Les pièges du protectionnisme : substitution aux importations ou politique industrielle orientée vers l’exportation
Les auteurs de cette recherche du Fonds monétaire international soutiennent qu’une différence clé entre le succès des politiques industrielles du miracle économique asiatique, ou « vraies » politiques industrielles, et l’échec des politiques d’industrialisation par substitution aux importations (ISI) dans de nombreux pays en développement dans les années 1960 et 1970 réside dans le manque d’orientation vers l’exportation des pays poursuivant l’ISI.
Le fait que le miracle économique asiatique ait combiné orientation vers l’exportation et mesures protectionnistes n’est pas incompatible avec cet argument. En effet, l’objectif principal de ces pays en protégeant les marchés intérieurs, par exemple l’industrie automobile en Corée ou au Japon, était d’utiliser tous les outils disponibles pour assurer une source de revenus stable à leurs entreprises pendant qu’elles conquéraient les marchés étrangers. C’était également une manière rudimentaire de gérer leur balance des paiements courants en l’absence de dotations importantes en ressources naturelles. En fin de compte, leur priorité restait de conquérir des parts de marché à l’international, en particulier dans les économies avancées, et, dans de nombreux cas, les objectifs d’exportation étaient explicitement fixés par l’État.
Ce miracle était exceptionnel parce que ces pays pouvaient simultanément mettre en œuvre des mesures protectionnistes et s’orienter vers l’exportation sans représailles. La même chose s’appliqua aux États mercantilistes du XIXe siècle en raison de traités inégaux, comme avec le Japon après l’arrivée de l’amiral Perry ou avec la Chine après les guerres de l’opium.
Les politiques d’ISI peuvent créer l’illusion d’un succès durable. Toutefois, en l’absence d’orientation vers l’exportation, ces politiques à elles seules ne peuvent pas fournir les incitations nécessaires pour accélérer les gains de productivité et l’innovation ni pour créer un réseau dense de fournisseurs nationaux compétitifs et productifs. Au lieu de créer le sentiment d’urgence imposé par l’orientation vers l’exportation, les politiques de l’ISI contribuent à créer l’illusion de l’autosuffisance, dans la mesure où ces pays consomment des biens produits localement. En réalité, ces industries restent dépendantes des importations d’intrants essentiels et de biens d’équipement ou d’intrants nationaux de qualité inférieure, et sont non compétitives et improductives. En fin de compte, cette dynamique crée des industries « non durables », incapables de prospérer sans le soutien de l’État, même après des décennies de soutien de ce type.
Les auteurs soutiennent que suivre les principes d’une « véritable » politique industrielle pourrait potentiellement aboutir à une croissance forte et soutenue, comme l’illustre l’exemple du miracle économique asiatique.
La course aux puces électroniques et aux technologies renouvelables ramène la tentation protectionniste, mais une autre voie devrait être privilégiée. La transition énergétique nécessite des investissements et une innovation considérables. Chaque pays devrait prioriser l’utilisation de toute la gamme d’outils de politique industrielle « flexibles », et s’appuyer sur les signaux du marché tels que les exportations pour faire respecter le principe de responsabilité et la concurrence.
Tous les pays peuvent et doivent tenter d’exporter sans étouffer la concurrence internationale, et nombreux sont ceux qui devraient se lancer dans la course aux puces, aux technologies renouvelables ou au profit de leurs chaînes de valeur. La concurrence nationale et internationale est essentielle pour offrir des occasions d’affaires à toutes les entreprises, tandis que la coopération internationale sur les règles du jeu à suivre bénéficierait à tous les pays.
La poursuite d’une politique industrielle à l’échelle mondiale n’est pas un jeu à somme nulle.
Les auteurs de cette recherche du Fonds monétaire international soutiennent qu’une différence clé entre le succès des politiques industrielles du miracle économique asiatique, ou « vraies » politiques industrielles, et l’échec des politiques d’industrialisation par substitution aux importations (ISI) dans de nombreux pays en développement dans les années 1960 et 1970 réside dans le manque d’orientation vers l’exportation des pays poursuivant l’ISI.
Le fait que le miracle économique asiatique ait combiné orientation vers l’exportation et mesures protectionnistes n’est pas incompatible avec cet argument. En effet, l’objectif principal de ces pays en protégeant les marchés intérieurs, par exemple l’industrie automobile en Corée ou au Japon, était d’utiliser tous les outils disponibles pour assurer une source de revenus stable à leurs entreprises pendant qu’elles conquéraient les marchés étrangers. C’était également une manière rudimentaire de gérer leur balance des paiements courants en l’absence de dotations importantes en ressources naturelles. En fin de compte, leur priorité restait de conquérir des parts de marché à l’international, en particulier dans les économies avancées, et, dans de nombreux cas, les objectifs d’exportation étaient explicitement fixés par l’État.
Ce miracle était exceptionnel parce que ces pays pouvaient simultanément mettre en œuvre des mesures protectionnistes et s’orienter vers l’exportation sans représailles. La même chose s’appliqua aux États mercantilistes du XIXe siècle en raison de traités inégaux, comme avec le Japon après l’arrivée de l’amiral Perry ou avec la Chine après les guerres de l’opium.
Les politiques d’ISI peuvent créer l’illusion d’un succès durable. Toutefois, en l’absence d’orientation vers l’exportation, ces politiques à elles seules ne peuvent pas fournir les incitations nécessaires pour accélérer les gains de productivité et l’innovation ni pour créer un réseau dense de fournisseurs nationaux compétitifs et productifs. Au lieu de créer le sentiment d’urgence imposé par l’orientation vers l’exportation, les politiques de l’ISI contribuent à créer l’illusion de l’autosuffisance, dans la mesure où ces pays consomment des biens produits localement. En réalité, ces industries restent dépendantes des importations d’intrants essentiels et de biens d’équipement ou d’intrants nationaux de qualité inférieure, et sont non compétitives et improductives. En fin de compte, cette dynamique crée des industries « non durables », incapables de prospérer sans le soutien de l’État, même après des décennies de soutien de ce type.
Les auteurs soutiennent que suivre les principes d’une « véritable » politique industrielle pourrait potentiellement aboutir à une croissance forte et soutenue, comme l’illustre l’exemple du miracle économique asiatique.
La course aux puces électroniques et aux technologies renouvelables ramène la tentation protectionniste, mais une autre voie devrait être privilégiée. La transition énergétique nécessite des investissements et une innovation considérables. Chaque pays devrait prioriser l’utilisation de toute la gamme d’outils de politique industrielle « flexibles », et s’appuyer sur les signaux du marché tels que les exportations pour faire respecter le principe de responsabilité et la concurrence.
Tous les pays peuvent et doivent tenter d’exporter sans étouffer la concurrence internationale, et nombreux sont ceux qui devraient se lancer dans la course aux puces, aux technologies renouvelables ou au profit de leurs chaînes de valeur. La concurrence nationale et internationale est essentielle pour offrir des occasions d’affaires à toutes les entreprises, tandis que la coopération internationale sur les règles du jeu à suivre bénéficierait à tous les pays.
La poursuite d’une politique industrielle à l’échelle mondiale n’est pas un jeu à somme nulle.