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Tableau de bord pour la mesure de l’économie verte au Québec
Le tableau de bord pour la mesure de l’économie verte présente une série de douze indicateurs permettant d’observer les progrès d’une économie qui vise la préservation de l’environnement et la compétitivité des entreprises québécoises de cinq employés et plus (toutes les références aux « entreprises » ci-dessous ne concernent que celles ayant au moins 5 employés).
Le tableau de bord est divisé en quatre thèmes :
Le tableau de bord sera mis à jour régulièrement selon les dernières données disponibles.
Pour plus de détails, consultez la version complète du tableau de bord disponible en ligne sur le site Web de l’Institut de la statistique du Québec.
Technologies propres
Les technologies propres regroupent les produits, les services et les procédés servant à mesurer, à prévenir, à limiter, à réduire ou à corriger les atteintes à l’environnement. Elles regroupent également ceux permettant d’économiser les ressources ou portant moins atteinte à l’environnement que les technologies concurrentes sur le marché.
Au Québec, en 2022, la proportion des entreprises qui utilisaient au moins une technologie propre était de 68,0 %. Ce résultat n’est pas statistiquement différent des résultats de 2019.
- Les technologies propres liées à la protection de l’environnement sont les plus utilisées par les entreprises (60,0 %). Cependant, cette proportion est en baisse de 3,5 points de pourcentage comparativement à 2019.
- Les technologies de gestion des matières résiduelles étaient les plus utilisées par les entreprises (56,4 %). Cette proportion est en recul également de 4,3 points de pourcentage comparativement à 2019.
2019 | 2022 | Écart | |
---|---|---|---|
Proportion d’entreprises qui déclarent avoir utilisé des technologies propres | 71,0 | 68,0 | N. S. |
Technologies propres liées à la protection de l’environnement | 63,5 | 60,0 | −3,5 |
La gestion des matières résiduelles (y compris le recyclage) | 60,7 | 56,4 | −4,3 |
La protection de l’air et du climata | 9,3 | 9,1 | N. S. |
Le traitement des eaux usées | 8,1 | 6,4 | N. S. |
La protection et l’assainissement du sol, des sédiments, des boues, des eaux souterraines, des eaux de surface et du lixiviat | 6,2 | 6,0 | N. S. |
Technologies propres liées à l’énergie | 21,5 | 20,0 | N. S. |
L’amélioration de l’efficacité énergétique, la gestion de l’énergie ou les équipements industriels ou commerciaux efficacesa | 15,3 | 13,7 | N. S. |
L’utilisation ou la production de produits qui ne sont pas fabriqués à partir de combustibles fossiles tels que les biocarburants, les biomatériaux, les produits biochimiques et bioénergétiquesa | 6,6 | 5,9 | N. S. |
L’utilisation de réseaux intelligents et le stockage de l’énergie | 3,8 | 2,8 | N. S. |
La production d’énergie renouvelable (énergie éolienne, géothermique, solaire…) pour les propres besoins de l’entreprise ou pour la reventea | 2,6 | 2,5 | N. S. |
Autres technologies propres | |||
La réduction de la consommation d’eau et des pertes, le recyclage de l’eau | 13,4 | 12,3 | N. S. |
La mobilité durable (véhicules propres et leurs infrastructures, équipements de transport économes en carburant)a | 11,1 | 12,8 | N. S. |
Technologies propres liées à la lutte contre les changements climatiquesa | 29,5 | 31,5 | N. S. |
a : Technologies propres liées à la lutte contre les changements climatiques. N. S. : L’écart entre les résultats de 2019 et de 2022 n’est pas statistiquement significatif. Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur le développement durable, les pratiques écoresponsables et les technologies propres. |
Valeur ajoutée de l’économie verte
Au Québec, le produit intérieur brut (PIB) généré par le secteur des produits environnementaux et des technologies propres a augmenté de 6,4 % de 2020 à 2022. Lors de cette même période, le PIB généré par des produits environnementaux1 a connu une hausse de 4,5 %, et celui créé par des produits de technologies propres, de 10,3 %.
