Un rapport du National Advisory Council on Innovation and Entrepreneurship (NACIE) du ministère du Commerce des États-Unis (février 2024) signale qu’il faut s’attarder à trois domaines critiques pour améliorer l’entrepreneuriat américain, à savoir :

1. Faire face aux changements dans le paysage entrepreneurial causés par la COVID-19 

   Apparemment, malgré le choc économique, la crise sanitaire n’aurait fait que mettre en relief la résilience de l’entrepreneuriat américain. Un exemple est l’explosion des nouvelles applications d’affaires, qui ont dépassé les 5 millions en 2021 et 2022 et dont la croissance se poursuit encore aujourd’hui.

   De plus, la conception de nouvelles plateformes de communication pour répondre aux contraintes du télétravail a ouvert de nouvelles chances à toute une panoplie d’entrepreneurs qui investissent désormais de nouveaux environnements et communautés partout au pays. Enfin, au vu du déplacement des entreprises vers des zones périphériques, il semble pertinent de soutenir l’innovation locale, notamment par une amélioration de la coordination et du soutien aux écosystèmes entrepreneuriaux régionaux.

2. Améliorer l’accès au capital 

   Certes, le capital-risque offre un financement essentiel aux entreprises à fort potentiel de croissance. Malheureusement, ce capital est fortement concentré dans quelques secteurs seulement, notamment les logiciels, les soins de santé et le secteur biopharmaceutique.

   De plus, le capital-risque profite majoritairement aux entreprises situées dans quelques grandes régions métropolitaines. Par exemple, New York, Boston et Los Angeles représentent 64 % des dollars de capital-risque investis en 2022. C’est pourquoi, puisque l’entrepreneuriat américain ne peut dépendre uniquement des investisseurs en actions, le NACIE estime pertinent que le gouvernement fédéral élargisse la définition du « capital-risque » pour inclure d’autres investisseurs qui considèrent les revenus futurs, les stocks ou les bons de commande comme des signes de viabilité. Cela pourrait bénéficier à des entreprises régionales qui ne disposent pas de nombreux fournisseurs locaux de capital-risque, mais qui ont néanmoins besoin de sources de capital diversifiées.

3. S’attaquer au défi de la pénurie de talents aux États-Unis 

   Les entreprises, particulièrement celles qui nécessitent des compétences technologiques, ont constamment besoin d’une pépinière vigoureuse de professionnels possédant les compétentes clés – financières, organisationnelles et managériales – pour développer et créer des entreprises. La rationalisation du cheminement vers l’entrepreneuriat à forte croissance nécessite, entre autres, l’ajustement des politiques d’immigration actuellement en vigueur pour attirer les meilleurs talents.

   Il faudrait également mettre en place de nombreux services de soutien supplémentaires comme l’accès à des services de garde d’enfants et de soins aux personnes âgées abordables. L’objectif est d’éliminer les obstacles qui maintiennent à l’écart les talents entrepreneuriaux potentiels. D’ailleurs, les infrastructures privées, publiques et sociales – telles que les transports abordables et les logements proches des pôles industriels – sont également indispensables pour accroître la disponibilité de la main-d’œuvre essentielle pour l’entrepreneuriat à forte croissance.