Un article du Harvard Law School Forum on Corporate Governance analyse les défis urgents que pose l’adoption de l’intelligence artificielle (IA) aux conseils d’administration. En effet, celle-ci exige de leur part la conception de nouvelles approches en matière de gouvernance afin de garantir que les entreprises peuvent profiter des nouvelles chances de création de valeur, tout en minimisant les risques organisationnels.

Les conseils d’administration doivent apprendre à gérer une multitude de nouveaux défis, notamment des considérations éthiques, des implications juridiques, des préoccupations en matière de confidentialité des données et la nécessité de processus décisionnels transparents. Cependant, selon la dernière édition du Global Leadership Monitor de Russell Reynolds Associates, seulement 30 % des administrateurs estiment que le conseil d’administration de leur organisation dispose de l’expertise nécessaire pour donner des conseils sur la mise en œuvre de l’IA générative. Pire encore, seulement 20 % des dirigeants estiment que leur conseil d’administration dispose de l’expertise adéquate.

Pour combler ces déficits, l’article indique que les conseils d’administration pourraient tirer des leçons de l’expérience de gouvernance de la « durabilité ». Tout comme l’IA, la durabilité est un sujet complexe et transformateur qui peut créer de la valeur pour l’entreprise lorsqu’il est mis en œuvre efficacement. De plus, chacun de ces sujets exige un effort de collaboration entre la direction et le conseil d’administration d’une entreprise pour :

• Développer une compréhension claire de ses principales parties prenantes et de leurs besoins et attentes;
• Analyser en permanence le marché pour saisir les risques et chances encore méconnus liés à la durabilité et à l’IA;
• Comprendre comment transformer le risque en occasion, favorisant ainsi la création de valeur;
• Favoriser la complémentarité de compétences et perspectives entre le conseil d’administration et la direction pour consolider une gouvernance efficace susceptible de protéger les intérêts de l’entreprise et de ses parties prenantes.

Dans ce contexte, l’article estime que les administrateurs devraient concentrer leur surveillance en matière de durabilité et d’IA sur quatre responsabilités clés qui sont complémentaires à celles des équipes de direction :

1. L’éducation : Il faut éduquer les administrateurs sur les possibilités et les risques importants liés au développement durable et à l’IA. De cette manière, ils pourront contribuer de manière productive aux discussions stratégiques de leur entreprise.
2. L’intégration : Pour gérer les risques et prendre des décisions stratégiques, il faut intégrer la stratégie de développement durable et d’IA dans les discussions, les processus et les systèmes du conseil d’administration.
3. La surveillance : En partenariat avec l’équipe de direction, le conseil d’administration doit surveiller de façon continuelle les principaux risques, les occasions à saisir et les indicateurs clés de performance en matière de durabilité et d’IA.
4. La validation : En tant que fiduciaire ultime de l’entreprise, le conseil d’administration est responsable de valider les indicateurs de durabilité et d’IA proposés par la direction ainsi que les informations connexes.