Pourquoi la politique industrielle canadienne favorise-t-elle les grandes entreprises plutôt que les plus petites?
Dans un texte d’opinion publié dans le Globe and Mail, deux spécialistes de Toronto indiquent qu’à bien des égards, la politique industrielle canadienne actuelle favorise le « trop important pour disparaître » plutôt que le « trop petit pour être vu ». Cette politique repose selon eux sur l’idée selon laquelle les grandes entreprises et les sociétés de haute technologie constituent le meilleur moyen de créer des emplois bien rémunérés, de maximiser le rendement et d’augmenter les recettes fiscales de l’État.
Pendant des décennies, les gouvernements ont pourchassé les grandes entreprises en se concentrant sur la croissance ou la sauvegarde d’emplois dans les secteurs manufacturier et technologique, convaincus des « effets multiplicateurs » liés aux investissements dans des entreprises « d’ancrage » dans les écosystèmes régionaux.
Certes, ces investissements pourraient porter leurs fruits : les plans de sauvetage du secteur automobile en 2008-2009 ont permis de sauver des milliers d’emplois, et les 37 milliards de dollars récemment promis aux usines de fabrication de batteries pour véhicules électriques constituent un investissement dans la transition vers une économie carboneutre, dans le but de maintenir l’emploi à long terme.
Mais au Canada, les petites et moyennes entreprises (PME) sont le moteur de l’économie. Ici, contrairement aux États-Unis, l’emploi et la création de richesse dans le secteur privé sont dominés par les PME, qui emploient 10,3 millions de personnes – 90 pour cent des emplois du secteur privé et 63,8 pour cent de la main-d’œuvre –, les grandes entreprises ne représentant que 10 pour cent des emplois. Cela contraste nettement avec la situation aux États-Unis, où seulement 50 pour cent des emplois du secteur privé sont générés par des PME.
Les PME jouent un rôle clé dans les chaînes d’approvisionnement des grandes entreprises, mais elles sont souvent « trop petites pour être vues », en particulier en dehors du secteur technologique. Même si les gouvernements investissent dans les PME, les propriétaires de petites entreprises participent rarement aux tables rondes et aux conseils d’entreprises sur lesquels les gouvernements comptent pour orienter leurs actions.
La théorie économique traditionnelle part du principe que chaque nouvel emploi créé dans une grande entreprise ou une entreprise de haute technologie entraîne un « effet multiplicateur », produisant environ cinq emplois supplémentaires moins qualifiés dans la même région.
Or, les retombées de ces emplois sont probablement atténuées par le coût des importations provenant de chaînes d’approvisionnement externes et par le rapatriement des bénéfices vers le pays d’origine des multinationales. De nouvelles recherches proposent une histoire différente : l’activité entrepreneuriale locale a des retombées positives sur la communauté au sens large qui risquent fort de dépasser les effets des gros investissements dans les grandes entreprises. Et négliger les contributions de ces jeunes pousses dévalorise le rôle croissant des femmes dans la création, la gestion et le développement des petites entreprises.
Selon une étude, « en moyenne, 48 pour cent de chaque achat d’une entreprise indépendante locale était redistribué dans la communauté locale, contre 14 pour cent pour les chaînes de franchises ».
Dans un texte d’opinion publié dans le Globe and Mail, deux spécialistes de Toronto indiquent qu’à bien des égards, la politique industrielle canadienne actuelle favorise le « trop important pour disparaître » plutôt que le « trop petit pour être vu ». Cette politique repose selon eux sur l’idée selon laquelle les grandes entreprises et les sociétés de haute technologie constituent le meilleur moyen de créer des emplois bien rémunérés, de maximiser le rendement et d’augmenter les recettes fiscales de l’État.
Pendant des décennies, les gouvernements ont pourchassé les grandes entreprises en se concentrant sur la croissance ou la sauvegarde d’emplois dans les secteurs manufacturier et technologique, convaincus des « effets multiplicateurs » liés aux investissements dans des entreprises « d’ancrage » dans les écosystèmes régionaux.
Certes, ces investissements pourraient porter leurs fruits : les plans de sauvetage du secteur automobile en 2008-2009 ont permis de sauver des milliers d’emplois, et les 37 milliards de dollars récemment promis aux usines de fabrication de batteries pour véhicules électriques constituent un investissement dans la transition vers une économie carboneutre, dans le but de maintenir l’emploi à long terme.
Mais au Canada, les petites et moyennes entreprises (PME) sont le moteur de l’économie. Ici, contrairement aux États-Unis, l’emploi et la création de richesse dans le secteur privé sont dominés par les PME, qui emploient 10,3 millions de personnes – 90 pour cent des emplois du secteur privé et 63,8 pour cent de la main-d’œuvre –, les grandes entreprises ne représentant que 10 pour cent des emplois. Cela contraste nettement avec la situation aux États-Unis, où seulement 50 pour cent des emplois du secteur privé sont générés par des PME.
Les PME jouent un rôle clé dans les chaînes d’approvisionnement des grandes entreprises, mais elles sont souvent « trop petites pour être vues », en particulier en dehors du secteur technologique. Même si les gouvernements investissent dans les PME, les propriétaires de petites entreprises participent rarement aux tables rondes et aux conseils d’entreprises sur lesquels les gouvernements comptent pour orienter leurs actions.
La théorie économique traditionnelle part du principe que chaque nouvel emploi créé dans une grande entreprise ou une entreprise de haute technologie entraîne un « effet multiplicateur », produisant environ cinq emplois supplémentaires moins qualifiés dans la même région.
Or, les retombées de ces emplois sont probablement atténuées par le coût des importations provenant de chaînes d’approvisionnement externes et par le rapatriement des bénéfices vers le pays d’origine des multinationales. De nouvelles recherches proposent une histoire différente : l’activité entrepreneuriale locale a des retombées positives sur la communauté au sens large qui risquent fort de dépasser les effets des gros investissements dans les grandes entreprises. Et négliger les contributions de ces jeunes pousses dévalorise le rôle croissant des femmes dans la création, la gestion et le développement des petites entreprises.
Selon une étude, « en moyenne, 48 pour cent de chaque achat d’une entreprise indépendante locale était redistribué dans la communauté locale, contre 14 pour cent pour les chaînes de franchises ».