La stratégie industrielle orientée vers la mission : perspectives mondiales
La stratégie industrielle connaît une renaissance, le débat mondial se déplaçant à juste titre de la question de savoir si elle doit être mise en œuvre à celle du choix de la meilleure façon de la concevoir et de l’appliquer.
Un rapport, basé sur le travail effectué par l’Institute for Innovation and Public Purpose (IIPP) avec les gouvernements du monde entier, met l’accent sur le potentiel de la stratégie industrielle en tant qu’outil puissant non seulement pour catalyser la croissance, mais aussi pour façonner le type de croissance qui en résulte et déterminer ceux qui en bénéficient.
En mettant l’accent sur les missions plutôt que sur les secteurs, le rapport plaide pour une stratégie industrielle qui serve de moteur à une croissance économique durable et inclusive, apportant des changements transformateurs pour les décennies à venir. Pourtant, il est important de bien définir les détails. Une stratégie industrielle axée sur la mission nécessite des changements fondamentaux dans la manière dont les États gouvernent, pour éviter de devenir une affaire de « vieux vin dans de nouvelles bouteilles ».
Les principales recommandations du rapport, applicables aux économies du monde entier, sont les suivantes :
- Pour relever les défis du XXIe siècle comme le changement climatique, une nouvelle approche de la croissance est nécessaire. La stratégie industrielle peut être un moteur de croissance économique durable et inclusive, mais seulement si elle déplace son attention des secteurs vers les missions. Une mission visant à atteindre la neutralité carbone d’ici une certaine année, par exemple, nécessiterait des investissements, de l’innovation et une transformation dans tous les secteurs. Cet objectif ne concerne pas seulement les énergies renouvelables; il doit inclure la transformation de notre façon de nous déplacer (mobilité durable), de construire (infrastructures vertes) et de manger (alimentation durable). En ce sens, cette nouvelle approche de la stratégie industrielle ne choisit pas les gagnants (les secteurs), mais plutôt les missions auxquelles tous les secteurs doivent s’attaquer.
- Cela nécessite une approche pangouvernementale, avec une mise en œuvre des missions pilotée par le noyau central du gouvernement, facilitant la coordination interministérielle – par exemple, dirigée par des conseils de mission interministériels chargés de définir l’orientation, de mesurer l’impact (et non les résultats) et de créer des réseaux de mise en œuvre.
- Cela nécessite des outils et des institutions repensés. Par exemple, les banques publiques de développement et les fonds souverains peuvent fournir des capitaux patients, à long terme et ciblés du côté de l’offre, tandis que les marchés publics peuvent façonner les marchés du côté de la demande, créant de nouvelles occasions de marché correspondant aux objectifs de la mission.
- Il est nécessaire de repenser la relation entre les secteurs public et privé, afin de concevoir des partenariats réciproques orientés vers des objectifs communs qui produisent une valeur partagée. Cela peut se faire en fixant des conditions d’accès aux subventions, prêts, investissements en actions, garanties, contrats d’approvisionnement, plans de sauvetage, avantages fiscaux et autres incitations du secteur public qui donnent la priorité aux objectifs de la mission et partagent les risques et les récompenses.
- Il est essentiel d’impliquer la société civile et les syndicats dans la conception et la mise en œuvre des missions. Cela peut garantir que les missions trouvent un large écho, répondent aux préoccupations des populations dans leur vie quotidienne, donnent la priorité aux emplois de qualité et favorisent des solutions ascendantes et locales.
- Au lieu d’externaliser leurs capacités, les gouvernements doivent renforcer leurs capacités internes pour l’exécution des missions, y compris la capacité à prendre des risques, à accepter l’incertitude et à concevoir en toute confiance des politiques et des partenariats qui maximisent la valeur publique.
- Il est également important d’adopter une vision globale. La manière dont la stratégie industrielle est conçue déterminera si elle renforce les inégalités systémiques dans l’économie mondiale ou si elle entraîne des retombées mondiales positives.
