Un choix vital : la gouvernance ciblée
Lors d’une situation extraordinaire, comme la pandémie de COVID-19, soutiennent Mariana Mazzucato et Rainer Kattel dans un article publié sur le site Project Syndicate, les responsables politiques redécouvrent souvent leur aptitude à prendre des décisions audacieuses. La rapidité du développement et de la distribution des vaccins contre la COVID-19 en est l’illustration. Mais se préparer à d’autres défis exige davantage de gouvernance ciblée, axée sur des objectifs.
La gouvernance ciblée exige des changements ambitieux. Or, cela suppose, notamment dans les démocraties libérales, l’engagement d’un large éventail de parties prenantes pour obtenir l’adhésion de l’opinion publique et le véritable partage des bénéfices. Or, il existe un paradoxe au cœur de la gouvernance ciblée : elle poursuit des objectifs politiques ambitieux clairement définis au moyen d’une myriade de mesures et de programmes fondés sur l’expérimentation.
Ce recours à l’expérimentation différencie la gouvernance ciblée d’aujourd’hui de celle du début de la conquête spatiale (il évoque cependant la stratégie de Roosevelt lors du New Deal des années 1930). Les grands défis sociétaux tels que le besoin urgent de systèmes alimentaires plus équitables et plus durables ne peuvent être abordés de la même manière que la conquête de l’espace. La transformation de systèmes aussi complexes nécessite un ensemble de programmes tournés vers des objectifs communs, et non une stratégie dictant à chaque entreprise et à chaque secteur ce qu’ils doivent faire.
Le succès dépend donc de la compréhension de ce que n’est pas la gouvernance ciblée : ce n’est pas une planification du haut vers le bas. Par contre, elle s’appuie sur la découverte entrepreneuriale et la concurrence au sein du secteur privé afin de favoriser l’expérimentation nécessaire pour parvenir à des solutions efficaces.
Gouvernance ciblée n’est pas synonyme de politique industrielle, mais celle-ci peut (et devrait sans doute) façonner la politique et clarifier ses objectifs ou ses critères de réussite.
La gouvernance ciblée ne concerne pas seulement la science, la technologie et l’innovation. De même, la croissance globale ne relève pas de la gouvernance ciblée. Bien sûr, cette dernière peut encourager la collaboration intersectorielle, l’innovation et les investissements dans la poursuite d’un objectif unique, ce qui génère des retombées technologiques contribuant à la productivité et à la création d’emplois – d’où une hausse de la croissance.
Mais la réciproque doit figurer dans les contrats : les subventions, les prêts et les garanties doivent être conditionnés à l’investissement du secteur privé dans l’innovation destinée à rendre les systèmes de production et de distribution plus inclusifs et plus durables. Par exemple, la loi américaine CHIPS and Science exige que les entreprises du secteur des semi-conducteurs qui reçoivent des fonds publics réinvestissent leurs bénéfices (au lieu de racheter leurs propres actions) dans l’amélioration des conditions de travail et des chaînes d’approvisionnement à haut rendement énergétique. Ainsi structurée, la gouvernance ciblée peut pousser à la hausse les investissements des entreprises et, en conséquence, le PIB pour chaque dollar investi.
La gouvernance ciblée exige de repenser fondamentalement les outils et les processus d’élaboration d’une politique. Elle suppose des investissements importants dans la capacité du secteur public.
De l’Australie et de la Suède au Brésil, nombreux sont les exemples d’agences consacrées à l’innovation qui expérimentent de nouvelles manières de travailler. Elles testent des projets pilotes et intègrent les solutions efficaces dans de grands portefeuilles d’intervention.
Lors d’une situation extraordinaire, comme la pandémie de COVID-19, soutiennent Mariana Mazzucato et Rainer Kattel dans un article publié sur le site Project Syndicate, les responsables politiques redécouvrent souvent leur aptitude à prendre des décisions audacieuses. La rapidité du développement et de la distribution des vaccins contre la COVID-19 en est l’illustration. Mais se préparer à d’autres défis exige davantage de gouvernance ciblée, axée sur des objectifs.
La gouvernance ciblée exige des changements ambitieux. Or, cela suppose, notamment dans les démocraties libérales, l’engagement d’un large éventail de parties prenantes pour obtenir l’adhésion de l’opinion publique et le véritable partage des bénéfices. Or, il existe un paradoxe au cœur de la gouvernance ciblée : elle poursuit des objectifs politiques ambitieux clairement définis au moyen d’une myriade de mesures et de programmes fondés sur l’expérimentation.
Ce recours à l’expérimentation différencie la gouvernance ciblée d’aujourd’hui de celle du début de la conquête spatiale (il évoque cependant la stratégie de Roosevelt lors du New Deal des années 1930). Les grands défis sociétaux tels que le besoin urgent de systèmes alimentaires plus équitables et plus durables ne peuvent être abordés de la même manière que la conquête de l’espace. La transformation de systèmes aussi complexes nécessite un ensemble de programmes tournés vers des objectifs communs, et non une stratégie dictant à chaque entreprise et à chaque secteur ce qu’ils doivent faire.
Le succès dépend donc de la compréhension de ce que n’est pas la gouvernance ciblée : ce n’est pas une planification du haut vers le bas. Par contre, elle s’appuie sur la découverte entrepreneuriale et la concurrence au sein du secteur privé afin de favoriser l’expérimentation nécessaire pour parvenir à des solutions efficaces.
Gouvernance ciblée n’est pas synonyme de politique industrielle, mais celle-ci peut (et devrait sans doute) façonner la politique et clarifier ses objectifs ou ses critères de réussite.
La gouvernance ciblée ne concerne pas seulement la science, la technologie et l’innovation. De même, la croissance globale ne relève pas de la gouvernance ciblée. Bien sûr, cette dernière peut encourager la collaboration intersectorielle, l’innovation et les investissements dans la poursuite d’un objectif unique, ce qui génère des retombées technologiques contribuant à la productivité et à la création d’emplois – d’où une hausse de la croissance.
Mais la réciproque doit figurer dans les contrats : les subventions, les prêts et les garanties doivent être conditionnés à l’investissement du secteur privé dans l’innovation destinée à rendre les systèmes de production et de distribution plus inclusifs et plus durables. Par exemple, la loi américaine CHIPS and Science exige que les entreprises du secteur des semi-conducteurs qui reçoivent des fonds publics réinvestissent leurs bénéfices (au lieu de racheter leurs propres actions) dans l’amélioration des conditions de travail et des chaînes d’approvisionnement à haut rendement énergétique. Ainsi structurée, la gouvernance ciblée peut pousser à la hausse les investissements des entreprises et, en conséquence, le PIB pour chaque dollar investi.
La gouvernance ciblée exige de repenser fondamentalement les outils et les processus d’élaboration d’une politique. Elle suppose des investissements importants dans la capacité du secteur public.
De l’Australie et de la Suède au Brésil, nombreux sont les exemples d’agences consacrées à l’innovation qui expérimentent de nouvelles manières de travailler. Elles testent des projets pilotes et intègrent les solutions efficaces dans de grands portefeuilles d’intervention.