Pourquoi les entreprises ont besoin des sciences humaines
Dans un texte d’opinion publié dans le Globe and Mail, une professeure du programme Vic One de l’Université de Toronto soutient que se concentrer seulement sur les diplômes science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) comporte son propre coût économique.
Selon l’American Academy of Arts and Sciences (AAA&S), les matières traditionnelles en sciences humaines que sont l’anglais, l’histoire, la philosophie, les langues étrangères et la littérature représentaient 4 % des diplômes d’études postsecondaires en 2020. Dans de nombreux établissements américains renommés – Tufts, Notre-Dame, Université de Boston –, le nombre de diplômés en sciences humaines a diminué de moitié depuis 2012. Selon le directeur des programmes de sciences humaines, d’arts et de culture à l’AAA&S, « nous atteignons une sorte de point de bascule existentiel pour de nombreux départements, qui pourrait conduire à leur élimination ».
Les choses ne vont pas beaucoup mieux au Canada. « Entre 2010-2011 et 2020-2021, les inscriptions en sciences humaines ont diminué de 27 pour cent », indique le rapport annuel de 2023 de Higher Education Strategy Associates, « tandis que les sciences sociales ont augmenté de 17 pour cent, les affaires de 16 pour cent, la santé de 26 pour cent, l’ingénierie de 43 pour cent et la science de 47 pour cent. ».
Ainsi, si les tendances actuelles se maintiennent, la main-d’œuvre canadienne ignorera de plus en plus l’histoire, la philosophie et la littérature. Nous serons moins capables de tirer des leçons du passé. Moins capables d’appliquer des cadres éthiques aux progrès de l’apprentissage automatique, de la biotechnologie et de la nanomédecine. Moins capables de communiquer sans l’aide de machines, qui réfléchiront également à notre place.
« Avoir dans l’équipe des membres qui ont une bonne compréhension du monde au sens le plus large est très important. Un programme d’arts libéraux s’avère la meilleure façon d’y parvenir », déclare le président-directeur du conseil d’administration d’AGF Management. Les organisations très performantes créent souvent des équipes diversifiées « d’experts en la matière (tels que des spécialistes en informatique), les associant à des personnes possédant une formation en sciences humaines ».
Les dirigeants sont les mieux placés pour comprendre que les compétences en communication et en collaboration, la sensibilisation interculturelle, la capacité à évaluer les preuves et à former des jugements dans un contexte d’incertitude – compétences cultivées dans les cours de sciences humaines – sont cruciales pour la réussite des entreprises, tout autant que pour la société dans son ensemble. Les compétences en sciences humaines sont souvent qualifiées d’« intangibles » parce qu’elles sont difficiles à mesurer. Pourtant, lorsqu’elles sont absentes de l’équation, elles deviennent tangibles.
Selon Christian Madsbjerg, auteur du livre Sensemaking : The Power of the Humanities in the Age of the Algorithm, les données sont indispensables, mais elles représentent trop souvent un mirage de certitude : « Notre fixation sur les STIM érode notre sensibilité aux changements non linéaires qui se produisent dans tout comportement humain ». À mesure que les données et les analyses sont démocratisées par l’apprentissage automatique, de plus en plus d’entreprises découvrent des avantages concurrentiels en poursuivant des modèles humanistes.
Dans un texte d’opinion publié dans le Globe and Mail, une professeure du programme Vic One de l’Université de Toronto soutient que se concentrer seulement sur les diplômes science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) comporte son propre coût économique.
Selon l’American Academy of Arts and Sciences (AAA&S), les matières traditionnelles en sciences humaines que sont l’anglais, l’histoire, la philosophie, les langues étrangères et la littérature représentaient 4 % des diplômes d’études postsecondaires en 2020. Dans de nombreux établissements américains renommés – Tufts, Notre-Dame, Université de Boston –, le nombre de diplômés en sciences humaines a diminué de moitié depuis 2012. Selon le directeur des programmes de sciences humaines, d’arts et de culture à l’AAA&S, « nous atteignons une sorte de point de bascule existentiel pour de nombreux départements, qui pourrait conduire à leur élimination ».
Les choses ne vont pas beaucoup mieux au Canada. « Entre 2010-2011 et 2020-2021, les inscriptions en sciences humaines ont diminué de 27 pour cent », indique le rapport annuel de 2023 de Higher Education Strategy Associates, « tandis que les sciences sociales ont augmenté de 17 pour cent, les affaires de 16 pour cent, la santé de 26 pour cent, l’ingénierie de 43 pour cent et la science de 47 pour cent. ».
Ainsi, si les tendances actuelles se maintiennent, la main-d’œuvre canadienne ignorera de plus en plus l’histoire, la philosophie et la littérature. Nous serons moins capables de tirer des leçons du passé. Moins capables d’appliquer des cadres éthiques aux progrès de l’apprentissage automatique, de la biotechnologie et de la nanomédecine. Moins capables de communiquer sans l’aide de machines, qui réfléchiront également à notre place.
« Avoir dans l’équipe des membres qui ont une bonne compréhension du monde au sens le plus large est très important. Un programme d’arts libéraux s’avère la meilleure façon d’y parvenir », déclare le président-directeur du conseil d’administration d’AGF Management. Les organisations très performantes créent souvent des équipes diversifiées « d’experts en la matière (tels que des spécialistes en informatique), les associant à des personnes possédant une formation en sciences humaines ».
Les dirigeants sont les mieux placés pour comprendre que les compétences en communication et en collaboration, la sensibilisation interculturelle, la capacité à évaluer les preuves et à former des jugements dans un contexte d’incertitude – compétences cultivées dans les cours de sciences humaines – sont cruciales pour la réussite des entreprises, tout autant que pour la société dans son ensemble. Les compétences en sciences humaines sont souvent qualifiées d’« intangibles » parce qu’elles sont difficiles à mesurer. Pourtant, lorsqu’elles sont absentes de l’équation, elles deviennent tangibles.
Selon Christian Madsbjerg, auteur du livre Sensemaking : The Power of the Humanities in the Age of the Algorithm, les données sont indispensables, mais elles représentent trop souvent un mirage de certitude : « Notre fixation sur les STIM érode notre sensibilité aux changements non linéaires qui se produisent dans tout comportement humain ». À mesure que les données et les analyses sont démocratisées par l’apprentissage automatique, de plus en plus d’entreprises découvrent des avantages concurrentiels en poursuivant des modèles humanistes.