La nouvelle politique industrielle fonctionnera-t-elle?
Dans un article publié sur le site de Project Syndicate, Keun Lee, professeur émérite d’économie à l’Université nationale de Séoul, constate que la politique industrielle a fait un retour improbable dans les priorités gouvernementales. Alors que les défis auxquels l’humanité fait face nécessitent de toute évidence une intervention accrue de l’État, les décideurs doivent tirer des leçons des échecs passés et fournir aux entreprises le juste équilibre entre soutien et discipline.
L’intervention massive du gouvernement, après tout, a soutenu le « miracle économique » de l’Asie de l’Est entre les années 1960 et 1990. De même, l’économiste Alice Amsden a fait valoir que la transformation de la Corée du Sud en une puissance économique reposait sur des subventions et des tarifs qui encourageaient la formation de conglomérats industriels géants soutenus par l’État.
Toutefois, la montée de l’économie néolibérale en Occident a rendu une telle politique taboue. Cela a commencé à changer en 2008, alors que la crise financière mondiale a créé un appétit apparemment insatiable pour l’intervention gouvernementale. L’économiste Mariana Mazzucato et d’autres ont réinventé la politique industrielle comme moyen de façonner une économie de l’innovation axée sur la mission et guidée par un État entrepreneurial.
Les lacunes propres aux politiques industrielles ont également montré que les gouvernements n’étaient pas toujours bons pour choisir les gagnants. Pour que de telles politiques soient efficaces, les gouvernements doivent tirer des leçons du passé et éviter deux erreurs courantes. La première consiste à protéger les entreprises nationales de la discipline du marché. L’échec des efforts de la Malaisie pour construire une industrie automobile compétitive à l’échelle internationale autour du constructeur automobile national Proton est un avertissement.
Une autre erreur est la dépendance excessive à l’égard de la propriété étrangère. La Thaïlande et l’Afrique du Sud ont eu recours à des incitations financières pour encourager les constructeurs automobiles étrangers à travailler avec des fabricants locaux. Mais si leurs industries automobiles ont mieux réussi que celle de la Malaisie, elles se limitent également à produire des composants à faible valeur ajoutée; les activités à plus forte valeur ajoutée, telles que la recherche et développement (R-D) ou la production de moteurs et de transmissions, demeurent dans les pays d’origine des entreprises étrangères.
En combinant des incitations financières avec la discipline du marché et la maîtrise locale, les décideurs peuvent s’assurer que les industries qu’ils souhaitent promouvoir sont compétitives. L’évolution du constructeur automobile sud-coréen Hyundai en est un bon exemple. Dans les années 1970, la domination de Hyundai en Corée du Sud était protégée par des tarifs élevés. L’exportation de son modèle Pony en Amérique du Nord s’est avérée un échec. Les solides bénéfices engendrés sur son marché national ont encouragé Hyundai à investir dans la R-D. Ainsi, la politique industrielle de la Corée du Sud est rapidement passé du protectionnisme et des incitations financières à une R-D conjointe public-privé, permettant aux producteurs locaux d’acquérir le savoir-faire technique nécessaire pour se développer dans des produits haut de gamme.
La mobilisation de la participation du secteur privé dès le départ et la création de marchés viables sont essentielles au succès des politiques industrielles.
Dans un article publié sur le site de Project Syndicate, Keun Lee, professeur émérite d’économie à l’Université nationale de Séoul, constate que la politique industrielle a fait un retour improbable dans les priorités gouvernementales. Alors que les défis auxquels l’humanité fait face nécessitent de toute évidence une intervention accrue de l’État, les décideurs doivent tirer des leçons des échecs passés et fournir aux entreprises le juste équilibre entre soutien et discipline.
L’intervention massive du gouvernement, après tout, a soutenu le « miracle économique » de l’Asie de l’Est entre les années 1960 et 1990. De même, l’économiste Alice Amsden a fait valoir que la transformation de la Corée du Sud en une puissance économique reposait sur des subventions et des tarifs qui encourageaient la formation de conglomérats industriels géants soutenus par l’État.
Toutefois, la montée de l’économie néolibérale en Occident a rendu une telle politique taboue. Cela a commencé à changer en 2008, alors que la crise financière mondiale a créé un appétit apparemment insatiable pour l’intervention gouvernementale. L’économiste Mariana Mazzucato et d’autres ont réinventé la politique industrielle comme moyen de façonner une économie de l’innovation axée sur la mission et guidée par un État entrepreneurial.
Les lacunes propres aux politiques industrielles ont également montré que les gouvernements n’étaient pas toujours bons pour choisir les gagnants. Pour que de telles politiques soient efficaces, les gouvernements doivent tirer des leçons du passé et éviter deux erreurs courantes. La première consiste à protéger les entreprises nationales de la discipline du marché. L’échec des efforts de la Malaisie pour construire une industrie automobile compétitive à l’échelle internationale autour du constructeur automobile national Proton est un avertissement.
Une autre erreur est la dépendance excessive à l’égard de la propriété étrangère. La Thaïlande et l’Afrique du Sud ont eu recours à des incitations financières pour encourager les constructeurs automobiles étrangers à travailler avec des fabricants locaux. Mais si leurs industries automobiles ont mieux réussi que celle de la Malaisie, elles se limitent également à produire des composants à faible valeur ajoutée; les activités à plus forte valeur ajoutée, telles que la recherche et développement (R-D) ou la production de moteurs et de transmissions, demeurent dans les pays d’origine des entreprises étrangères.
En combinant des incitations financières avec la discipline du marché et la maîtrise locale, les décideurs peuvent s’assurer que les industries qu’ils souhaitent promouvoir sont compétitives. L’évolution du constructeur automobile sud-coréen Hyundai en est un bon exemple. Dans les années 1970, la domination de Hyundai en Corée du Sud était protégée par des tarifs élevés. L’exportation de son modèle Pony en Amérique du Nord s’est avérée un échec. Les solides bénéfices engendrés sur son marché national ont encouragé Hyundai à investir dans la R-D. Ainsi, la politique industrielle de la Corée du Sud est rapidement passé du protectionnisme et des incitations financières à une R-D conjointe public-privé, permettant aux producteurs locaux d’acquérir le savoir-faire technique nécessaire pour se développer dans des produits haut de gamme.
La mobilisation de la participation du secteur privé dès le départ et la création de marchés viables sont essentielles au succès des politiques industrielles.