L’économie sociale prend de plus en plus de place dans l’économie des pays. De ce fait, on l’intègre dans les stratégies de développement nationales. Toutefois, chaque pays adopte une approche qui lui est propre. Un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) intitulé Regional strategies for the social economy fait une comparaison entre les stratégies de quatre pays, soit la France, l’Espagne, la Suède et la Pologne. Dans la présente capsule, nous traiterons uniquement du cas de la France.

En 2018, la France adoptait le Pacte de croissance de l’économie sociale et solidaire, dont le but est de soutenir l’économie sociale, notamment l’entrepreneuriat social et l’innovation sociale. Cette même année, le gouvernement a lancé le French Impact, qui valorise les projets à fort impact social ou environnemental provenant des territoires. Il favorise notamment les alliances entre les pouvoirs publics, les collectivités et les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Vingt-deux territoires ont reçu le label French Impact, qui facilite l’accès au financement, simplifie les démarches administratives et favorise les relations avec les financeurs potentiels. Suite à l’adoption de la Loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République, en 2015, les régions disposent des compétences nécessaires pour promouvoir le développement régional, avec l’économie sociale comme levier important. De ce fait, la plupart des régions ont développé des stratégies et des programmes pour soutenir les organisations d’économie sociale actives dans la fourniture de biens et de services, la création et l’intégration d’emplois et les activités de bien-être. Des Chambres régionales de l’économie sociale et solidaire sont implantées dans les régions françaises et contribuent à l’élaboration, à la coordination et à la mise en œuvre des stratégies d’économie sociale.

En 2015, l’économie sociale représentait 9,1 % des salariés, soit 2,3 millions de travailleurs. Les régions françaises se sont donc dotées de stratégies actives de développement et d’écosystèmes d’économie sociale complets. Ces stratégies mettent en avant le rôle de l’innovation sociale comme levier clé pour la promotion de nouveaux modèles économiques, la transformation numérique des entreprises et le développement des zones rurales.

• Île-de-France. Dans cette région, la promotion de l’économie circulaire et l’émergence des entreprises sociales sont mises en avant.
• Corse. Ici, l’économie sociale et l’innovation sociale sont considérées comme des piliers stratégiques qui pourraient soutenir la création d’emplois, notamment en milieu rural.
• Bretagne. La stratégie est orientée vers des solutions concrètes aux défis de l’emploi et de la transition écologique.
• Nouvelle-Aquitaine. La stratégie est axée sur la réduction des disparités entre les zones urbaines et rurales, notamment en matière de développement économique et d’emploi. La région soutient des projets innovants pour revitaliser les zones rurales en déclin.

Des outils financiers ont été mis en place pour dynamiser l’économie sociale et l’innovation sociale dans les territoires français, dont :

• Le Fonds d’innovation sociale, créé par la Banque publique d’investissement (Bpifrance) et financé par l’État et les régions. Il est ouvert aux petites et moyennes entreprises et aux organisations de l’économie sociale.
• Le Fonds national pour le développement de la vie associative, géré par le gouvernement national et les organisations de l’économie sociale.

Bien que ces différents fonds existent, la plupart des régions rencontrent des difficultés pour financer leurs stratégies d’économie sociale à cause de la réduction des aides publiques et des mécanismes de financement complexes.