La peur du chômage technologique et son fondement empirique
Le débat sur la question de savoir si le changement technologique remplace plus d’emplois qu’il n’en crée remonte au 18e siècle. Pourtant, il continue de résonner dans les récentes discussions politiques.
Dans une étude dont un résumé est publié sur le site VOXEU CEPR, trois chercheurs avancent que tant du point de vue empirique que sur le plan théorique, les effets du changement technologique sur le travail peuvent se manifester par de multiples canaux. De nombreuses technologies sont conçues pour faciliter le travail humain en remplaçant les travailleurs par des machines. Cependant, la théorie économique suggère que plusieurs mécanismes de compensation peuvent contrebalancer l’effet initial de l’économie de main-d’œuvre induite par les nouvelles technologies.
Premièrement, le changement technologique peut accroître la demande de main-d’œuvre en créant de nouveaux emplois qui sont directement associés à la nouvelle technologie. De plus, les hausses de productivité induites par la technologie libèrent des ressources de production et peuvent faire augmenter la demande de main-d’œuvre pour d’autres tâches dans la même entreprise ou la même industrie.
Deuxièmement, la technologie peut accroître la demande de main-d’œuvre en provoquant une augmentation de la demande des consommateurs. Cela se produit lorsque les nouvelles technologies stimulent la croissance de la productivité qui, à son tour, entraîne une baisse des coûts de production et des prix à la consommation. De plus, les nouvelles technologies peuvent augmenter la productivité marginale de la main-d’œuvre et du capital, ce qui entraîne à la fois une hausse des salaires et des rendements du capital. Les deux derniers effets contribuent à une augmentation du revenu réel. Si la demande est assez élastique et qu’elle réagit positivement aux augmentations de revenus et aux baisses de prix, les technologies peuvent stimuler une expansion de la production induite par la demande.
Dans leur étude, les chercheurs désignent ces canaux : (1) remplacement, (2) réintégration et (3) effet de revenu réel. Ils analysent aussi leur fondement empirique à travers une revue systématique de la littérature. Ils ont identifié 127 études pertinentes qui fournissent des preuves du changement technologique et de ses conséquences sur l’emploi au cours des quatre dernières décennies.
Les chercheurs concluent avec certitude que l’effet du remplacement de la main-d’œuvre par la technologie est généralement compensé par une série de mécanismes qui conduisent à la création ou à la réintégration de la main-d’œuvre. Par conséquent, la crainte d’un chômage massif induit par la technologie ne semble pas avoir de fondement empirique. Bien que les chercheurs n’aient trouvé aucune preuve solide d’un effet net négatif sur l’emploi en termes quantitatifs, l’effet qualitatif et les aspects distributifs du changement technologique sur l’emploi ne peuvent être négligés. Les travailleurs peu qualifiés du secteur de la fabrication ont été particulièrement affectés par le changement technologique. Par conséquent, des stratégies efficaces de perfectionnement et de reconversion doivent rester au premier plan dans l’élaboration des politiques.
Le débat sur la question de savoir si le changement technologique remplace plus d’emplois qu’il n’en crée remonte au 18e siècle. Pourtant, il continue de résonner dans les récentes discussions politiques.
Dans une étude dont un résumé est publié sur le site VOXEU CEPR, trois chercheurs avancent que tant du point de vue empirique que sur le plan théorique, les effets du changement technologique sur le travail peuvent se manifester par de multiples canaux. De nombreuses technologies sont conçues pour faciliter le travail humain en remplaçant les travailleurs par des machines. Cependant, la théorie économique suggère que plusieurs mécanismes de compensation peuvent contrebalancer l’effet initial de l’économie de main-d’œuvre induite par les nouvelles technologies.
Premièrement, le changement technologique peut accroître la demande de main-d’œuvre en créant de nouveaux emplois qui sont directement associés à la nouvelle technologie. De plus, les hausses de productivité induites par la technologie libèrent des ressources de production et peuvent faire augmenter la demande de main-d’œuvre pour d’autres tâches dans la même entreprise ou la même industrie.
Deuxièmement, la technologie peut accroître la demande de main-d’œuvre en provoquant une augmentation de la demande des consommateurs. Cela se produit lorsque les nouvelles technologies stimulent la croissance de la productivité qui, à son tour, entraîne une baisse des coûts de production et des prix à la consommation. De plus, les nouvelles technologies peuvent augmenter la productivité marginale de la main-d’œuvre et du capital, ce qui entraîne à la fois une hausse des salaires et des rendements du capital. Les deux derniers effets contribuent à une augmentation du revenu réel. Si la demande est assez élastique et qu’elle réagit positivement aux augmentations de revenus et aux baisses de prix, les technologies peuvent stimuler une expansion de la production induite par la demande.
Dans leur étude, les chercheurs désignent ces canaux : (1) remplacement, (2) réintégration et (3) effet de revenu réel. Ils analysent aussi leur fondement empirique à travers une revue systématique de la littérature. Ils ont identifié 127 études pertinentes qui fournissent des preuves du changement technologique et de ses conséquences sur l’emploi au cours des quatre dernières décennies.
Les chercheurs concluent avec certitude que l’effet du remplacement de la main-d’œuvre par la technologie est généralement compensé par une série de mécanismes qui conduisent à la création ou à la réintégration de la main-d’œuvre. Par conséquent, la crainte d’un chômage massif induit par la technologie ne semble pas avoir de fondement empirique. Bien que les chercheurs n’aient trouvé aucune preuve solide d’un effet net négatif sur l’emploi en termes quantitatifs, l’effet qualitatif et les aspects distributifs du changement technologique sur l’emploi ne peuvent être négligés. Les travailleurs peu qualifiés du secteur de la fabrication ont été particulièrement affectés par le changement technologique. Par conséquent, des stratégies efficaces de perfectionnement et de reconversion doivent rester au premier plan dans l’élaboration des politiques.