Le retour de la politique industrielle (par l'entremise des données)
La politique industrielle (PI) a gagné en importance dans le discours public au cours des dernières années. Ce regain d'intérêt survient alors que les gouvernements recherchent des outils et des stratégies efficaces pour promouvoir le développement économique et relever de nouveaux défis, allant des risques liés à la chaîne d'approvisionnement à la sécurité nationale et au changement climatique.
Alors que les avantages et les inconvénients de la politique industrielle font depuis longtemps l'objet de débats parmi les économistes, le manque d'informations systématiques et de haute qualité sur ce que font réellement les gouvernements du monde entier constitue une lacune critique dans les débats actuels.
Une étude récente publiée par le Fonds monétaire international tente de combler cette lacune en matière de données en introduisant un nouvel exercice de surveillance appelé New Industrial Policy Observatory (NIPO). Les auteurs s'appuient sur les données détaillées collectées par Global Trade Alert (GTA) pour extraire des informations sur les nouvelles politiques industrielles, c'est-à-dire les interventions gouvernementales ciblées visant à développer ou à soutenir des entreprises, des industries ou des activités économiques particulières. Cet exercice permet de suivre l'évolution de la politique industrielle, en identifiant quelques faits nouveaux, dans le but de renforcer la transparence, de promouvoir l'analyse et d'orienter les actions dans ce domaine.
Douze mois après le début de la première année de collecte de données, plus de 2 500 nouvelles politiques industrielles ont été répertoriées dans le monde. Selon l'analyse, 71 % d'entre elles occasionnent une distorsion des échanges. Collectivement, ces mesures sont susceptibles d'avoir des effets notables sur les résultats économiques. Par exemple, le sous-ensemble de mesures restrictives affectant les importations pour lesquelles les échanges commerciaux peuvent être identifiés avec précision (un total de 882 mesures) a un impact sur 22 % du commerce mondial – une estimation conservatrice compte tenu des contraintes de données.
Plusieurs tendances ont déjà émergé :
- L'activité des politiques industrielles a été concentrée dans les économies clés, alors que la Chine, l'Union européenne et les États-Unis représentaient 48 % des mesures.
- Les marchés développés et les marchés émergents et en développement utilisent différents instruments de politique industrielle. Les premiers ont tendance à s'appuyer sur des subventions financières directes, des prêts et des aides d'État, tandis que les seconds optent pour des prêts d'État, des allégements fiscaux et des injections de capitaux et de fonds propres. Les restrictions commerciales sur les importations et les exportations sont également plus fréquemment utilisées par les marchés émergents que par les marchés développés.
- Les produits à double usage militaire et civil et les autres technologies avancées représentent la majorité des interventions en matière de politique industrielle.
Les auteurs ont trouvé une corrélation positive entre les nouvelles politiques industrielles et l'avantage comparatif révélé, ainsi qu'avec les mesures de politiques industrielles passées imposées par d'autres pays dans les mêmes secteurs. Le deuxième résultat corrobore l'idée selon laquelle les mesures en matière de politiques industrielles peuvent avoir des retombées négatives sur les partenaires commerciaux et conduire à une dynamique de représailles.
La politique industrielle (PI) a gagné en importance dans le discours public au cours des dernières années. Ce regain d'intérêt survient alors que les gouvernements recherchent des outils et des stratégies efficaces pour promouvoir le développement économique et relever de nouveaux défis, allant des risques liés à la chaîne d'approvisionnement à la sécurité nationale et au changement climatique.
Alors que les avantages et les inconvénients de la politique industrielle font depuis longtemps l'objet de débats parmi les économistes, le manque d'informations systématiques et de haute qualité sur ce que font réellement les gouvernements du monde entier constitue une lacune critique dans les débats actuels.
Une étude récente publiée par le Fonds monétaire international tente de combler cette lacune en matière de données en introduisant un nouvel exercice de surveillance appelé New Industrial Policy Observatory (NIPO). Les auteurs s'appuient sur les données détaillées collectées par Global Trade Alert (GTA) pour extraire des informations sur les nouvelles politiques industrielles, c'est-à-dire les interventions gouvernementales ciblées visant à développer ou à soutenir des entreprises, des industries ou des activités économiques particulières. Cet exercice permet de suivre l'évolution de la politique industrielle, en identifiant quelques faits nouveaux, dans le but de renforcer la transparence, de promouvoir l'analyse et d'orienter les actions dans ce domaine.
Douze mois après le début de la première année de collecte de données, plus de 2 500 nouvelles politiques industrielles ont été répertoriées dans le monde. Selon l'analyse, 71 % d'entre elles occasionnent une distorsion des échanges. Collectivement, ces mesures sont susceptibles d'avoir des effets notables sur les résultats économiques. Par exemple, le sous-ensemble de mesures restrictives affectant les importations pour lesquelles les échanges commerciaux peuvent être identifiés avec précision (un total de 882 mesures) a un impact sur 22 % du commerce mondial – une estimation conservatrice compte tenu des contraintes de données.
Plusieurs tendances ont déjà émergé :
- L'activité des politiques industrielles a été concentrée dans les économies clés, alors que la Chine, l'Union européenne et les États-Unis représentaient 48 % des mesures.
- Les marchés développés et les marchés émergents et en développement utilisent différents instruments de politique industrielle. Les premiers ont tendance à s'appuyer sur des subventions financières directes, des prêts et des aides d'État, tandis que les seconds optent pour des prêts d'État, des allégements fiscaux et des injections de capitaux et de fonds propres. Les restrictions commerciales sur les importations et les exportations sont également plus fréquemment utilisées par les marchés émergents que par les marchés développés.
- Les produits à double usage militaire et civil et les autres technologies avancées représentent la majorité des interventions en matière de politique industrielle.
Les auteurs ont trouvé une corrélation positive entre les nouvelles politiques industrielles et l'avantage comparatif révélé, ainsi qu'avec les mesures de politiques industrielles passées imposées par d'autres pays dans les mêmes secteurs. Le deuxième résultat corrobore l'idée selon laquelle les mesures en matière de politiques industrielles peuvent avoir des retombées négatives sur les partenaires commerciaux et conduire à une dynamique de représailles.