Comment les entreprises réagissent-elles aux nouvelles?
Les attentes ou les anticipations occupent une place centrale dans la théorie macroéconomique, mais la façon dont elles sont formées est notoirement difficile à comprendre, soutient un groupe de chercheurs sur le site VOXEU CEPR. Dans le passé, les efforts de modélisation ont généralement été guidés par l’hypothèse des anticipations rationnelles. Les efforts pour mieux comprendre le processus de formation des attentes reposent souvent sur des enquêtes auprès de prévisionnistes professionnels et des ménages.
C’est dans ce contexte que les chercheurs se sont concentrés sur le processus de formation des attentes des entreprises. À cette fin, ils se sont appuyés sur l’enquête ifo auprès des entreprises allemandes, qui présente les réponses de quelque 1 500 entreprises chaque mois et couvre plus de 15 ans de données. L’enquête est utilisée pour compiler l’indice ifo, un indicateur largement suivi du cycle économique allemand. Le cadre empirique met en relation les erreurs de prévision des entreprises sur l’évolution de leur production au cours des trois mois suivant l’actualité immédiate. Cette actualité reflète à la fois des développements particuliers à l’entreprise, ou « micro-actualités », et des changements dans l’économie mondiale, ou « macro-actualités ». Cette distinction occupe une place centrale dans l’analyse.
Les résultats montrent que les nouvelles macroéconomiques, ou sur l’économie mondiale, ont tendance à entraîner des erreurs de prévision positives, ce qui signifie que la production réelle finit par dépasser les attentes. En ce sens, les attentes des entreprises ne tiennent pas pleinement compte des nouvelles macroéconomiques au fur et à mesure qu’elles deviennent disponibles : en moyenne, les entreprises sous-réagissent aux nouvelles macroéconomiques, ou réagissent trop peu.
Par contraste, les microactualités ont un effet négatif sur l’erreur de prévision. Autrement dit, une révision à la hausse des prévisions de production tend à être suivie d’une performance de production inférieure aux attentes. Les attentes des entreprises réagissent trop fortement aux microactualités, et cette réaction excessive est une caractéristique omniprésente dans les entreprises, quel que soit leur âge ou leur taille.
La réponse aux nouvelles macroéconomiques est un peu plus dispersée entre les entreprises. Les grandes entreprises, par exemple, sous-réagissent plus fortement. Ce résultat reflète un impact plus fort de la macroéconomie sur la production – et donc les erreurs de prévision – des grandes entreprises. Les surréactions et les sous-réactions sont présentes sur l’ensemble de l’échantillon et ont augmenté en ampleur lors de la crise financière de 2008-2009.
Les auteurs constatent qu’une surréaction plus forte aux micro-informations est associée à une baisse des bénéfices, et que la surréaction aux micro-informations et la sous-réaction aux macro-informations sont toutes deux associées à une plus grande volatilité de la production au niveau de l’entreprise.
Une implication provisoire découlant de l’analyse est que les développements macroéconomiques, y compris la récente poussée d’inflation, ont un impact plus lent sur les attentes des entreprises et, finalement, sur les décisions des entreprises que ne le suggère l’hypothèse des anticipations rationnelles. Cela donne aux responsables politiques le temps d’agir en période de turbulences, mais limite également leur capacité à guider rapidement l’économie en gérant les attentes.
Les attentes ou les anticipations occupent une place centrale dans la théorie macroéconomique, mais la façon dont elles sont formées est notoirement difficile à comprendre, soutient un groupe de chercheurs sur le site VOXEU CEPR. Dans le passé, les efforts de modélisation ont généralement été guidés par l’hypothèse des anticipations rationnelles. Les efforts pour mieux comprendre le processus de formation des attentes reposent souvent sur des enquêtes auprès de prévisionnistes professionnels et des ménages.
C’est dans ce contexte que les chercheurs se sont concentrés sur le processus de formation des attentes des entreprises. À cette fin, ils se sont appuyés sur l’enquête ifo auprès des entreprises allemandes, qui présente les réponses de quelque 1 500 entreprises chaque mois et couvre plus de 15 ans de données. L’enquête est utilisée pour compiler l’indice ifo, un indicateur largement suivi du cycle économique allemand. Le cadre empirique met en relation les erreurs de prévision des entreprises sur l’évolution de leur production au cours des trois mois suivant l’actualité immédiate. Cette actualité reflète à la fois des développements particuliers à l’entreprise, ou « micro-actualités », et des changements dans l’économie mondiale, ou « macro-actualités ». Cette distinction occupe une place centrale dans l’analyse.
Les résultats montrent que les nouvelles macroéconomiques, ou sur l’économie mondiale, ont tendance à entraîner des erreurs de prévision positives, ce qui signifie que la production réelle finit par dépasser les attentes. En ce sens, les attentes des entreprises ne tiennent pas pleinement compte des nouvelles macroéconomiques au fur et à mesure qu’elles deviennent disponibles : en moyenne, les entreprises sous-réagissent aux nouvelles macroéconomiques, ou réagissent trop peu.
Par contraste, les microactualités ont un effet négatif sur l’erreur de prévision. Autrement dit, une révision à la hausse des prévisions de production tend à être suivie d’une performance de production inférieure aux attentes. Les attentes des entreprises réagissent trop fortement aux microactualités, et cette réaction excessive est une caractéristique omniprésente dans les entreprises, quel que soit leur âge ou leur taille.
La réponse aux nouvelles macroéconomiques est un peu plus dispersée entre les entreprises. Les grandes entreprises, par exemple, sous-réagissent plus fortement. Ce résultat reflète un impact plus fort de la macroéconomie sur la production – et donc les erreurs de prévision – des grandes entreprises. Les surréactions et les sous-réactions sont présentes sur l’ensemble de l’échantillon et ont augmenté en ampleur lors de la crise financière de 2008-2009.
Les auteurs constatent qu’une surréaction plus forte aux micro-informations est associée à une baisse des bénéfices, et que la surréaction aux micro-informations et la sous-réaction aux macro-informations sont toutes deux associées à une plus grande volatilité de la production au niveau de l’entreprise.
Une implication provisoire découlant de l’analyse est que les développements macroéconomiques, y compris la récente poussée d’inflation, ont un impact plus lent sur les attentes des entreprises et, finalement, sur les décisions des entreprises que ne le suggère l’hypothèse des anticipations rationnelles. Cela donne aux responsables politiques le temps d’agir en période de turbulences, mais limite également leur capacité à guider rapidement l’économie en gérant les attentes.