Le secteur public a également connu une baisse de valeur, mais dans une bien moindre mesure.
Deux recherches récentes viennent nous éclairer à propos des tendances monopolistiques dans le monde des affaires de la région indo-pacifique.
Profitant d’une tribune dans le Globe and Mail, deux professeurs européens déclarent que le succès futur de l’Asie est loin d’être prédéterminé. Bien que la part de l’Asie dans le PIB mondial soit passée de 9 % en 1970 à 40 % aujourd’hui, les facteurs à la base du succès économique de l’Asie sont les mêmes qui risquent de nuire à son avenir, précisent les deux chercheurs dans un livre récent.
Les liens étroits unissant les dynasties d’affaires asiatiques aux politiciens et au pouvoir politique, leurs interactions hautement transactionnelles, poseraient problème. Et l’une des conséquences de ce phénomène serait la manière extraordinaire dont de nombreux marchés en sont venus à être dominés par des groupes d’entreprises bien établis.
En Inde et en Chine, le ratio de concentration, calculé par la part du revenu national (PIB) représentée par les revenus des cinq plus grandes entreprises d’un pays, est d’environ 11 %. En Corée du Sud, en Thaïlande et au Vietnam, elle oscille entre 25 et 35 %, comparativement à 1,5 % au Canada ou 3 % aux États-Unis. Si on inclut les 10 premières entreprises d’un pays, les chiffres sont encore plus frappants : en Corée du Sud, leur part dépasse 40 %, et en Inde et en Chine, plus de 15 %.
Ces marchés captifs supprimeraient l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché et rendraient donc la plupart de ces économies moins innovantes, selon les deux auteurs. Peu d’autres entreprises innoveraient en dehors des grands groupes d’entreprises en raison du manque d’accès au financement et aux compétences, entre autres.
Dans un texte d’opinion publié dans le South China Morning Post, deux chercheurs du Peterson Insitute for International Economics estiment pour leur part qu’après avoir bénéficié d’une croissance étonnante au cours de la dernière décennie, le secteur privé chinois a récemment fait marche arrière, éloignant les investisseurs mondiaux.
Pour avoir une vision plus claire des tendances structurelles du paysage des entreprises chinoises, ils ont mené une analyse approfondie des plus grandes entreprises de Chine continentale depuis que le président Xi a été choisi comme leader de ce pays, fin 2010.
Ils ont constaté une augmentation quasi continue des parts du secteur privé et de la valeur marchande des 100 sociétés chinoises cotées les plus importantes, et ce, jusqu’à la fin de 2020. En revenus agrégés, la part du secteur privé est passée de quasi nulle à la fin des années 2000 à près d’un cinquième en 2020, avant de chuter légèrement à 17 % l’année dernière.
Or, ce modèle de création de valeur du secteur privé s’est fortement inversé depuis la mi-2021. Entre cette date et la fin du mois de septembre 2022, les sociétés privées cotées parmi les 100 premières en Chine ont perdu plus de la moitié de leur valeur marchande combinée, principalement en raison des mesures de répression réglementaires de l’État. Le secteur public a également connu une baisse de valeur, mais dans une bien moindre mesure.