L’exposition cachée : mesurer la dépendance de la chaîne d’approvisionnement américaine
Selon le résumé d’une étude inédite, proposée dans le cadre des Brookings Papers on Economic Activity, les fabricants américains dépendent beaucoup plus de la Chine que ne le suggèrent les calculs standard et, par conséquent, réduire l’exposition des États-Unis à la Chine sera difficile et coûteux.
Les mesures standard pour établir le degré de dépendance à la chaîne d’approvisionnement examinent l’origine des marchandises importées utilisées pour fabriquer des produits américains. Or, l’étude « Hidden Exposure: Measuring U.S. Supply Chain Reliance » va au-delà de cette mesure de « valeur nominale ». Elle utilise une analyse entrées-sorties pour tenir compte du fait que de nombreux biens importés contiennent des pièces et des composants en provenance de pays tiers et que ces intrants eux-mêmes contiennent des intrants provenant d’autres pays.
L’approche dite « du conduit » utilisée dans le document a révélé qu’en 2018, la Chine était devenue le plus important fournisseur étranger de plus de 90 % des secteurs manufacturiers américains, en particulier l’habillement, les véhicules automobiles et les équipements électriques. En 1995, le Japon était la première source étrangère pour environ 40 % des secteurs manufacturiers américains, suivi du Canada, pour environ 30 %.
« L’ascension de la Chine en tant que premier fabricant mondial est bien documentée. Ce que l’on sait moins, c’est que sa production de biens manufacturés intermédiaires a progressé encore plus rapidement que sa production de biens finaux », écrivent les auteurs Richard Baldwin de l’IMD Business School de Lausanne, en Suisse; Rebecca Freeman de la Banque d’Angleterre; et Angelos Theodorakopoulos de l’Aston Business School de Birmingham, en Angleterre. « Cette concentration est importante puisque les chaînes d’approvisionnement tournent fondamentalement autour des biens intermédiaires. »
En septembre dernier, l’administration Biden a finalisé des règles restreignant les investissements des entreprises américaines dans l’intelligence artificielle, l’informatique quantique et les semi-conducteurs chinois. Et l’année dernière, elle a restreint les exportations de semi-conducteurs avancés et d’équipements de fabrication de puces vers la Chine. La Chine, à son tour, a restreint les exportations de minéraux clés utilisés pour produire des semi-conducteurs.
Baldwin a cependant déclaré dans une interview avec la Brookings Institution que le rôle démesuré de la Chine dans la fabrication de biens intermédiaires signifiait que « le désengagement envers la Chine sera beaucoup, beaucoup plus difficile et beaucoup plus lent que beaucoup de gens ne le pensent – et pourrait être impossible ».
En plus d’évaluer l’exposition de l’industrie manufacturière américaine aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement dues aux tensions avec des pays comme la Chine et la Russie, l’étude aborde d’autres sources probables de risque, notamment le changement climatique et les cybermenaces. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement se produisent tant au niveau national qu’à l’étranger.
« En bref, la vision simpliste selon laquelle les fournisseurs nationaux sont sûrs et les fournisseurs étrangers sont risqués n’est que cela : simpliste », écrivent les auteurs.
Selon le résumé d’une étude inédite, proposée dans le cadre des Brookings Papers on Economic Activity, les fabricants américains dépendent beaucoup plus de la Chine que ne le suggèrent les calculs standard et, par conséquent, réduire l’exposition des États-Unis à la Chine sera difficile et coûteux.
Les mesures standard pour établir le degré de dépendance à la chaîne d’approvisionnement examinent l’origine des marchandises importées utilisées pour fabriquer des produits américains. Or, l’étude « Hidden Exposure: Measuring U.S. Supply Chain Reliance » va au-delà de cette mesure de « valeur nominale ». Elle utilise une analyse entrées-sorties pour tenir compte du fait que de nombreux biens importés contiennent des pièces et des composants en provenance de pays tiers et que ces intrants eux-mêmes contiennent des intrants provenant d’autres pays.
L’approche dite « du conduit » utilisée dans le document a révélé qu’en 2018, la Chine était devenue le plus important fournisseur étranger de plus de 90 % des secteurs manufacturiers américains, en particulier l’habillement, les véhicules automobiles et les équipements électriques. En 1995, le Japon était la première source étrangère pour environ 40 % des secteurs manufacturiers américains, suivi du Canada, pour environ 30 %.
« L’ascension de la Chine en tant que premier fabricant mondial est bien documentée. Ce que l’on sait moins, c’est que sa production de biens manufacturés intermédiaires a progressé encore plus rapidement que sa production de biens finaux », écrivent les auteurs Richard Baldwin de l’IMD Business School de Lausanne, en Suisse; Rebecca Freeman de la Banque d’Angleterre; et Angelos Theodorakopoulos de l’Aston Business School de Birmingham, en Angleterre. « Cette concentration est importante puisque les chaînes d’approvisionnement tournent fondamentalement autour des biens intermédiaires. »
En septembre dernier, l’administration Biden a finalisé des règles restreignant les investissements des entreprises américaines dans l’intelligence artificielle, l’informatique quantique et les semi-conducteurs chinois. Et l’année dernière, elle a restreint les exportations de semi-conducteurs avancés et d’équipements de fabrication de puces vers la Chine. La Chine, à son tour, a restreint les exportations de minéraux clés utilisés pour produire des semi-conducteurs.
Baldwin a cependant déclaré dans une interview avec la Brookings Institution que le rôle démesuré de la Chine dans la fabrication de biens intermédiaires signifiait que « le désengagement envers la Chine sera beaucoup, beaucoup plus difficile et beaucoup plus lent que beaucoup de gens ne le pensent – et pourrait être impossible ».
En plus d’évaluer l’exposition de l’industrie manufacturière américaine aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement dues aux tensions avec des pays comme la Chine et la Russie, l’étude aborde d’autres sources probables de risque, notamment le changement climatique et les cybermenaces. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement se produisent tant au niveau national qu’à l’étranger.
« En bref, la vision simpliste selon laquelle les fournisseurs nationaux sont sûrs et les fournisseurs étrangers sont risqués n’est que cela : simpliste », écrivent les auteurs.