L’effet de l’adoption de l’IA sur l’emploi
Grâce aux progrès des techniques d’apprentissage automatique et à la disponibilité croissante de vastes quantités de données numériques, les deux dernières décennies ont été témoins d’une augmentation considérable de l’utilisation des applications d’intelligence artificielle (IA), qui comprennent :
- les moteurs de recherche sur le Web;
- la publicité ciblée;
- les systèmes de recommandation;
- les outils génératifs ou créatifs;
- les agents conversationnels.
Une question politique urgente est de savoir comment ces avancées affecteront les marchés du travail et en particulier l’emploi. D’un côté, les outils intelligents promettent d’améliorer les capacités humaines et de créer une nouvelle demande pour certaines compétences. De l’autre, l’IA peut surpasser les travailleurs dans les tâches de prise de décision et les rendre superflus, ou elle peut favoriser l’automatisation. La question de savoir si l’IA complétera ou remplacera les travailleurs est donc une question empirique, au sujet de laquelle il existe encore peu de preuves systématiques.
Dans un article publié sur le site VOXEU CEPR et qui résume une étude récente, les auteurs ont étudié l’effet sur l’emploi de la phase initiale d’adoption de l’IA, en exploitant les disparités entre les zones de navettage des États-Unis sur la période 2000-2020. Si l’on adopte une définition large de l’IA en tant qu’algorithmes appliqués aux mégadonnées, sa diffusion a commencé au début des années 2000 et s’est accélérée après 2010.
Bien que l’échantillon soit antérieur au développement des grands modèles de langage tels que ChatGPT, il couvre néanmoins l’essor de l’économie numérique et de toutes les grandes entreprises impliquées dans la collecte de mégadonnées, telles qu’Amazon, Google et Facebook.
Entre 2000 et 2020, la part des emplois liés à l’IA a presque doublé aux États-Unis, passant de 0,14 % à 0,20 %. La majeure partie de cette augmentation a eu lieu après 2010. Il existe des différences considérables dans la diffusion des technologies d’IA selon les secteurs.
L’adoption de l’IA est la plus répandue dans le secteur des services, en particulier dans les branches avancées telles que les services d’information, professionnels, scientifiques et commerciaux. Elle est également importante dans certains services publics, tels que l’électricité, et dans certains domaines du secteur public, tels que la sécurité nationale et les affaires internationales. À l’inverse, l’adoption de l’IA est encore limitée dans le secteur de la fabrication. Cette caractéristique distingue l’adoption de l’IA de l’utilisation de robots industriels, qui est principalement concentrée dans ce secteur.
Les résultats montrent, entre autres, que l’effet négatif de l’adoption de l’IA ne se limite pas au secteur des services, mais s’étend également à l’emploi dans le secteur de la fabrication, où l’utilisation de ces technologies est encore limitée.
Plus précisément, ce secteur représente près de 45 % de l’impact global de l’adoption de l’IA sur l’emploi, contre 60 % pour le secteur des services. Les travailleurs des industries caractérisées par une forte intensité d’automatisation, comme les équipements de transport et les produits du bois, sont particulièrement touchés. Cela suggère que l’adoption de l’IA dans les services peut, en fait, être utilisée pour l’automatisation des emplois dans le secteur de la fabrication.
Les résultats indiquent que l’adoption de l’IA a des effets négatifs importants sur l’emploi pour la plupart des travailleurs et des secteurs. Bien que des preuves plus microéconomiques soient nécessaires pour identifier précisément le mécanisme par lequel ces effets négatifs se manifestent, les données probantes existantes sont cohérentes avec l’idée selon laquelle l’IA contribue à l’automatisation des emplois et à l’aggravation des inégalités.
Grâce aux progrès des techniques d’apprentissage automatique et à la disponibilité croissante de vastes quantités de données numériques, les deux dernières décennies ont été témoins d’une augmentation considérable de l’utilisation des applications d’intelligence artificielle (IA), qui comprennent :
- les moteurs de recherche sur le Web;
- la publicité ciblée;
- les systèmes de recommandation;
- les outils génératifs ou créatifs;
- les agents conversationnels.
Une question politique urgente est de savoir comment ces avancées affecteront les marchés du travail et en particulier l’emploi. D’un côté, les outils intelligents promettent d’améliorer les capacités humaines et de créer une nouvelle demande pour certaines compétences. De l’autre, l’IA peut surpasser les travailleurs dans les tâches de prise de décision et les rendre superflus, ou elle peut favoriser l’automatisation. La question de savoir si l’IA complétera ou remplacera les travailleurs est donc une question empirique, au sujet de laquelle il existe encore peu de preuves systématiques.
Dans un article publié sur le site VOXEU CEPR et qui résume une étude récente, les auteurs ont étudié l’effet sur l’emploi de la phase initiale d’adoption de l’IA, en exploitant les disparités entre les zones de navettage des États-Unis sur la période 2000-2020. Si l’on adopte une définition large de l’IA en tant qu’algorithmes appliqués aux mégadonnées, sa diffusion a commencé au début des années 2000 et s’est accélérée après 2010.
Bien que l’échantillon soit antérieur au développement des grands modèles de langage tels que ChatGPT, il couvre néanmoins l’essor de l’économie numérique et de toutes les grandes entreprises impliquées dans la collecte de mégadonnées, telles qu’Amazon, Google et Facebook.
Entre 2000 et 2020, la part des emplois liés à l’IA a presque doublé aux États-Unis, passant de 0,14 % à 0,20 %. La majeure partie de cette augmentation a eu lieu après 2010. Il existe des différences considérables dans la diffusion des technologies d’IA selon les secteurs.
L’adoption de l’IA est la plus répandue dans le secteur des services, en particulier dans les branches avancées telles que les services d’information, professionnels, scientifiques et commerciaux. Elle est également importante dans certains services publics, tels que l’électricité, et dans certains domaines du secteur public, tels que la sécurité nationale et les affaires internationales. À l’inverse, l’adoption de l’IA est encore limitée dans le secteur de la fabrication. Cette caractéristique distingue l’adoption de l’IA de l’utilisation de robots industriels, qui est principalement concentrée dans ce secteur.
Les résultats montrent, entre autres, que l’effet négatif de l’adoption de l’IA ne se limite pas au secteur des services, mais s’étend également à l’emploi dans le secteur de la fabrication, où l’utilisation de ces technologies est encore limitée.
Plus précisément, ce secteur représente près de 45 % de l’impact global de l’adoption de l’IA sur l’emploi, contre 60 % pour le secteur des services. Les travailleurs des industries caractérisées par une forte intensité d’automatisation, comme les équipements de transport et les produits du bois, sont particulièrement touchés. Cela suggère que l’adoption de l’IA dans les services peut, en fait, être utilisée pour l’automatisation des emplois dans le secteur de la fabrication.
Les résultats indiquent que l’adoption de l’IA a des effets négatifs importants sur l’emploi pour la plupart des travailleurs et des secteurs. Bien que des preuves plus microéconomiques soient nécessaires pour identifier précisément le mécanisme par lequel ces effets négatifs se manifestent, les données probantes existantes sont cohérentes avec l’idée selon laquelle l’IA contribue à l’automatisation des emplois et à l’aggravation des inégalités.