Un texte d'opinion publié sur le site fDi Intelligence soutient que parmi les sujets au programme du Forum économique mondial de cette année se trouvait la procédure d'autorisation. Les décideurs politiques cherchant à attirer des investissements pour créer des emplois et décarboner leurs économies devraient en prendre note.

La lenteur des autorisations était une plainte majeure de plusieurs dirigeants de multinationales discutant des obstacles à l'investissement. À une époque où l'on s'inquiète de l'évolution des investissements directs étrangers (IDE) en raison de politiques industrielles, rendre les processus d'autorisation moins lourds est un moyen pour les sites de se différencier.

« Tout est question de rapidité d'exécution », a déclaré le PDG de Bank of America lors d'un panel sur la manière de stimuler la croissance du commerce et des investissements.  

L'autorisation est le processus par lequel les entreprises obtiennent la permission officielle d'entreprendre divers aspects de leurs projets d'investissement. Il s'agit d'un élément crucial pour les gouvernements qui protègent l'intérêt public en garantissant que les investisseurs respectent les lois et normes locales.

Mais alors que les entreprises se précipitent pour renforcer leurs capacités en faveur de la transition verte, notamment en matière d'énergies renouvelables, d'usines de batteries et de projets miniers critiques, les approbations gouvernementales contraignantes et lentes risquent de ralentir la décarbonisation de l'économie mondiale.

Une combinaison de facteurs, notamment les infrastructures, l'accès aux talents, les sources d'énergie et le regroupement d'entreprises, est nécessaire pour attirer les projets industriels verts. Mais les dirigeants de l'industrie soulignent que des réglementations strictes – telles que celles liées aux autorisations – les conduisent à investir dans des endroits où les régimes sont plus simples.

Dans l'indice de confiance des IDE 2023 de Kearney, l'efficacité des processus juridiques et réglementaires était le quatrième facteur le plus cité par les dirigeants pour motiver leurs choix quant aux endroits où investir. La transparence des réglementations figurait parmi les deux facteurs les plus importants affectant leurs décisions d'investissement, devant les incitations financières.

Selon certains participants, il est presque impossible de constituer une nouvelle grappe d'activités industrielles en Europe. Mais le problème n'est pas limité à ce continent. Les retards dans l'obtention des permis aux États-Unis constituent un goulot d'étranglement dans l'expansion du système électrique de ce pays. Et les banquiers à Davos ont été clairs quant au fait que la lenteur de la bureaucratie gouvernementale étouffait les investissements.  

Alors, dans la course aux investissements verts, quelles sont les leçons que les professionnels du développement économique peuvent tirer? Ils peuvent bénéficier d'un avantage concurrentiel en étant plus rapides à s'adapter au déploiement des capitaux dans leurs territoires.

Même au sein d'un même bloc commercial – comme celui du Canada, des États-Unis et du Mexique dans le cadre de l'ACEUM –, certaines localités peuvent obtenir des investissements au détriment de leurs rivales en accélérant ces processus. « Vous pouvez enchérir contre d'autres simplement en fonction du rythme. Vous n'avez même pas à vous soucier des incitatifs financiers », selon le PDG de Bank of America.