Les investissements directs vers l’étranger ont un effet positif sur l’emploi au Canada
Selon un document de réflexion du Cirano, les investissements directs étrangers (IDE) entrants au Canada sont la facette la plus connue des investissements directs à l’étranger. L’autre facette moins connue correspond aux IDE sortants, c’est-à-dire les investissements d’entreprises canadiennes dans des projets à l’étranger.
Au Canada, les IDE entrants en proportion du PIB atteignaient 54 % en 2022. L’attrait des décideurs publics et le large éventail de mesures de soutien pour attirer les investissements étrangers reposent sur l’idée que ces investissements sont bénéfiques pour l’économie locale aussi bien sur le plan technologique que pour l’emploi. Les IDE sortants sont moins présents dans les débats publics, bien qu’ils dépassent en valeur les IDE entrants depuis 1997, et aient atteint 86 % en proportion du PIB en 2022. Un sentiment qui semble partagé dans le discours public est que ce type d’IDE a des effets néfastes sur l’emploi local, notamment à cause des délocalisations d’usines vers des pays à bas salaire.
D’un point de vue théorique, l’effet des investissements sortants sur l’emploi local canadien est ambigu. Si les projets à l’étranger sont des substituts à l’activité canadienne (par exemple dans le cas d’une délocalisation), alors les IDE sortants auront un effet négatif sur l’emploi local. Mais les projets à l’étranger peuvent être complémentaires aux activités intérieures. C’est par exemple le cas si le projet à l’étranger offre des débouchés plus grands pour l’entreprise et stimule ses activités canadiennes.
L’ambiguïté théorique et l’absence de consensus empirique appellent à explorer empiriquement quels sont les effets des IDE sortants sur l’emploi local canadien. C’est précisément ce que fait une étude récente de Mawuena (2023). Ce travail combine des données détaillées sur les IDE sortants canadiens avec des données sur l’emploi. Les données sur les IDE permettent d’identifier le secteur d’activité et la localisation géographique des entreprises réalisant ces investissements à l’étranger. Une analyse économétrique est mise en place pour mettre en relation les investissements directs avec les dynamiques locales du marché du travail.
Les résultats soulignent la complémentarité qui existe entre les investissements directs vers l’étranger et l’emploi à l’intérieur du pays. Ils confirment dans le contexte canadien les résultats trouvés pour l’économie américaine. Plus d’études sont néanmoins nécessaires. Le traitement de l’endogénéité par l’introduction de variables retardées dans le temps pourrait être amélioré. De plus, cette étude se concentre sur les IDE nouveaux (greenfields). Il est important de voir si le résultat demeure le même lorsque l’on considère d’autres formes d’investissements directs, comme les fusions-acquisitions. Enfin, l’étude montre que le nombre d’emplois augmente, mais ne dit rien sur les effets distributionnels : les IDE pourraient créer certains types d’emplois et en détruire d’autres avec un effet net positif.
Malgré ces limites, ces résultats suggèrent que les IDE sortants ont des effets nets positifs sur l’emploi local. Il est bien connu que l’internationalisation des entreprises est un processus compliqué. Des programmes existent pour attirer les IDE étrangers au Canada. D’autres programmes offrent diverses formes de soutien aux entreprises exportatrices. À la lecture des résultats, il est naturel de penser que des programmes de soutien au développement de projets nouveaux à l’étranger pourraient être pertinents.
Selon un document de réflexion du Cirano, les investissements directs étrangers (IDE) entrants au Canada sont la facette la plus connue des investissements directs à l’étranger. L’autre facette moins connue correspond aux IDE sortants, c’est-à-dire les investissements d’entreprises canadiennes dans des projets à l’étranger.
Au Canada, les IDE entrants en proportion du PIB atteignaient 54 % en 2022. L’attrait des décideurs publics et le large éventail de mesures de soutien pour attirer les investissements étrangers reposent sur l’idée que ces investissements sont bénéfiques pour l’économie locale aussi bien sur le plan technologique que pour l’emploi. Les IDE sortants sont moins présents dans les débats publics, bien qu’ils dépassent en valeur les IDE entrants depuis 1997, et aient atteint 86 % en proportion du PIB en 2022. Un sentiment qui semble partagé dans le discours public est que ce type d’IDE a des effets néfastes sur l’emploi local, notamment à cause des délocalisations d’usines vers des pays à bas salaire.
D’un point de vue théorique, l’effet des investissements sortants sur l’emploi local canadien est ambigu. Si les projets à l’étranger sont des substituts à l’activité canadienne (par exemple dans le cas d’une délocalisation), alors les IDE sortants auront un effet négatif sur l’emploi local. Mais les projets à l’étranger peuvent être complémentaires aux activités intérieures. C’est par exemple le cas si le projet à l’étranger offre des débouchés plus grands pour l’entreprise et stimule ses activités canadiennes.
L’ambiguïté théorique et l’absence de consensus empirique appellent à explorer empiriquement quels sont les effets des IDE sortants sur l’emploi local canadien. C’est précisément ce que fait une étude récente de Mawuena (2023). Ce travail combine des données détaillées sur les IDE sortants canadiens avec des données sur l’emploi. Les données sur les IDE permettent d’identifier le secteur d’activité et la localisation géographique des entreprises réalisant ces investissements à l’étranger. Une analyse économétrique est mise en place pour mettre en relation les investissements directs avec les dynamiques locales du marché du travail.
Les résultats soulignent la complémentarité qui existe entre les investissements directs vers l’étranger et l’emploi à l’intérieur du pays. Ils confirment dans le contexte canadien les résultats trouvés pour l’économie américaine. Plus d’études sont néanmoins nécessaires. Le traitement de l’endogénéité par l’introduction de variables retardées dans le temps pourrait être amélioré. De plus, cette étude se concentre sur les IDE nouveaux (greenfields). Il est important de voir si le résultat demeure le même lorsque l’on considère d’autres formes d’investissements directs, comme les fusions-acquisitions. Enfin, l’étude montre que le nombre d’emplois augmente, mais ne dit rien sur les effets distributionnels : les IDE pourraient créer certains types d’emplois et en détruire d’autres avec un effet net positif.
Malgré ces limites, ces résultats suggèrent que les IDE sortants ont des effets nets positifs sur l’emploi local. Il est bien connu que l’internationalisation des entreprises est un processus compliqué. Des programmes existent pour attirer les IDE étrangers au Canada. D’autres programmes offrent diverses formes de soutien aux entreprises exportatrices. À la lecture des résultats, il est naturel de penser que des programmes de soutien au développement de projets nouveaux à l’étranger pourraient être pertinents.