Un plaidoyer pour une stratégie nationale de recherche visant à coordonner la recherche fondamentale
Dans une récente allocution sur l’état de la science aux États-Unis (dont un résumé se trouve sur le site du State Science & Technology Institute – SSTI), la présidente de la National Academy of Sciences attire l’attention sur ce qu’elle considère comme une tendance alarmante : la contribution du gouvernement fédéral américain à la recherche fondamentale stagne, tandis que le financement de l’industrie augmente.
La part fédérale des dépenses américaines consacrées à la recherche fondamentale, dit-elle, est passée d’environ 60 % en 2011 à 40 % en 2021. Cette baisse est principalement le résultat d’une forte augmentation du financement de la recherche fondamentale par l’industrie. La présidente fait valoir qu’une stratégie nationale de recherche devrait s’efforcer d’inverser cette tendance afin que le gouvernement fédéral retrouve sa position dominante dans le financement de la recherche fondamentale.
Selon la présidente, la recherche fondamentale financée par l’industrie ne sera pas le meilleur moyen de maintenir la position de leadership des États-Unis en matière d’innovation. Elle met en garde contre le fait que l’industrie s’engage principalement dans des recherches fondamentales qui servent les intérêts des entreprises et qui ne sont pas souvent partagées avec des chercheurs extérieurs à l’entreprise. Elle note que si l’industrie effectue 75 % de la recherche et développement (R‑D) aux États-Unis, elle ne représente que 6 % des publications, ce qui s’explique par son besoin de protéger les informations confidentielles.
La domination des entreprises technologiques sur la R-D en intelligence artificielle (IA) est particulièrement préoccupante, selon elle. La concurrence féroce pour les talents de recherche en IA disponibles contribue à ce problème. Elle note que la capacité de l’industrie à offrir des rémunérations plus attractives fait en sorte que 65,7 % de tous les chercheurs en IA travaillent dans le secteur privé. Selon elle, la recherche en IA sera axée sur la mise au point de produits destinés à l’industrie, tandis que les innovations qui pourraient bénéficier à la société resteront sans réponse.
Le point de vue de la présidente est quelque peu contesté par le vice-président principal de Google et Alphabet, qui supervise la recherche chez Google. Il souligne que Google mène des recherches fondamentales qui profitent aux scientifiques, citant comme exemple son travail avec AlphaFold, un système d’intelligence artificielle auquel 1,8 million de biologistes dans 190 pays ont accès pour les aider à comprendre les protéines.
Il donne comme deuxième exemple le travail que son entreprise effectue sur la connectomique (un domaine émergent de la recherche en neurosciences qui se concentre sur la cartographie et l’analyse des connexions au sein du cerveau), qui représente un investissement sur dix ans. Google Research collabore avec le Howard Hughes Medical Institute de Harvard et d’autres sur ce projet. Il évoque également les travaux de Google Research sur la science quantique. Google-Alphabet offrira un financement de 100 millions de dollars US pour cette recherche au cours des prochaines années.
Pour sa part, un membre de la faculté de médecine de l’Université du Maryland cite un rapport non publié de la National Academy of Medicine qui appelle à une stratégie nationale de recherche mieux coordonnée entre le gouvernement, l’industrie, la philanthropie et le monde universitaire, affirmant qu’une telle approche pourrait combler les lacunes laissées par la focalisation étroite de la communauté scientifique sur des maladies aussi médiatisées (et rentables) que le cancer, les maladies cardiaques et le VIH/sida.
Tout en plaidant en faveur d’une telle stratégie, la présidente met en garde contre le fait de « fermer les portes » en éliminant les découvertes issues de la science fondamentale. Elle donne comme exemple la physique quantique, qui était une « curiosité scientifique » jusqu’à ce qu’elle devienne le fondement de l’ère de l’information.
Dans une récente allocution sur l’état de la science aux États-Unis (dont un résumé se trouve sur le site du State Science & Technology Institute – SSTI), la présidente de la National Academy of Sciences attire l’attention sur ce qu’elle considère comme une tendance alarmante : la contribution du gouvernement fédéral américain à la recherche fondamentale stagne, tandis que le financement de l’industrie augmente.
La part fédérale des dépenses américaines consacrées à la recherche fondamentale, dit-elle, est passée d’environ 60 % en 2011 à 40 % en 2021. Cette baisse est principalement le résultat d’une forte augmentation du financement de la recherche fondamentale par l’industrie. La présidente fait valoir qu’une stratégie nationale de recherche devrait s’efforcer d’inverser cette tendance afin que le gouvernement fédéral retrouve sa position dominante dans le financement de la recherche fondamentale.
Selon la présidente, la recherche fondamentale financée par l’industrie ne sera pas le meilleur moyen de maintenir la position de leadership des États-Unis en matière d’innovation. Elle met en garde contre le fait que l’industrie s’engage principalement dans des recherches fondamentales qui servent les intérêts des entreprises et qui ne sont pas souvent partagées avec des chercheurs extérieurs à l’entreprise. Elle note que si l’industrie effectue 75 % de la recherche et développement (R‑D) aux États-Unis, elle ne représente que 6 % des publications, ce qui s’explique par son besoin de protéger les informations confidentielles.
La domination des entreprises technologiques sur la R-D en intelligence artificielle (IA) est particulièrement préoccupante, selon elle. La concurrence féroce pour les talents de recherche en IA disponibles contribue à ce problème. Elle note que la capacité de l’industrie à offrir des rémunérations plus attractives fait en sorte que 65,7 % de tous les chercheurs en IA travaillent dans le secteur privé. Selon elle, la recherche en IA sera axée sur la mise au point de produits destinés à l’industrie, tandis que les innovations qui pourraient bénéficier à la société resteront sans réponse.
Le point de vue de la présidente est quelque peu contesté par le vice-président principal de Google et Alphabet, qui supervise la recherche chez Google. Il souligne que Google mène des recherches fondamentales qui profitent aux scientifiques, citant comme exemple son travail avec AlphaFold, un système d’intelligence artificielle auquel 1,8 million de biologistes dans 190 pays ont accès pour les aider à comprendre les protéines.
Il donne comme deuxième exemple le travail que son entreprise effectue sur la connectomique (un domaine émergent de la recherche en neurosciences qui se concentre sur la cartographie et l’analyse des connexions au sein du cerveau), qui représente un investissement sur dix ans. Google Research collabore avec le Howard Hughes Medical Institute de Harvard et d’autres sur ce projet. Il évoque également les travaux de Google Research sur la science quantique. Google-Alphabet offrira un financement de 100 millions de dollars US pour cette recherche au cours des prochaines années.
Pour sa part, un membre de la faculté de médecine de l’Université du Maryland cite un rapport non publié de la National Academy of Medicine qui appelle à une stratégie nationale de recherche mieux coordonnée entre le gouvernement, l’industrie, la philanthropie et le monde universitaire, affirmant qu’une telle approche pourrait combler les lacunes laissées par la focalisation étroite de la communauté scientifique sur des maladies aussi médiatisées (et rentables) que le cancer, les maladies cardiaques et le VIH/sida.
Tout en plaidant en faveur d’une telle stratégie, la présidente met en garde contre le fait de « fermer les portes » en éliminant les découvertes issues de la science fondamentale. Elle donne comme exemple la physique quantique, qui était une « curiosité scientifique » jusqu’à ce qu’elle devienne le fondement de l’ère de l’information.