American Airlines s’intéresse aux avions supersoniques, mais les joueurs de l’industrie sont sceptiques
Le 16 août 2022, American Airlines Newsroom annonçait l’accord conclu avec l’entreprise Boom Supersonic pour l’achat de 20 avions Overture, avec une option pour 40 avions supplémentaires. Il s’agit d’avions pouvant transporter de 65 à 80 passagers à Mach 1,7 au-dessus de l’eau, soit deux fois la vitesse de l’avion commercial le plus rapide d’aujourd’hui. En juillet, Boom a dévoilé le projet d’exécution d’Overture, qui devrait être déployé en 2025 et transporter ses premiers passagers d’ici 2029.
L’introduction de capacités supersoniques et la réduction du temps de voyage offriraient, dit-on, un avantage concurrentiel certain à la flotte de American Airlines. Apparemment, il serait possible de couvrir le trajet de Miami à Londres en un peu moins de cinq heures, et celui de Los Angeles à Honolulu en trois heures. Aux dires de Derek Kerr, directeur financier de cette compagnie, ces performances pourraient « façonner l’avenir du voyage ».
Utilisant comme source le Financial Times, Financial Eye demande cependant s’il y a un marché pour autant d’avions ultrarapides – qui n’ont pas le droit de survoler la terre à des vitesses supersoniques en raison du bruit qu’ils font. À ce qu’il paraît, seulement 14 avions supersoniques Concorde sont entrés en service, et les transporteurs Air France et British Airways n’ont pu les utiliser que sur certains trajets transatlantiques.
Dans une interview avec Blake Scholl, le fondateur et PDG de Boom Supersonic, Financial Eye soulève plusieurs autres aspects qui permettent de douter de la viabilité des vols supersoniques. Par exemple, on note qu’il n’y aurait pas de fabricant de moteurs pour l’Overture, ce qui alimente les doutes de l’industrie aéronautique. En guise de réponse, Scholl dit anticiper la conception d’un nouveau moteur, sans préciser cependant s’il a trouvé un partenaire pour le projet.
Un autre aspect encombrant, selon Financial Eye, concerne la consommation de combustible d’un avion de type Overture, qui, d’après les spécialistes, serait sept fois plus élevée par siège-kilomètre que celle d’un avion subsonique. Dans ce contexte, Boom estime que la viabilité des nouveaux avions supersoniques dépend d’un approvisionnement abondant en carburant d’aviation durable (sustainable aviation fuel, SAF).
Les observateurs sont sceptiques, car si ce type d’avion prenait son envol, la demande prévue serait tellement forte qu’il n’y aurait pas assez de SAF pour satisfaire les nouveaux besoins. C’est sur ce point que se concentre le scepticisme des dirigeants de l’industrie aéronautique pour qui, malgré l’ampleur des précommandes, avoir la certitude d’un rendement fiable est un préalable incontournable avant de décider d’investir dans les vols supersoniques.
Le 16 août 2022, American Airlines Newsroom annonçait l’accord conclu avec l’entreprise Boom Supersonic pour l’achat de 20 avions Overture, avec une option pour 40 avions supplémentaires. Il s’agit d’avions pouvant transporter de 65 à 80 passagers à Mach 1,7 au-dessus de l’eau, soit deux fois la vitesse de l’avion commercial le plus rapide d’aujourd’hui. En juillet, Boom a dévoilé le projet d’exécution d’Overture, qui devrait être déployé en 2025 et transporter ses premiers passagers d’ici 2029.
L’introduction de capacités supersoniques et la réduction du temps de voyage offriraient, dit-on, un avantage concurrentiel certain à la flotte de American Airlines. Apparemment, il serait possible de couvrir le trajet de Miami à Londres en un peu moins de cinq heures, et celui de Los Angeles à Honolulu en trois heures. Aux dires de Derek Kerr, directeur financier de cette compagnie, ces performances pourraient « façonner l’avenir du voyage ».
Utilisant comme source le Financial Times, Financial Eye demande cependant s’il y a un marché pour autant d’avions ultrarapides – qui n’ont pas le droit de survoler la terre à des vitesses supersoniques en raison du bruit qu’ils font. À ce qu’il paraît, seulement 14 avions supersoniques Concorde sont entrés en service, et les transporteurs Air France et British Airways n’ont pu les utiliser que sur certains trajets transatlantiques.
Dans une interview avec Blake Scholl, le fondateur et PDG de Boom Supersonic, Financial Eye soulève plusieurs autres aspects qui permettent de douter de la viabilité des vols supersoniques. Par exemple, on note qu’il n’y aurait pas de fabricant de moteurs pour l’Overture, ce qui alimente les doutes de l’industrie aéronautique. En guise de réponse, Scholl dit anticiper la conception d’un nouveau moteur, sans préciser cependant s’il a trouvé un partenaire pour le projet.
Un autre aspect encombrant, selon Financial Eye, concerne la consommation de combustible d’un avion de type Overture, qui, d’après les spécialistes, serait sept fois plus élevée par siège-kilomètre que celle d’un avion subsonique. Dans ce contexte, Boom estime que la viabilité des nouveaux avions supersoniques dépend d’un approvisionnement abondant en carburant d’aviation durable (sustainable aviation fuel, SAF).
Les observateurs sont sceptiques, car si ce type d’avion prenait son envol, la demande prévue serait tellement forte qu’il n’y aurait pas assez de SAF pour satisfaire les nouveaux besoins. C’est sur ce point que se concentre le scepticisme des dirigeants de l’industrie aéronautique pour qui, malgré l’ampleur des précommandes, avoir la certitude d’un rendement fiable est un préalable incontournable avant de décider d’investir dans les vols supersoniques.