Le mythe de la résilience : des lacunes fatales dans la volonté de sécuriser les chaînes d'approvisionnement de puces
Une enquête de Nikkei Asia montre que les chaînes d'approvisionnement de Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), le plus grand fabricant de puces au monde, sont elles-mêmes en proie à des goulots d'étranglement. Cette situation affecte des composantes qui vont de lentilles si précises qu'elles pourraient concentrer un faisceau laser sur une balle de ping-pong sur la lune, à des valves ou des tubes apparemment banals.
Alors que l'entreprise se trouve au milieu d'un projet d'expansion de 100 milliards de dollars américains, les problèmes se répercutent en cascade de fournisseur en fournisseur. Ils compliquent de plus la résolution de la pénurie mondiale de puces, les cœurs et les cerveaux qui alimentent les appareils électroniques, des ordinateurs personnels aux téléphones intelligents, en passant par les automobiles.
Ces difficultés mettent en évidence une série de vérités qui dérangent, non seulement TSMC, ses rivaux et ses fournisseurs, mais aussi les décideurs politiques du monde entier. Au milieu des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ainsi que des perturbations liées à la pandémie, les gouvernements de Chine, des États-Unis, d'Europe et d'ailleurs ont décidé de « relocaliser » la fabrication de semi-conducteurs. La soi-disant résilience de la chaîne d'approvisionnement est devenue un objectif central de toute politique. Mais une telle résilience demeure un mythe.
Ces nouveaux efforts nationaux sont soutenus par d'énormes subventions et investissements de la part de l'État. Le Sénat américain a approuvé le CHIPS Act de 52 milliards de dollars. Le gouvernement du Japon, quant à lui, soutiendra TSMC à hauteur de 3,5 milliards de dollars pour qu'elle y construise sa première usine.
Le problème est que ces efforts ne touchent que l'extrémité visible de la chaîne d'approvisionnement des semi-conducteurs. Derrière la production de puces se cache un réseau qui fournit des équipements et d'autres composantes comprenant des centaines de matières premières, de produits chimiques, de gaz et de métaux sans lesquels le processus incroyablement précis de fabrication de puces ne pourrait pas fonctionner. La Chine dirige à elle seule plus de 221 milliards de dollars d'investissements publics et privés pour reproduire une chaîne d'approvisionnement de puces à l'intérieur de ses propres frontières, avec des résultats modestes à ce jour.
Alors qu'une industrie mondialisée de semi-conducteurs fonctionnait sans heurts dans des dizaines de pays, l'effort de reproduire cette architecture dans un seul pays a exacerbé les goulots d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement. Dans le même temps, il y a lieu de s'interroger sur la sagesse d'une telle politique et sur les chances que ces usines soient réellement fonctionnelles.
Une analyse du New York Times avance que l'un des plus grands obstacles à la fabrication de puces aux États-Unis est le manque de travailleurs expérimentés. Si l'industrie américaine des semi-conducteurs se développe comme prévu avec l'adoption du CHIPS Act, environ 13 000 nouveaux ingénieurs et développeurs de logiciels seront nécessaires à court terme, et quelque 3 500 postes pourraient rester vacants, selon un rapport du Center for Security and Emerging Technology.
Une enquête de Nikkei Asia montre que les chaînes d'approvisionnement de Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), le plus grand fabricant de puces au monde, sont elles-mêmes en proie à des goulots d'étranglement. Cette situation affecte des composantes qui vont de lentilles si précises qu'elles pourraient concentrer un faisceau laser sur une balle de ping-pong sur la lune, à des valves ou des tubes apparemment banals.
Alors que l'entreprise se trouve au milieu d'un projet d'expansion de 100 milliards de dollars américains, les problèmes se répercutent en cascade de fournisseur en fournisseur. Ils compliquent de plus la résolution de la pénurie mondiale de puces, les cœurs et les cerveaux qui alimentent les appareils électroniques, des ordinateurs personnels aux téléphones intelligents, en passant par les automobiles.
Ces difficultés mettent en évidence une série de vérités qui dérangent, non seulement TSMC, ses rivaux et ses fournisseurs, mais aussi les décideurs politiques du monde entier. Au milieu des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ainsi que des perturbations liées à la pandémie, les gouvernements de Chine, des États-Unis, d'Europe et d'ailleurs ont décidé de « relocaliser » la fabrication de semi-conducteurs. La soi-disant résilience de la chaîne d'approvisionnement est devenue un objectif central de toute politique. Mais une telle résilience demeure un mythe.
Ces nouveaux efforts nationaux sont soutenus par d'énormes subventions et investissements de la part de l'État. Le Sénat américain a approuvé le CHIPS Act de 52 milliards de dollars. Le gouvernement du Japon, quant à lui, soutiendra TSMC à hauteur de 3,5 milliards de dollars pour qu'elle y construise sa première usine.
Le problème est que ces efforts ne touchent que l'extrémité visible de la chaîne d'approvisionnement des semi-conducteurs. Derrière la production de puces se cache un réseau qui fournit des équipements et d'autres composantes comprenant des centaines de matières premières, de produits chimiques, de gaz et de métaux sans lesquels le processus incroyablement précis de fabrication de puces ne pourrait pas fonctionner. La Chine dirige à elle seule plus de 221 milliards de dollars d'investissements publics et privés pour reproduire une chaîne d'approvisionnement de puces à l'intérieur de ses propres frontières, avec des résultats modestes à ce jour.
Alors qu'une industrie mondialisée de semi-conducteurs fonctionnait sans heurts dans des dizaines de pays, l'effort de reproduire cette architecture dans un seul pays a exacerbé les goulots d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement. Dans le même temps, il y a lieu de s'interroger sur la sagesse d'une telle politique et sur les chances que ces usines soient réellement fonctionnelles.
Une analyse du New York Times avance que l'un des plus grands obstacles à la fabrication de puces aux États-Unis est le manque de travailleurs expérimentés. Si l'industrie américaine des semi-conducteurs se développe comme prévu avec l'adoption du CHIPS Act, environ 13 000 nouveaux ingénieurs et développeurs de logiciels seront nécessaires à court terme, et quelque 3 500 postes pourraient rester vacants, selon un rapport du Center for Security and Emerging Technology.