La mondialisation ne meurt pas, elle évolue
Selon une analyse de l’économiste en chef du Financial Times, l’avenir de la mondialisation est l’une des plus grandes questions de notre temps. Et si l’on constate que le commerce des marchandises ralentit, le potentiel du commerce des services fondé sur la technologie, lui, demeure énorme.
Depuis la révolution industrielle, nous avons connu, soutient l’expert en commerce international Richard Baldwin, trois grandes vagues. Premièrement, l’industrialisation et la révolution des transports ont créé des possibilités pour le commerce des marchandises. Plus récemment, les nouvelles technologies de l’information ont permis le « commerce par les usines » : il est devenu rentable de déplacer des usines entières là où la main-d’œuvre était bon marché. Aujourd’hui, cependant, l’Internet haut débit permet le « commerce par les bureaux » : si l’on peut travailler pour son employeur à domicile, quelqu’un en Inde peut également le faire.
Une différence importante entre la première et la deuxième vague, qui nécessitent le déplacement d’objets, et la troisième, qui déplace l’information de manière virtuelle, est que les obstacles au commerce physique sont beaucoup plus faciles à imposer que ceux au commerce virtuel. Il n’est pas impossible d’imposer ce dernier, comme le montre la Chine. Mais cela demande de gros efforts.
Il existe des explications parfaitement naturelles à la baisse du ratio du commerce mondial de biens à la production. Mais le ralentissement du dégroupage de la chaîne d’approvisionnement mondiale est réel. Entre autres explications, bon nombre de ces chaînes se sont maintenant déplacées à l’intérieur même de la Chine.
Pour sa part, le ratio du commerce des services à la production mondiale, bien qu’inférieur à celui des biens, a continué d’augmenter. Les services constituent un groupe d’activités très hétérogène, dont certaines nécessitent des déplacements de personnes (le tourisme, par exemple). Mais les activités de la catégorie exceptionnellement dynamique des « autres services commerciaux » peuvent, en grande partie, être fournies virtuellement. Celles-ci comprennent une gamme d’activités très diversifiée. Si, entre 1990 et 2020, les échanges de marchandises ont quintuplé, ceux liés aux « autres services commerciaux » ont été multipliés par 11.
Un point crucial à remarquer est que l’expansion du commerce de ces services a peu dépendu des accords commerciaux. La réglementation des activités de services se concentre sur les services finaux et non sur les services intermédiaires. Il existe, par exemple, des règles strictes sur la vente de services comptables aux États-Unis. Pourtant, il existe peu de règles sur les qualifications des travailleurs qui s’occupent de la paperasserie derrière la prestation de ces services.
Parmi les exemples de professions qui fournissent des services intermédiaires plutôt que des services finaux figurent entre autres les comptables, les assistants administratifs, le personnel d’aide en ligne, les graphistes, les réviseurs et les ingénieurs en logiciel. Le potentiel associé à ce type de commerce basé sur la technologie est énorme. Ce sera également très perturbateur : les cols blancs qui fournissent ces services dans les pays à revenu élevé constituent une partie importante de la classe moyenne. Il sera difficile de les protéger.
Selon une analyse de l’économiste en chef du Financial Times, l’avenir de la mondialisation est l’une des plus grandes questions de notre temps. Et si l’on constate que le commerce des marchandises ralentit, le potentiel du commerce des services fondé sur la technologie, lui, demeure énorme.
Depuis la révolution industrielle, nous avons connu, soutient l’expert en commerce international Richard Baldwin, trois grandes vagues. Premièrement, l’industrialisation et la révolution des transports ont créé des possibilités pour le commerce des marchandises. Plus récemment, les nouvelles technologies de l’information ont permis le « commerce par les usines » : il est devenu rentable de déplacer des usines entières là où la main-d’œuvre était bon marché. Aujourd’hui, cependant, l’Internet haut débit permet le « commerce par les bureaux » : si l’on peut travailler pour son employeur à domicile, quelqu’un en Inde peut également le faire.
Une différence importante entre la première et la deuxième vague, qui nécessitent le déplacement d’objets, et la troisième, qui déplace l’information de manière virtuelle, est que les obstacles au commerce physique sont beaucoup plus faciles à imposer que ceux au commerce virtuel. Il n’est pas impossible d’imposer ce dernier, comme le montre la Chine. Mais cela demande de gros efforts.
Il existe des explications parfaitement naturelles à la baisse du ratio du commerce mondial de biens à la production. Mais le ralentissement du dégroupage de la chaîne d’approvisionnement mondiale est réel. Entre autres explications, bon nombre de ces chaînes se sont maintenant déplacées à l’intérieur même de la Chine.
Pour sa part, le ratio du commerce des services à la production mondiale, bien qu’inférieur à celui des biens, a continué d’augmenter. Les services constituent un groupe d’activités très hétérogène, dont certaines nécessitent des déplacements de personnes (le tourisme, par exemple). Mais les activités de la catégorie exceptionnellement dynamique des « autres services commerciaux » peuvent, en grande partie, être fournies virtuellement. Celles-ci comprennent une gamme d’activités très diversifiée. Si, entre 1990 et 2020, les échanges de marchandises ont quintuplé, ceux liés aux « autres services commerciaux » ont été multipliés par 11.
Un point crucial à remarquer est que l’expansion du commerce de ces services a peu dépendu des accords commerciaux. La réglementation des activités de services se concentre sur les services finaux et non sur les services intermédiaires. Il existe, par exemple, des règles strictes sur la vente de services comptables aux États-Unis. Pourtant, il existe peu de règles sur les qualifications des travailleurs qui s’occupent de la paperasserie derrière la prestation de ces services.
Parmi les exemples de professions qui fournissent des services intermédiaires plutôt que des services finaux figurent entre autres les comptables, les assistants administratifs, le personnel d’aide en ligne, les graphistes, les réviseurs et les ingénieurs en logiciel. Le potentiel associé à ce type de commerce basé sur la technologie est énorme. Ce sera également très perturbateur : les cols blancs qui fournissent ces services dans les pays à revenu élevé constituent une partie importante de la classe moyenne. Il sera difficile de les protéger.