Comprendre la stratégie pragmatique de la Chine en matière d’IA
Selon un article du Financial Times, alors que l’écosystème américain a l’avantage en matière d’innovations révolutionnaires, l’écosystème chinois excelle dans l’exécution.
Depuis que la jeune pousse américaine OpenAI a lancé l’agent conversationnel ChatGPT en novembre 2022, le monde est plongé dans une course effrénée pour construire les grands modèles de langage qui alimentent l’intelligence artificielle (IA) générative. La Chine est handicapée dans cette course par deux facteurs :
- le manque d’accès aux puces américaines avancées;
- la censure des informations.
Sans puces avancées, la puissance de calcul de la Chine est limitée. Des entreprises comme OpenAI augmentent sans cesse la taille de leurs modèles. Les entreprises chinoises doivent plutôt se concentrer sur l’efficacité.
Les entreprises chinoises sont également gênées par le manque de données auxquelles elles peuvent accéder. L’introduction de la loi chinoise sur la protection des informations personnelles en 2021 a imposé des normes strictes de protection des données, similaires à celles du règlement général sur la protection des données de l’Union européenne.
Plus récemment, un article de Bloomberg mentionnait que la Chine envisageait d’instaurer un système national d’identification numérique. Celui-ci a été accueilli avec des critiques, alors que le pays surveille et censure déjà étroitement la liberté d’expression.
Ces contraintes signifient que les entreprises chinoises sont davantage incitées à produire des services d’IA basés sur des modèles de langage plus petits, au lieu de les entraîner sur l’ensemble d’Internet. Elles n’ont peut-être pas la force brute de leurs homologues de plus grande taille, mais elles sont moins chères à créer et à exploiter.
L’écosystème technologique chinois est fondé sur ce pragmatisme. Les recherches qui ne peuvent pas être transformées en produits dans un avenir prévisible, en tant qu’outils d’intelligence artificielle, ont du mal à attirer du financement.
Cela signifie que si l’écosystème américain a l’avantage en matière d’innovations révolutionnaires, la Chine excelle dans l’exécution : trouver l’adéquation produit-marché, l’économie d’échelle, et rendre les applications très abordables.
L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle a récemment publié un rapport sur le paysage des brevets concernant l’IA générative, qui a montré que la Chine était responsable de plus de 38 000 demandes de brevets entre 2014 et 2023, contre 6 276 pour les États-Unis sur la même période. Tencent, Ping An Insurance, Baidu et l’Académie chinoise des sciences sont en tête. Bien entendu, les brevets ne sont pas synonymes de percées.
Mais le volume élevé de brevets chinois pourrait se traduire par davantage de produits. Un domaine d’application de l’intelligence artificielle chinoise à surveiller est celui des véhicules électriques. La Chine a passé 26 ans à produire ses 10 premiers millions de véhicules électriques et seulement 17 mois pour produire les 10 millions suivants.
Baidu, qui vient de déployer 500 taxis sans conducteur à Wuhan, mène la plus grande expérience de véhicules autonomes au monde. Les entreprises ne produiront peut-être jamais d’IA surhumaine, mais une IA « suffisamment bonne », interagissant avec les humains par l’entremise de leurs voitures, sera popularisée en Chine avant de l’être partout ailleurs.
Le secteur technologique chinois est souvent décrit comme un goliath monolithique soutenu par l’ambition de l’État. La réalité est que la réglementation et les restrictions géopolitiques font en sorte qu’il a l’avantage dans certains domaines et a du mal à rattraper son retard dans d’autres. L’IA est la technologie la plus transformatrice au monde.
La Chine et les États-Unis ont tous deux des contributions à y apporter. Après tout, les défis les plus profonds auxquels notre espèce est confrontée – de la lutte contre le changement climatique à la guérison du cancer – ne sont pas chinois ou américains, mais humains.
Selon un article du Financial Times, alors que l’écosystème américain a l’avantage en matière d’innovations révolutionnaires, l’écosystème chinois excelle dans l’exécution.
Depuis que la jeune pousse américaine OpenAI a lancé l’agent conversationnel ChatGPT en novembre 2022, le monde est plongé dans une course effrénée pour construire les grands modèles de langage qui alimentent l’intelligence artificielle (IA) générative. La Chine est handicapée dans cette course par deux facteurs :
- le manque d’accès aux puces américaines avancées;
- la censure des informations.
Sans puces avancées, la puissance de calcul de la Chine est limitée. Des entreprises comme OpenAI augmentent sans cesse la taille de leurs modèles. Les entreprises chinoises doivent plutôt se concentrer sur l’efficacité.
Les entreprises chinoises sont également gênées par le manque de données auxquelles elles peuvent accéder. L’introduction de la loi chinoise sur la protection des informations personnelles en 2021 a imposé des normes strictes de protection des données, similaires à celles du règlement général sur la protection des données de l’Union européenne.
Plus récemment, un article de Bloomberg mentionnait que la Chine envisageait d’instaurer un système national d’identification numérique. Celui-ci a été accueilli avec des critiques, alors que le pays surveille et censure déjà étroitement la liberté d’expression.
Ces contraintes signifient que les entreprises chinoises sont davantage incitées à produire des services d’IA basés sur des modèles de langage plus petits, au lieu de les entraîner sur l’ensemble d’Internet. Elles n’ont peut-être pas la force brute de leurs homologues de plus grande taille, mais elles sont moins chères à créer et à exploiter.
L’écosystème technologique chinois est fondé sur ce pragmatisme. Les recherches qui ne peuvent pas être transformées en produits dans un avenir prévisible, en tant qu’outils d’intelligence artificielle, ont du mal à attirer du financement.
Cela signifie que si l’écosystème américain a l’avantage en matière d’innovations révolutionnaires, la Chine excelle dans l’exécution : trouver l’adéquation produit-marché, l’économie d’échelle, et rendre les applications très abordables.
L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle a récemment publié un rapport sur le paysage des brevets concernant l’IA générative, qui a montré que la Chine était responsable de plus de 38 000 demandes de brevets entre 2014 et 2023, contre 6 276 pour les États-Unis sur la même période. Tencent, Ping An Insurance, Baidu et l’Académie chinoise des sciences sont en tête. Bien entendu, les brevets ne sont pas synonymes de percées.
Mais le volume élevé de brevets chinois pourrait se traduire par davantage de produits. Un domaine d’application de l’intelligence artificielle chinoise à surveiller est celui des véhicules électriques. La Chine a passé 26 ans à produire ses 10 premiers millions de véhicules électriques et seulement 17 mois pour produire les 10 millions suivants.
Baidu, qui vient de déployer 500 taxis sans conducteur à Wuhan, mène la plus grande expérience de véhicules autonomes au monde. Les entreprises ne produiront peut-être jamais d’IA surhumaine, mais une IA « suffisamment bonne », interagissant avec les humains par l’entremise de leurs voitures, sera popularisée en Chine avant de l’être partout ailleurs.
Le secteur technologique chinois est souvent décrit comme un goliath monolithique soutenu par l’ambition de l’État. La réalité est que la réglementation et les restrictions géopolitiques font en sorte qu’il a l’avantage dans certains domaines et a du mal à rattraper son retard dans d’autres. L’IA est la technologie la plus transformatrice au monde.
La Chine et les États-Unis ont tous deux des contributions à y apporter. Après tout, les défis les plus profonds auxquels notre espèce est confrontée – de la lutte contre le changement climatique à la guérison du cancer – ne sont pas chinois ou américains, mais humains.