Données probantes sur le financement des PME à la fine pointe de la recherche économique : recherche universitaire et investisseurs providentiels
La professeure Sabrina T. Howell, qui vient de publier sur le site du National Bureau of Economic Research la recherche « Mechanisms and Impacts of Innovation Policy », dont une synthèse se trouve sur le site du C.D. Howe Institute, s’est demandé si la baisse du financement fédéral de la recherche et développement (R-D) affectait les résultats d’innovation de la recherche universitaire. Elle et ses collègues ont constaté qu’une réduction du financement fédéral réduisait de près de moitié les chances d’un chercheur de fonder une jeune pousse de haute technologie, tout en réduisant le nombre de publications universitaires. Il doublait toutefois ses chances d’être un inventeur figurant sur un brevet. Qu’est-ce qui pourrait expliquer ces découvertes apparemment déroutantes?
Les auteurs de la recherche ont constaté qu’une partie de la réponse se trouvait dans le passage des bailleurs de fonds fédéraux aux bailleurs de fonds privés. Alors que les aides fédérales n’affirment généralement aucun droit de propriété sur les résultats de la recherche, les sociétés privées sont incitées à s’approprier les résultats de la recherche et utilisent des contrats juridiques complexes avec les chercheurs. Cela signifie que les résultats sont plus souvent commercialisés par le bailleur de fonds privé, et plus rarement publiés dans des revues ou redirigés vers une jeune pousse par le chercheur.
Pendant ce temps, plus de 14 pays et la plupart des États américains offrent des crédits d’impôt aux investisseurs providentiels pour favoriser l’innovation. Ceux-ci augmentent le nombre d’investissements providentiels d’environ 18 % et le nombre d’investisseurs providentiels individuels de 32 %. Étonnamment, cependant, les chercheurs ont constaté que les crédits d’impôt providentiels ne semblaient pas créer d’entreprises de haute technologie ou favoriser la création d’emplois.
L’une des raisons semble liée à la sélection : des flux d’investissement supplémentaires sont dirigés vers des entreprises à croissance relativement faible. Les investissements providentiels semblent évincer les investissements qui se seraient produits autrement, car les prises de participation informelles – souvent par des initiés de l’entreprise ou des membres de la famille de l’entrepreneur – sont qualifiées de « providentielles ».
Une autre raison ressort de la théorie de l’investissement dans les entreprises en phase de démarrage et à forte croissance. Ces investissements ont des rendements comportant de grandes fluctuations (fat-tailed returns). Les chercheurs ont constaté qu’à mesure que la probabilité d’un résultat extraordinaire augmente – par exemple, un investissement de démarrage dans Google – au détriment d’une probabilité moindre d’un résultat tout simplement bon, les investisseurs professionnels deviennent moins sensibles aux crédits d’impôt. Cela limite la capacité de la politique à atteindre les cibles, à savoir, les jeunes pousses potentielles à forte croissance.
En résumé, les décideurs politiques devraient tenir compte de trois points clés. Premièrement, la conception d’un programme peut être plus importante que le montant du financement. Deuxièmement, l’efficacité dépend du type d’entreprises qui décident de demander une aide. Troisièmement, le financement public joue un rôle important dans l’écosystème d’innovation et n’est pas toujours substituable à des actifs privés.
La professeure Sabrina T. Howell, qui vient de publier sur le site du National Bureau of Economic Research la recherche « Mechanisms and Impacts of Innovation Policy », dont une synthèse se trouve sur le site du C.D. Howe Institute, s’est demandé si la baisse du financement fédéral de la recherche et développement (R-D) affectait les résultats d’innovation de la recherche universitaire. Elle et ses collègues ont constaté qu’une réduction du financement fédéral réduisait de près de moitié les chances d’un chercheur de fonder une jeune pousse de haute technologie, tout en réduisant le nombre de publications universitaires. Il doublait toutefois ses chances d’être un inventeur figurant sur un brevet. Qu’est-ce qui pourrait expliquer ces découvertes apparemment déroutantes?
Les auteurs de la recherche ont constaté qu’une partie de la réponse se trouvait dans le passage des bailleurs de fonds fédéraux aux bailleurs de fonds privés. Alors que les aides fédérales n’affirment généralement aucun droit de propriété sur les résultats de la recherche, les sociétés privées sont incitées à s’approprier les résultats de la recherche et utilisent des contrats juridiques complexes avec les chercheurs. Cela signifie que les résultats sont plus souvent commercialisés par le bailleur de fonds privé, et plus rarement publiés dans des revues ou redirigés vers une jeune pousse par le chercheur.
Pendant ce temps, plus de 14 pays et la plupart des États américains offrent des crédits d’impôt aux investisseurs providentiels pour favoriser l’innovation. Ceux-ci augmentent le nombre d’investissements providentiels d’environ 18 % et le nombre d’investisseurs providentiels individuels de 32 %. Étonnamment, cependant, les chercheurs ont constaté que les crédits d’impôt providentiels ne semblaient pas créer d’entreprises de haute technologie ou favoriser la création d’emplois.
L’une des raisons semble liée à la sélection : des flux d’investissement supplémentaires sont dirigés vers des entreprises à croissance relativement faible. Les investissements providentiels semblent évincer les investissements qui se seraient produits autrement, car les prises de participation informelles – souvent par des initiés de l’entreprise ou des membres de la famille de l’entrepreneur – sont qualifiées de « providentielles ».
Une autre raison ressort de la théorie de l’investissement dans les entreprises en phase de démarrage et à forte croissance. Ces investissements ont des rendements comportant de grandes fluctuations (fat-tailed returns). Les chercheurs ont constaté qu’à mesure que la probabilité d’un résultat extraordinaire augmente – par exemple, un investissement de démarrage dans Google – au détriment d’une probabilité moindre d’un résultat tout simplement bon, les investisseurs professionnels deviennent moins sensibles aux crédits d’impôt. Cela limite la capacité de la politique à atteindre les cibles, à savoir, les jeunes pousses potentielles à forte croissance.
En résumé, les décideurs politiques devraient tenir compte de trois points clés. Premièrement, la conception d’un programme peut être plus importante que le montant du financement. Deuxièmement, l’efficacité dépend du type d’entreprises qui décident de demander une aide. Troisièmement, le financement public joue un rôle important dans l’écosystème d’innovation et n’est pas toujours substituable à des actifs privés.