Rivalité sino-américaine : l’histoire de la guerre froide se répète-t-elle?
Un article publié par Les Échos rapporte que la rivalité sino-américaine démontre des similarités avec la guerre froide qui opposait les États-Unis et leurs alliés aux pays du bloc communiste. Toutefois, selon cet article, la Chine ne connaîtra pas le sort qu’a connu l’ex-URSS. Cette conclusion est basée sur une étude publiée par le Fonds monétaire international et intitulée « Changing Global Linkage: A New Cold War? ». En effet, le monde actuel est différent.
Au cours de la dernière décennie, l’intégration économique mondiale s’est affaiblie progressivement avec :
- la désillusion causée par les bénéfices inégaux du commerce;
- la fragilité d’une offre mondiale hautement spécialisée;
- la fragilité des chaînes d’approvisionnement, exposée par la pandémie de COVID-19;
- la hausse des conflits géopolitiques, exacerbée par la guerre en Ukraine.
On assiste ainsi donc à une fragmentation du commerce et des investissements selon les lignes géopolitiques depuis l’invasion de l’Ukraine, avec la Chine et la Russie d’un côté et les États-Unis et leurs alliés occidentaux de l’autre. Cela est comparable à l’histoire de la guerre froide, qui avait amené les Américains à intensifier leur politique commerciale à l’encontre des pays communistes avec des droits de douane élevés, des contrôles à l’exportation de produits militaires et stratégiques ainsi que des sanctions particulières, y compris un embargo total contre la Corée du Nord et la Chine. En conséquence, les échanges commerciaux des États-Unis et de leurs alliés avec les pays du bloc communiste se sont effondrés à l’époque, passant de 25 % à 10 % avant la chute du mur de Berlin.
Les conséquences seront différentes de nos jours, parce qu’au début de la guerre froide, le commerce mondial de biens manufacturés ne représentait que 12 % du PIB. Aujourd’hui, la moyenne est d’environ 44 %. De plus, le commerce des matières premières à l’époque représentait 40 % du commerce total, alors qu’il n’est que de 14 % maintenant.
En outre, actuellement, l’interdépendance économique entre les pays est plus élevée, et les coûts du commerce ont considérablement diminué. Par ailleurs, la production se fait à travers des chaînes de valeur mondiales qui sont beaucoup plus complexes. Dans le contexte actuel, les économies dites non alignées profitent de la rivalité sino-américaine en jouant les intermédiaires. Par exemple, même si les importations américaines en provenance de la Chine ont diminué, celles en provenance du Mexique, du Canada, du Vietnam et d’autres pays ont augmenté.
Également, la Chine ne pâtit pas comme espéré des sanctions américaines. Elle les contourne grâce à des investissements directs dans les pays non alignés. De ce fait, la Chine ne se sent pas exclue du marché américain. Cela démontre que les pays non alignés ont une importance majeure dans la rivalité sino-américaine. Pendant la guerre froide, ces derniers n’étaient pas intervenus pour combler le fossé entre les deux blocs. Plus les flux commerciaux transfrontaliers passent par des pays intermédiaires, moins les politiques protectionnistes favorisant la fragmentation risquent d’être efficaces.
Un article publié par Les Échos rapporte que la rivalité sino-américaine démontre des similarités avec la guerre froide qui opposait les États-Unis et leurs alliés aux pays du bloc communiste. Toutefois, selon cet article, la Chine ne connaîtra pas le sort qu’a connu l’ex-URSS. Cette conclusion est basée sur une étude publiée par le Fonds monétaire international et intitulée « Changing Global Linkage: A New Cold War? ». En effet, le monde actuel est différent.
Au cours de la dernière décennie, l’intégration économique mondiale s’est affaiblie progressivement avec :
- la désillusion causée par les bénéfices inégaux du commerce;
- la fragilité d’une offre mondiale hautement spécialisée;
- la fragilité des chaînes d’approvisionnement, exposée par la pandémie de COVID-19;
- la hausse des conflits géopolitiques, exacerbée par la guerre en Ukraine.
On assiste ainsi donc à une fragmentation du commerce et des investissements selon les lignes géopolitiques depuis l’invasion de l’Ukraine, avec la Chine et la Russie d’un côté et les États-Unis et leurs alliés occidentaux de l’autre. Cela est comparable à l’histoire de la guerre froide, qui avait amené les Américains à intensifier leur politique commerciale à l’encontre des pays communistes avec des droits de douane élevés, des contrôles à l’exportation de produits militaires et stratégiques ainsi que des sanctions particulières, y compris un embargo total contre la Corée du Nord et la Chine. En conséquence, les échanges commerciaux des États-Unis et de leurs alliés avec les pays du bloc communiste se sont effondrés à l’époque, passant de 25 % à 10 % avant la chute du mur de Berlin.
Les conséquences seront différentes de nos jours, parce qu’au début de la guerre froide, le commerce mondial de biens manufacturés ne représentait que 12 % du PIB. Aujourd’hui, la moyenne est d’environ 44 %. De plus, le commerce des matières premières à l’époque représentait 40 % du commerce total, alors qu’il n’est que de 14 % maintenant.
En outre, actuellement, l’interdépendance économique entre les pays est plus élevée, et les coûts du commerce ont considérablement diminué. Par ailleurs, la production se fait à travers des chaînes de valeur mondiales qui sont beaucoup plus complexes. Dans le contexte actuel, les économies dites non alignées profitent de la rivalité sino-américaine en jouant les intermédiaires. Par exemple, même si les importations américaines en provenance de la Chine ont diminué, celles en provenance du Mexique, du Canada, du Vietnam et d’autres pays ont augmenté.
Également, la Chine ne pâtit pas comme espéré des sanctions américaines. Elle les contourne grâce à des investissements directs dans les pays non alignés. De ce fait, la Chine ne se sent pas exclue du marché américain. Cela démontre que les pays non alignés ont une importance majeure dans la rivalité sino-américaine. Pendant la guerre froide, ces derniers n’étaient pas intervenus pour combler le fossé entre les deux blocs. Plus les flux commerciaux transfrontaliers passent par des pays intermédiaires, moins les politiques protectionnistes favorisant la fragmentation risquent d’être efficaces.