La réindustrialisation en France : regards croisés entre territoires, industriels et citoyens
Selon une étude de Bpifrance, porter la part de l’industrie à 12 % du PIB d’ici 2035 nécessiterait une accélération de la production industrielle, avec une hausse annuelle de 3,5 % hors inflation. Cela impliquerait la création de 600 000 à 800 000 emplois nets d’ici 2035, soit entre 50 000 et 67 000 emplois supplémentaires par an.
De cette étude d’une ampleur inédite sur l’industrie et les territoires français, les points suivants sont à retenir :
- Le tissu industriel existant représenterait déjà plus des deux tiers de la marche à franchir : les 30 % restants proviendraient de nouveaux projets, apportant une valeur ajoutée de 71 Md€. Les entreprises existantes contribueraient à 162 Md€ de valeur ajoutée d’ici 2035, grâce à la diversification de l’offre et à la hausse des ventes, loin devant la montée en gamme et le développement à l’international.
- 82 % des citoyens français sont favorables à la réindustrialisation en France. Toutefois, seuls 10 % placent la production française en première position parmi les critères d’achat, contre 38 % pour le prix. Les industries de souveraineté sont souhaitées, mais rejetées lorsqu’elles sont proches de chez soi.
- 1 703 industriels ont un projet d’implantation en France et 69 % ont besoin de moins de 2 hectares.
- Tous les territoires ont du potentiel pour des projets industriels, mais tous ne peuvent pas (et ne veulent pas) attirer tous les projets.
Réussir la réindustrialisation suppose de conjuguer deux dynamiques :
- Celle des industriels actuels, qui s’inscrivent dans un territoire de proximité et dont les projets sont essentiels pour empêcher la désindustrialisation.
- Celle des nouveaux projets (créations d’entreprises ou grands projets venus de l’étranger), que les pouvoirs publics et les territoires cherchent à attirer en France, et qui sont aussi essentiels pour la réindustrialisation et l’atteinte de l’ambition d’une industrie manufacturière à 12 % du PIB.
Face à ces deux visages de la réindustrialisation – « endogène » et « exogène », dans le jargon du développement économique –, les Français, bien qu’enthousiastes, hésitent sur les modalités. L’ambivalence de leurs perceptions, entre ce qui est souhaitable pour l’intérêt général et ce qui est souhaité pour l’intérêt local et individuel, montre combien les projets industriels existants et les nouveaux projets sont essentiels et attendus socialement, sans qu’aucun ne puisse être omis.
Le même dilemme agite les territoires. Ceux qui ont du potentiel pour de nouveaux investissements côtoient ceux dont la dynamique industrielle est déjà puissante. Les premiers ont pour eux les atouts d’une renaissance industrielle, les seconds comptent déjà les ferments d’une croissance propre. Certains jouent sur les deux tableaux : attirer de nouveaux acteurs industriels et cultiver le tissu existant.
Les réalités vécues par les industriels, quant à elles, révèlent une multiplicité de projets, de résonances diverses pour les territoires et pour la France.
Seulement, entre, d’une part, la réindustrialisation par les territoires et les entreprises existantes (petites et moyennes entreprises [PME] et entreprises de taille intermédiaire [ETI]), et, d’autre part, la réindustrialisation par les investissements directs étrangers et les grands projets, les indicateurs diffèrent. L’une se mesure en nombre d’ouvertures de sites ou d’extensions, à l’instar du baromètre industriel de l’État, attentif à la dynamique industrielle. L’autre se mesure plus volontiers par sa valeur ajoutée ou son contenu en emploi. Les deux voies comportent leurs lots d’externalités positives ou négatives pour la population locale.
Là où le bât blesse, c’est qu’une majorité de PME et d’ETI empruntent la voie d’une croissance par les volumes ou par la diversification des produits. La montée en gamme demeure toujours le parent pauvre des projets industriels.
Selon une étude de Bpifrance, porter la part de l’industrie à 12 % du PIB d’ici 2035 nécessiterait une accélération de la production industrielle, avec une hausse annuelle de 3,5 % hors inflation. Cela impliquerait la création de 600 000 à 800 000 emplois nets d’ici 2035, soit entre 50 000 et 67 000 emplois supplémentaires par an.
De cette étude d’une ampleur inédite sur l’industrie et les territoires français, les points suivants sont à retenir :
- Le tissu industriel existant représenterait déjà plus des deux tiers de la marche à franchir : les 30 % restants proviendraient de nouveaux projets, apportant une valeur ajoutée de 71 Md€. Les entreprises existantes contribueraient à 162 Md€ de valeur ajoutée d’ici 2035, grâce à la diversification de l’offre et à la hausse des ventes, loin devant la montée en gamme et le développement à l’international.
- 82 % des citoyens français sont favorables à la réindustrialisation en France. Toutefois, seuls 10 % placent la production française en première position parmi les critères d’achat, contre 38 % pour le prix. Les industries de souveraineté sont souhaitées, mais rejetées lorsqu’elles sont proches de chez soi.
- 1 703 industriels ont un projet d’implantation en France et 69 % ont besoin de moins de 2 hectares.
- Tous les territoires ont du potentiel pour des projets industriels, mais tous ne peuvent pas (et ne veulent pas) attirer tous les projets.
Réussir la réindustrialisation suppose de conjuguer deux dynamiques :
- Celle des industriels actuels, qui s’inscrivent dans un territoire de proximité et dont les projets sont essentiels pour empêcher la désindustrialisation.
- Celle des nouveaux projets (créations d’entreprises ou grands projets venus de l’étranger), que les pouvoirs publics et les territoires cherchent à attirer en France, et qui sont aussi essentiels pour la réindustrialisation et l’atteinte de l’ambition d’une industrie manufacturière à 12 % du PIB.
Face à ces deux visages de la réindustrialisation – « endogène » et « exogène », dans le jargon du développement économique –, les Français, bien qu’enthousiastes, hésitent sur les modalités. L’ambivalence de leurs perceptions, entre ce qui est souhaitable pour l’intérêt général et ce qui est souhaité pour l’intérêt local et individuel, montre combien les projets industriels existants et les nouveaux projets sont essentiels et attendus socialement, sans qu’aucun ne puisse être omis.
Le même dilemme agite les territoires. Ceux qui ont du potentiel pour de nouveaux investissements côtoient ceux dont la dynamique industrielle est déjà puissante. Les premiers ont pour eux les atouts d’une renaissance industrielle, les seconds comptent déjà les ferments d’une croissance propre. Certains jouent sur les deux tableaux : attirer de nouveaux acteurs industriels et cultiver le tissu existant.
Les réalités vécues par les industriels, quant à elles, révèlent une multiplicité de projets, de résonances diverses pour les territoires et pour la France.
Seulement, entre, d’une part, la réindustrialisation par les territoires et les entreprises existantes (petites et moyennes entreprises [PME] et entreprises de taille intermédiaire [ETI]), et, d’autre part, la réindustrialisation par les investissements directs étrangers et les grands projets, les indicateurs diffèrent. L’une se mesure en nombre d’ouvertures de sites ou d’extensions, à l’instar du baromètre industriel de l’État, attentif à la dynamique industrielle. L’autre se mesure plus volontiers par sa valeur ajoutée ou son contenu en emploi. Les deux voies comportent leurs lots d’externalités positives ou négatives pour la population locale.
Là où le bât blesse, c’est qu’une majorité de PME et d’ETI empruntent la voie d’une croissance par les volumes ou par la diversification des produits. La montée en gamme demeure toujours le parent pauvre des projets industriels.