2020 | 2021p | 2022p | |
---|---|---|---|
Produits environnementaux | 12 349 | 12 680 | 12 904 |
Produits de technologies propres | 5 883 | 6 734 | 6 491 |
Total | 18 232 | 19 414 | 19 395 |
P : Données provisoires. a : PIB aux prix de base. Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme pourrait ne pas correspondre au total indiqué. Source : Statistique Canada, Compte des produits environnementaux et de technologies propres, tableau 36-10-0630-01. |
Pratiques d’affaires écoresponsables
Une pratique d’affaires écoresponsable en entreprise est définie dans l’Enquête sur le développement durable, les pratiques écoresponsables et les technologies propres, réalisée par l’Institut de la statistique du Québec :
« Une pratique écoresponsable est une initiative, une action ou un projet mis en place pour améliorer la performance sociale ou environnementale de l’entreprise. Par exemple, l’amélioration de l’efficacité énergétique, la gestion des matières résiduelles ou l’insertion sociale sont des pratiques écoresponsables. La pratique écoresponsable se distingue d’une démarche de développement durable, qui, elle, s’intègre de façon transversale dans l’ensemble des fonctions de l’entreprise. »
Au Québec, en 2022, la proportion d’entreprises qui mettaient en œuvre au moins une pratique d’affaires écoresponsable était de 86,9 %. Ce résultat n’est pas statistiquement différent des résultats de 2019.
Les pratiques d’affaires écoresponsables les plus répandues sont les suivantes :
- améliorer la gestion des matières résiduelles (60,6 %);
- favoriser le bien-être et le développement du personnel (53,3 %);
- améliorer la participation du personnel et les relations de travail (51,8 %).
2019 | 2022 | Écart | |
---|---|---|---|
Au moins une pratique d’affaires écoresponsable | 87,4 | 86,9 | N. S. |
Selon la pratique d’affaires mise en œuvre | |||
À caractère économique | 58,7 | 58,3 | N. S. |
Approvisionnement écoresponsable | 42,4 | 40,2 | N. S. |
Diminuer les répercussions de ses produits et services sur l’environnement ou la communauté | 37,3 | 38,0 | N. S. |
Contribuer au développement et à la qualité de vie de la communauté | 41,8 | 33,7 | −8,1 |
Promouvoir ses préoccupations environnementales ou sociales dans le cadre d’activités de marketing | 19,6 | 19,6 | N. S. |
Investissement écoresponsable | 16,7 | 11,9 | −4,8 |
Intégrer au système comptable les coûts et les risques environnementaux ou sociaux | 5,4 | 6,2 | N. S. |
À caractère social | 78,7 | 79,0 | N. S. |
Favoriser le bien-être et le développement du personnel | 46,3 | 53,3 | 7,0 |
Améliorer la participation du personnel et les relations de travail | 53,4 | 51,8 | N. S. |
Favoriser la bonne santé du personnel | 43,5 | 44,5 | N. S. |
Favoriser l’égalité du personnel et la diversité de la main-d’œuvre | 42,2 | 42,0 | N. S. |
Promouvoir la culture | 17,5 | 17,4 | N. S. |
À caractère environnemental | 60,1 | 72,6 | 12,5 |
Pratiques d’affaires écoresponsables liées à la lutte contre les changements climatiquesa | 32,0 | 38,8 | 6,8 |
Améliorer la gestion des matières résiduelles | 46,2 | 60,6 | 14,4 |
Améliorer la gestion de l’énergiea | 23,8 | 31,6 | 7,8 |
Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) associés à ses activités (atténuation)a | 13,9 | 17,9 | 4,0 |
Améliorer la gestion de l’eau | 14,1 | 16,1 | N. S. |
Prévenir la contamination ou la dégradation des sols | 16,1 | 15,5 | N. S. |
Gérer les émissions atmosphériques | 8,2 | 12,4 | 4,2 |
Préserver la biodiversité et les ressources naturelles | 7,1 | 7,9 | N. S. |
S’adapter aux conséquences des changements climatiques (résilience climatique)a | 8,7 | 6,4 | N. S. |
a : Sous-regroupement de trois pratiques d’affaires écoresponsables : améliorer la gestion de l’énergie, réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à ses activités (atténuation), s’adapter aux conséquences des changements climatiques (résilience climatique). N. S. : L’écart entre les résultats de 2019 et ceux de 2022 n’est pas statistiquement significatif. Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur le développement durable, les pratiques écoresponsables et les technologies propres. |
Emplois verts
Les emplois verts correspondent à ceux relevant directement du secteur des biens et des services environnementaux. Ce secteur, aussi appelé secteur des écoactivités, est défini par le Système de comptabilité économique et environnementale (SCEE) des Nations Unies. La définition du SCEE repose sur un standard international et est cohérente avec la mesure d’autres variables économiques, comme le revenu, les importations et les exportations. La mesure des emplois verts inclut également les emplois dans des entreprises qui produisent des technologies propres.
