Inflation : les enseignements du passé
Une récente étude du Fonds monétaire international sur plus de 100 chocs inflationnistes répertoriés depuis les années 70 invite à la prudence pour deux raisons. Premièrement, l’histoire nous a montré que l’inflation est tenace. Il faut des années pour la « résoudre » en la ramenant à son taux d’avant le choc. Dans l’étude, 40 % des pays ne sont pas parvenus à absorber des chocs inflationnistes même au bout de cinq ans. Les 60 % restants ont mis trois ans en moyenne à retrouver les taux d’inflation d’avant le choc.
Deuxièmement, certains pays ont eu tendance à fêter leur victoire contre l’inflation et à assouplir leur politique monétaire prématurément après une baisse initiale des pressions sur les prix. Un mauvais choix, car l’inflation a vite fait son retour. De fait, pratiquement tous les pays de l’analyse (90 %) qui n’ont pas résolu l’inflation ont vu la hausse des prix ralentir nettement au cours des premières années ayant suivi le choc initial, avant de renchérir ou de se bloquer plus rapidement.
Les dirigeants actuels ne doivent pas reproduire les erreurs de leurs prédécesseurs. Les banques centrales ont raison quand elles préviennent que la lutte contre l’inflation est loin d’être gagnée, même si les derniers chiffres laissent apparaître une modération bienvenue des pressions sur les prix.
Alors, comment répondre à l’inflation persistante? Là encore, le passé est riche en enseignements. Les pays qui ont réussi à vaincre l’inflation ont davantage raffermi leurs politiques macroéconomiques à la suite du choc inflationniste et, chose importante, ils ont maintenu cette rigueur sur plusieurs années. En revanche, ceux qui ont échoué avaient adopté des politiques plus laxistes et étaient plus susceptibles d’alterner les cycles de resserrement et d’assouplissement.
La crédibilité a aussi son importance. Les pays où les attentes en matière d’inflation étaient plus fermement ancrées ou dans lesquels les banques centrales avaient déjà su maintenir une inflation faible et stable par le passé ont été plus susceptibles de vaincre l’inflation.
Cette constatation réconfortera les dirigeants actuels. Dans de nombreux pays, les banques centrales pourraient avoir moins de mal à vaincre l’inflation cette fois-ci grâce à la crédibilité acquise au fil de plusieurs décennies de bonne gestion macroéconomique. Maintenant que les mesures appropriées sont en place, les pays pourraient remédier aux pressions inflationnistes plus vite que par le passé.
Mais cela ne sera pas facile. Il faut notamment accorder une attention particulière aux conditions sur le marché du travail. Dans de nombreux pays, les salaires réels corrigés des effets de l’inflation ont diminué, et il faudra peut-être les augmenter pour rattraper la hausse des prix. Cependant, une hausse des salaires trop prononcée pourrait alimenter l’inflation, avec pour conséquence de dangereuses boucles prix-salaires.
Les données montrent que les pays qui ont résolu l’inflation présentaient généralement des hausses des salaires nominaux moins fortes. Plus important, cela ne s’est pas traduit par une baisse des salaires réels ou du pouvoir d’achat, puisque la hausse moins marquée des salaires nominaux s’accompagnait d’une hausse des prix moins forte. Pour les décideurs, il s’agit donc de s’attacher aux salaires réels, et non aux salaires nominaux, pour répondre aux évolutions du marché du travail.
Une récente étude du Fonds monétaire international sur plus de 100 chocs inflationnistes répertoriés depuis les années 70 invite à la prudence pour deux raisons. Premièrement, l’histoire nous a montré que l’inflation est tenace. Il faut des années pour la « résoudre » en la ramenant à son taux d’avant le choc. Dans l’étude, 40 % des pays ne sont pas parvenus à absorber des chocs inflationnistes même au bout de cinq ans. Les 60 % restants ont mis trois ans en moyenne à retrouver les taux d’inflation d’avant le choc.
Deuxièmement, certains pays ont eu tendance à fêter leur victoire contre l’inflation et à assouplir leur politique monétaire prématurément après une baisse initiale des pressions sur les prix. Un mauvais choix, car l’inflation a vite fait son retour. De fait, pratiquement tous les pays de l’analyse (90 %) qui n’ont pas résolu l’inflation ont vu la hausse des prix ralentir nettement au cours des premières années ayant suivi le choc initial, avant de renchérir ou de se bloquer plus rapidement.
Les dirigeants actuels ne doivent pas reproduire les erreurs de leurs prédécesseurs. Les banques centrales ont raison quand elles préviennent que la lutte contre l’inflation est loin d’être gagnée, même si les derniers chiffres laissent apparaître une modération bienvenue des pressions sur les prix.
Alors, comment répondre à l’inflation persistante? Là encore, le passé est riche en enseignements. Les pays qui ont réussi à vaincre l’inflation ont davantage raffermi leurs politiques macroéconomiques à la suite du choc inflationniste et, chose importante, ils ont maintenu cette rigueur sur plusieurs années. En revanche, ceux qui ont échoué avaient adopté des politiques plus laxistes et étaient plus susceptibles d’alterner les cycles de resserrement et d’assouplissement.
La crédibilité a aussi son importance. Les pays où les attentes en matière d’inflation étaient plus fermement ancrées ou dans lesquels les banques centrales avaient déjà su maintenir une inflation faible et stable par le passé ont été plus susceptibles de vaincre l’inflation.
Cette constatation réconfortera les dirigeants actuels. Dans de nombreux pays, les banques centrales pourraient avoir moins de mal à vaincre l’inflation cette fois-ci grâce à la crédibilité acquise au fil de plusieurs décennies de bonne gestion macroéconomique. Maintenant que les mesures appropriées sont en place, les pays pourraient remédier aux pressions inflationnistes plus vite que par le passé.
Mais cela ne sera pas facile. Il faut notamment accorder une attention particulière aux conditions sur le marché du travail. Dans de nombreux pays, les salaires réels corrigés des effets de l’inflation ont diminué, et il faudra peut-être les augmenter pour rattraper la hausse des prix. Cependant, une hausse des salaires trop prononcée pourrait alimenter l’inflation, avec pour conséquence de dangereuses boucles prix-salaires.
Les données montrent que les pays qui ont résolu l’inflation présentaient généralement des hausses des salaires nominaux moins fortes. Plus important, cela ne s’est pas traduit par une baisse des salaires réels ou du pouvoir d’achat, puisque la hausse moins marquée des salaires nominaux s’accompagnait d’une hausse des prix moins forte. Pour les décideurs, il s’agit donc de s’attacher aux salaires réels, et non aux salaires nominaux, pour répondre aux évolutions du marché du travail.