Le dilemme des entreprises américaines qui doivent composer avec un environnement d’affaires très politisé
Un article du Harvard Law School Forum on Corporate Governance nous informe du débat houleux dans lequel se trouve engagé un certain nombre de sociétés ouvertes américaines et de politiciens au sujet de l’orientation des politiques internes des entreprises. Ultimement, les entreprises se demandent si elles devront à l’avenir exprimer une allégeance politique pour avoir la chance de poursuivre leurs activités. Il y a certainement lieu de se demander si les investisseurs soutiendront une éventuelle prise de position politique d’une entreprise.
À ce qu’il paraît, les entreprises souhaitant ne pas entrer dans le débat politique devraient reprendre l’élément essentiel de l’obligation fiduciaire, à savoir, développer des politiques solides qui améliorent la valeur actionnariale. La mise en avant de ce critère contrecarrerait l’argument central invoqué par certains observateurs à l’encontre, par exemple, des politiques axées sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), selon lequel celles-ci soutiennent une cause plutôt qu’un objectif commercial et sapent ainsi l’objectif classique de l’entreprise.
Le débat politique en cours s’expliquerait par l’intégration des thématiques ESG dans la perspective classique proposée par Milton Friedman, qui privilégie, sans ambiguïté, la recherche de la rentabilité. En effet, l’idée selon laquelle les activités commerciales ne doivent être guidées que par le profit serait compatible, dit-on, avec le concept de durabilité financière proposé par les critères ESG et le capitalisme dit « des parties prenantes ». Dans cet environnement très politisé, il y aurait trois possibilités d’évolution pour les sociétés ouvertes :
- L’évolution politique des entreprises américaines. De la même façon que l’on désigne certains États comme étant rouges (républicains), bleus (démocrates) ou indécis (centristes), il serait possible de trouver des entreprises portant la même empreinte politique. Conséquemment, les clients, les employés et les investisseurs, entre autres, pourraient décider avec quelles entreprises traiter en fonction de leurs propres allégeances politiques.
- Autrement, les entreprises pourraient s’attacher à la doctrine classique de Friedman et refuser de prendre position sur des questions politiques ou sociales qui n’affectent pas directement leurs activités. Cette approche serait à la longue impraticable dans l’environnement actuel, où les positions neutres ont toujours des implications sociales et politiques.
- Enfin, il serait possible d’adapter les principes fondamentaux des obligations fiduciaires aux sensibilités actuelles. Se concentrer sur la recherche de la rentabilité serait toujours l’objectif essentiel. Toutefois, si une entreprise vend un produit à une clientèle informée et mobilisée politiquement dont les habitudes d’achat seraient affectées par ses politiques, celle-ci n’aurait pas d’autre choix que de modifier ses orientations et de convoquer toutes les parties concernées. Quoique cette option ne protège pas entièrement les entreprises des réactions politiques, elle resterait la voie la plus prometteuse à suivre dans un environnement extrêmement difficile.
Un article du Harvard Law School Forum on Corporate Governance nous informe du débat houleux dans lequel se trouve engagé un certain nombre de sociétés ouvertes américaines et de politiciens au sujet de l’orientation des politiques internes des entreprises. Ultimement, les entreprises se demandent si elles devront à l’avenir exprimer une allégeance politique pour avoir la chance de poursuivre leurs activités. Il y a certainement lieu de se demander si les investisseurs soutiendront une éventuelle prise de position politique d’une entreprise.
À ce qu’il paraît, les entreprises souhaitant ne pas entrer dans le débat politique devraient reprendre l’élément essentiel de l’obligation fiduciaire, à savoir, développer des politiques solides qui améliorent la valeur actionnariale. La mise en avant de ce critère contrecarrerait l’argument central invoqué par certains observateurs à l’encontre, par exemple, des politiques axées sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), selon lequel celles-ci soutiennent une cause plutôt qu’un objectif commercial et sapent ainsi l’objectif classique de l’entreprise.
Le débat politique en cours s’expliquerait par l’intégration des thématiques ESG dans la perspective classique proposée par Milton Friedman, qui privilégie, sans ambiguïté, la recherche de la rentabilité. En effet, l’idée selon laquelle les activités commerciales ne doivent être guidées que par le profit serait compatible, dit-on, avec le concept de durabilité financière proposé par les critères ESG et le capitalisme dit « des parties prenantes ». Dans cet environnement très politisé, il y aurait trois possibilités d’évolution pour les sociétés ouvertes :
- L’évolution politique des entreprises américaines. De la même façon que l’on désigne certains États comme étant rouges (républicains), bleus (démocrates) ou indécis (centristes), il serait possible de trouver des entreprises portant la même empreinte politique. Conséquemment, les clients, les employés et les investisseurs, entre autres, pourraient décider avec quelles entreprises traiter en fonction de leurs propres allégeances politiques.
- Autrement, les entreprises pourraient s’attacher à la doctrine classique de Friedman et refuser de prendre position sur des questions politiques ou sociales qui n’affectent pas directement leurs activités. Cette approche serait à la longue impraticable dans l’environnement actuel, où les positions neutres ont toujours des implications sociales et politiques.
- Enfin, il serait possible d’adapter les principes fondamentaux des obligations fiduciaires aux sensibilités actuelles. Se concentrer sur la recherche de la rentabilité serait toujours l’objectif essentiel. Toutefois, si une entreprise vend un produit à une clientèle informée et mobilisée politiquement dont les habitudes d’achat seraient affectées par ses politiques, celle-ci n’aurait pas d’autre choix que de modifier ses orientations et de convoquer toutes les parties concernées. Quoique cette option ne protège pas entièrement les entreprises des réactions politiques, elle resterait la voie la plus prometteuse à suivre dans un environnement extrêmement difficile.