Le nombre d’emplois attribuables aux activités environnementales et aux technologies propres au Québec était estimé à 83 933 en 2022. De 2020 à 2022, il a connu une hausse de 12,1 %. Cette hausse importante est due à l’augmentation du nombre d’emplois dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, qui a crû de 46,8 % pendant cette période.
Secteur | 2020 | 2021p | 2022p |
---|---|---|---|
Agriculture, foresterie, pêche et chasse | 1 889 | 1 978 | 1 726 |
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz | 104 | 129 | 125 |
Services publics | 20 712 | 21 605 | 22 252 |
Construction | 17 597 | 19 404 | 19 557 |
Construction d’ingénierie1 | 13 163 | 14 441 | 14 256 |
Autre – Constructione2 | 4 434 | 4 963 | 5 301 |
Fabrication | 10 362 | 11 274 | 10 320 |
Commerce de gros, commerce de détail et autres services | 24 215 | 28 987 | 29 954 |
Services professionnels, scientifiques et techniques | 9 584 | 13 560 | 14 066 |
Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement | 9 473 | 10 211 | 10 888 |
Commerce de gros, commerce de détail et transport et entreposage | 1 541 | 1 704 | 1 553 |
Services gouvernementaux3 | 3 067 | 2 964 | 2 905 |
Autres servicese4 | 550 | 548 | 542 |
Toutes les industries | 74 879 | 83 376 | 83 933 |
p : Données provisoires. e : Données estimées 1 : Cette catégorie était auparavant nommée « Travaux de génie ». 2 : Comprend les industries suivantes : Construction résidentielle (BS23A), Construction de bâtiments non résidentiels (BS23B), Construction (rénovation) (BS23D) et Autres activités liées à la construction (BS23E). 3 : Comprend les industries suivantes : Services gouvernementaux de santé et d’éducation (GS610 et GS620) et autres services gouvernementaux (GS911, GS912, GS913 et GS914). 4 : Comprend les industries suivantes : Industrie de l’information et industrie culturelle (BS510), Finance, assurances, services immobiliers et services de location et de location à bail et sociétés de portefeuille (BS5B0), Logements occupés par le propriétaire (BS53C), Services d’enseignement (BS610), Soin de santé et aide (BS810), Institutions sans but lucratif desservant les ménages (NP000). Notes : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué. Source : Statistique Canada, Compte des produits environnementaux et de technologies propres, emplois, tableau 36-10-0632-01. Adapté par l’Institut de la statistique du Québec. |
Économie circulaire
L’économie circulaire est un système de production, d’échange et de consommation visant à optimiser, dans une logique circulaire, l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service. Tout en réduisant l’empreinte environnementale, l’économie circulaire contribue au bien-être des individus et des collectivités.
La productivité des matières est un indicateur permettant d’apprécier la progression de l’économie vers une économie circulaire. Elle correspond au rapport entre le PIB et les tonnes de matières consommées sur le territoire de l’économie considérée (la consommation intérieure de matières, ou CIM). La CIM correspond aux matières extraites du territoire étudié ainsi qu’aux matières importées desquels on soustrait les matières exportées.