La stratégie industrielle connaît une renaissance, le débat mondial se déplaçant à juste titre de la question de savoir si elle doit être mise en œuvre à celle du choix de la meilleure façon de la concevoir et de l’appliquer.
Un rapport, basé sur le travail effectué par l’Institute for Innovation and Public Purpose (IIPP) avec les gouvernements du monde entier, met l’accent sur le potentiel de la stratégie industrielle en tant qu’outil puissant non seulement pour catalyser la croissance, mais aussi pour façonner le type de croissance qui en résulte et déterminer ceux qui en bénéficient.
En mettant l’accent sur les missions plutôt que sur les secteurs, le rapport plaide pour une stratégie industrielle qui serve de moteur à une croissance économique durable et inclusive, apportant des changements transformateurs pour les décennies à venir. Pourtant, il est important de bien définir les détails. Une stratégie industrielle axée sur la mission nécessite des changements fondamentaux dans la manière dont les États gouvernent, pour éviter de devenir une affaire de « vieux vin dans de nouvelles bouteilles ».
Les principales recommandations du rapport, applicables aux économies du monde entier, sont les suivantes :
- Pour relever les défis du XXIe siècle comme le changement climatique, une nouvelle approche de la croissance est nécessaire. La stratégie industrielle peut être un moteur de croissance économique durable et inclusive, mais seulement si elle déplace son attention des secteurs vers les missions. Une mission visant à atteindre la neutralité carbone d’ici une certaine année, par exemple, nécessiterait des investissements, de l’innovation et une transformation dans tous les secteurs. Cet objectif ne concerne pas seulement les énergies renouvelables; il doit inclure la transformation de notre façon de nous déplacer (mobilité durable), de construire (infrastructures vertes) et de manger (alimentation durable). En ce sens, cette nouvelle approche de la stratégie industrielle ne choisit pas les gagnants (les secteurs), mais plutôt les missions auxquelles tous les secteurs doivent s’attaquer.
- Cela nécessite une approche pangouvernementale, avec une mise en œuvre des missions pilotée par le noyau central du gouvernement, facilitant la coordination interministérielle – par exemple, dirigée par des conseils de mission interministériels chargés de définir l’orientation, de mesurer l’impact (et non les résultats) et de créer des réseaux de mise en œuvre.
- Cela nécessite des outils et des institutions repensés. Par exemple, les banques publiques de développement et les fonds souverains peuvent fournir des capitaux patients, à long terme et ciblés du côté de l’offre, tandis que les marchés publics peuvent façonner les marchés du côté de la demande, créant de nouvelles occasions de marché correspondant aux objectifs de la mission.
- Il est nécessaire de repenser la relation entre les secteurs public et privé, afin de concevoir des partenariats réciproques orientés vers des objectifs communs qui produisent une valeur partagée. Cela peut se faire en fixant des conditions d’accès aux subventions, prêts, investissements en actions, garanties, contrats d’approvisionnement, plans de sauvetage, avantages fiscaux et autres incitations du secteur public qui donnent la priorité aux objectifs de la mission et partagent les risques et les récompenses.
- Il est essentiel d’impliquer la société civile et les syndicats dans la conception et la mise en œuvre des missions. Cela peut garantir que les missions trouvent un large écho, répondent aux préoccupations des populations dans leur vie quotidienne, donnent la priorité aux emplois de qualité et favorisent des solutions ascendantes et locales.
- Au lieu d’externaliser leurs capacités, les gouvernements doivent renforcer leurs capacités internes pour l’exécution des missions, y compris la capacité à prendre des risques, à accepter l’incertitude et à concevoir en toute confiance des politiques et des partenariats qui maximisent la valeur publique.
- Il est également important d’adopter une vision globale. La manière dont la stratégie industrielle est conçue déterminera si elle renforce les inégalités systémiques dans l’économie mondiale ou si elle entraîne des retombées mondiales positives.