Selon un article de la MIT Sloan Management Review, certaines entreprises évaluent la possibilité de créer un nouveau poste de haute direction responsable de surveiller de près les activités liées à l’intelligence artificielle (IA). Apparemment, cela permettrait de mieux exploiter le pouvoir transformationnel de cette technologie par une mise en œuvre cohérente dans l’organisation. En fait, les directeurs et directrices de l’IA ont commencé à apparaître au sein d’agences fédérales américaines dès mars 2024, lorsque l’administration Biden a mis l’accent sur la surveillance des activités d’IA et la gestion des risques.

Certains pensent que l’introduction d’un directeur de l’IA dans une organisation peut créer des tensions avec d’autres postes stratégiques de la haute direction – pas seulement avec les responsables de l’informatique, mais aussi avec les responsables des opérations ou de la technologie. Ces conflits en matière de domaines de compétence, de ressources et d’orientation stratégique pourraient même étouffer l’innovation au lieu de la favoriser.

D’autres estiment que l’implantation de directeurs de l’IA peut mener à une survalorisation des solutions d’IA au détriment d’autres options potentiellement plus simples et plus rentables qui pourraient offrir des avantages semblables à une fraction du coût. Quoi qu’il en soit, les partisans de ce poste soulignent les avantages suivants :

• La réduction de la fragmentation des solutions. Une surveillance lacunaire des projets d’IA de la part de la haute direction peut entraîner une fragmentation des solutions, un sous-investissement dans les initiatives stratégiques et des occasions de mise à l’échelle manquées. Un directeur de l’IA pourrait coordonner stratégiquement la mise en place des initiatives, ce qui contribuerait à rationaliser les opérations tout en évitant des chevauchements coûteux.
• Le changement transformationnel. Un directeur de l’IA peut accélérer la mise en place de projets novateurs qui ont le potentiel de bouleverser les objectifs et le modèle économique de l’organisation. Agissant à titre de partenaire du PDG et de l’équipe de direction, le directeur de l’IA peut proposer la meilleure approche pour tirer parti de l’innovation radicale, puis proposer une stratégie d’entreprise pour l’approbation du conseil d’administration.
• La gestion centralisée des risques liés à l’IA. Malgré ses avantages, l’IA comporte une multitude de risques. Il y a des risques juridiques – les violations de la confidentialité des données ou de la propriété intellectuelle et le risque de discrimination –, ainsi que des risques stratégiques, tels que l’impact de l’IA sur l’emploi et la compétitivité, des questions éthiques quant à son utilisation, et des préoccupations en matière de cybersécurité. Le directeur de l’IA serait donc bien situé pour gérer ces risques et libérer le plein potentiel de l’IA de manière conforme et éthique dans toute l’entreprise.
• La réduction des déficiences internes. Éventuellement, un directeur de l’IA peut combler les lacunes internes en matière de compréhension et d’application de l’IA qui entravent la conception de solutions efficaces. Cela s’applique au domaine de l’IA générative, qui exige une expertise approfondie et une compréhension des écosystèmes des fournisseurs externes liés aux données, aux modèles et à l’infrastructure.