Les matières se classent en quatre grandes catégories :
- la biomasse;
- les minerais métalliques;
- les minéraux non métalliques;
- les combustibles fossiles.
Au Québec, la productivité des matières était estimée à 1 504 $/tonne en 2019. Entre 2017 et 2019, elle a diminué de 10,4 %.
Cette baisse s’explique par l’augmentation plus rapide de la CIM relativement à celle du PIB, ce qui signifie que le Québec a créé moins de richesse par tonne de matières utilisées lors de cette période. La productivité des matières au Québec et son évolution sont fortement influencées par l’extraction de minerais métalliques, dont le minerai de fer.
2017 | 2018 | 2019 | |
---|---|---|---|
Productivité des matières | 1 679 | 1 562 | 1 504 |
Source : Institut de la statistique du Québec. |
L’intensité industrielle directe des gaz à effet de serre (GES) correspond aux émissions de GES, exprimées en tonnes équivalent dioxyde de carbone (t éq. CO2) par dollar de valeur ajoutée, en millions de dollars, selon l’industrie. Les émissions directes sont produites par les industries lorsqu’elles brûlent du carburant ou sous l’effet de leurs autres procédés industriels.
L’intensité industrielle directe des GES du Québec était estimée à 133,0 t éq. CO2/M$ en 2021. Entre 2019 et 2021, les deux industries ayant l’intensité industrielle directe de GES la plus importante sont les suivantes:
- Agriculture, foresterie, pêche et chasse;
- Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz.
Secteur industriel | 2019r | 2020r | 2021 |
---|---|---|---|
Agriculture, foresterie, pêche et chasse | 1 721,9 | 1 704,8 | 1 477,3 |
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz | 500,1 | 519,8 | 491,1 |
Services publics | 19,9 | 24,7 | 21,5 |
Construction | 55,1 | 52,7 | 48,6 |
Fabrication | 484,1 | 464,5 | 414,4 |
Commerce de gros et de détail | 70,8 | 59,7 | 55,8 |
Transport et entreposage | 551,5 | 438,7 | 443,6 |
Autres services et administrations publiques | 30,6 | 26,4 | 25,8 |
Toutes les industries | 156,3 | 142,3 | 133,0 |
r : Données révisées. Sources : GES : Statistique Canada, Compte physique de flux des émissions de gaz à effet de serre, tableau 38-10-0097-01. Adapté par l’Institut de la statistique du Québec. PIB : Statistique Canada, Comptes économiques, provinciaux et territoriaux. Adapté par l’Institut de la statistique du Québec. |
Au Québec, de 2015 à 2017, RECYC-QUÉBEC estimait à 63,6 % la part des matières récupérées sur le potentiel de matières recyclables générées par le secteur résidentiel. Cette part était en hausse de 1,1 point de pourcentage par rapport à la mesure effectuée de 2012 à 2013.
Le verre (78,8 %) ainsi que le papier et le carton (71,4 %) étaient les matières qui présentaient les taux de récupération les plus élevés.
Type de matière | 2006-2007 | 2010 | 2012-2013 | 2015-2017 |
---|---|---|---|---|
Verre | 64,0 | 82,1 | 77,2 | 78,8 |
Papier et carton | 57,0 | 70,8 | 70,6 | 71,4 |
Métal | 36,0 | 52,7 | 43,3 | 52,7 |
Plastique | 27,0 | 32,6 | 31,7 | 34,8 |
Total | 51,8 | 64,8 | 62,5 | 63,6 |
Source : RECYC-QUÉBEC, Caractérisation des matières résiduelles du secteur résidentiel au Québec 2006-2007, Caractérisation des matières résiduelles du secteur résidentiel 2010, Caractérisation des matières résiduelles du secteur résidentiel 2012-2013, Caractérisation des matières résiduelles du secteur résidentiel. Résultats 2015-2017. |
1. Les produits (biens et services) environnementaux correspondent à l’électricité provenant de sources renouvelables ou du nucléaire, aux biocarburants, aux déchets et rebuts retournant dans l’économie, aux biens primaires ainsi qu’aux services de gestion des déchets et aux services d’assainissement.