Pourquoi l’Europe est à la traîne en matière de technologie
Dans un texte d’opinion publié dans le Financial Times, le cofondateur de l’entreprise technologique GlassView se dit d’avis que l’Europe est confrontée à un problème sectoriel qui risque de s’étendre si des réformes ne sont pas mises en place.
Aujourd’hui, les investissements dans la recherche et développement (R et D) technologique en Europe ne représentent qu’un cinquième de ceux des États-Unis et la moitié de ceux de la Chine. Les investissements dans l’intelligence artificielle (IA) sont environ 50 fois plus élevés aux États-Unis qu’en Europe. La technologie européenne prend du retard par rapport à ses concurrents à un rythme alarmant. Pourquoi?
La récente vague de licenciements dans le secteur technologique donne un aperçu de certaines des principales faiblesses structurelles du modèle européen. La restructuration prend beaucoup plus de temps et coûte beaucoup plus cher en Europe qu’aux États-Unis, ce qui entrave les investissements dans l’IA.
De puissants freins facilitent une puissante réaccélération. Le succès sans précédent de ChatGPT a déclenché des réactions immédiates. Microsoft a rationalisé ses effectifs et investi 10 milliards $ US dans OpenAI et davantage dans sa propre infrastructure d’IA. Meta a suspendu ses efforts sur le métavers, licencié 20 000 employés en quelques mois et augmenté ses investissements dans l’IA à 37 milliards $ cette année. Contesté dans sa domination dans la recherche, Google a arrêté de grands projets, licencié 12 000 employés et accéléré le développement de l’IA en augmentant ses investissements en R et D pour atteindre 45 milliards $ en 2023.
En Europe, les trois leaders technologiques – Nokia, SAP et Ericsson – ont également annoncé des plans de restructuration. Alors qu’une forte baisse des ventes l’année dernière pour Nokia a nécessité une action immédiate, il faudra à l’entreprise jusqu’en 2026 pour mettre en œuvre son plan en raison des réglementations du travail en Allemagne, en France et en Finlande.
SAP, le leader européen du logiciel, ne peut pas réagir beaucoup plus rapidement et, dans le même temps, ne peut investir dans l’IA qu’à raison de 500 millions d’euros par an, à comparer aux dizaines de milliards investis par chacun des « Sept Magnifiques ».
La restructuration est plus importante dans la technologie que dans tout autre secteur. Pourquoi? Tout simplement parce que les investissements dans les technologies de pointe sont plus risqués.
Les conséquences sont profondes. Comme le montre l’auteur Olivier Coste, les investissements jugés rentables aux États-Unis ne sont pas retenus en Europe, précisément en raison du manque de capacités de restructuration rapides et bon marché dans les grandes entreprises.
À un niveau plus macro, ce diagnostic est confirmé par une étude de McKinsey qui montre que les grandes entreprises européennes sont bien moins rentables que leurs homologues américaines, et que 90 pour cent de cet écart peut être attribué aux industries créatrices de technologies.
La technologie est imprévisible, perturbatrice et volatile. Avec des indemnités de départ plus élevées et des délais plus longs, les coûts d’adaptation en Europe sont environ 10 fois plus élevés qu’aux États-Unis. Une solution qui ne menacerait pas le modèle social européen, et qui pourrait s’avérer très efficace, serait de réformer les lois sur la protection de l’emploi pour les salaires au-dessus d’un seuil élevé. Cela pourrait, plus que toute autre chose, contribuer à ramener l’Europe à l’avant-garde de l’innovation.
Dans un texte d’opinion publié dans le Financial Times, le cofondateur de l’entreprise technologique GlassView se dit d’avis que l’Europe est confrontée à un problème sectoriel qui risque de s’étendre si des réformes ne sont pas mises en place.
Aujourd’hui, les investissements dans la recherche et développement (R et D) technologique en Europe ne représentent qu’un cinquième de ceux des États-Unis et la moitié de ceux de la Chine. Les investissements dans l’intelligence artificielle (IA) sont environ 50 fois plus élevés aux États-Unis qu’en Europe. La technologie européenne prend du retard par rapport à ses concurrents à un rythme alarmant. Pourquoi?
La récente vague de licenciements dans le secteur technologique donne un aperçu de certaines des principales faiblesses structurelles du modèle européen. La restructuration prend beaucoup plus de temps et coûte beaucoup plus cher en Europe qu’aux États-Unis, ce qui entrave les investissements dans l’IA.
De puissants freins facilitent une puissante réaccélération. Le succès sans précédent de ChatGPT a déclenché des réactions immédiates. Microsoft a rationalisé ses effectifs et investi 10 milliards $ US dans OpenAI et davantage dans sa propre infrastructure d’IA. Meta a suspendu ses efforts sur le métavers, licencié 20 000 employés en quelques mois et augmenté ses investissements dans l’IA à 37 milliards $ cette année. Contesté dans sa domination dans la recherche, Google a arrêté de grands projets, licencié 12 000 employés et accéléré le développement de l’IA en augmentant ses investissements en R et D pour atteindre 45 milliards $ en 2023.
En Europe, les trois leaders technologiques – Nokia, SAP et Ericsson – ont également annoncé des plans de restructuration. Alors qu’une forte baisse des ventes l’année dernière pour Nokia a nécessité une action immédiate, il faudra à l’entreprise jusqu’en 2026 pour mettre en œuvre son plan en raison des réglementations du travail en Allemagne, en France et en Finlande.
SAP, le leader européen du logiciel, ne peut pas réagir beaucoup plus rapidement et, dans le même temps, ne peut investir dans l’IA qu’à raison de 500 millions d’euros par an, à comparer aux dizaines de milliards investis par chacun des « Sept Magnifiques ».
La restructuration est plus importante dans la technologie que dans tout autre secteur. Pourquoi? Tout simplement parce que les investissements dans les technologies de pointe sont plus risqués.
Les conséquences sont profondes. Comme le montre l’auteur Olivier Coste, les investissements jugés rentables aux États-Unis ne sont pas retenus en Europe, précisément en raison du manque de capacités de restructuration rapides et bon marché dans les grandes entreprises.
À un niveau plus macro, ce diagnostic est confirmé par une étude de McKinsey qui montre que les grandes entreprises européennes sont bien moins rentables que leurs homologues américaines, et que 90 pour cent de cet écart peut être attribué aux industries créatrices de technologies.
La technologie est imprévisible, perturbatrice et volatile. Avec des indemnités de départ plus élevées et des délais plus longs, les coûts d’adaptation en Europe sont environ 10 fois plus élevés qu’aux États-Unis. Une solution qui ne menacerait pas le modèle social européen, et qui pourrait s’avérer très efficace, serait de réformer les lois sur la protection de l’emploi pour les salaires au-dessus d’un seuil élevé. Cela pourrait, plus que toute autre chose, contribuer à ramener l’Europe à l’avant-garde de l’innovation.