La croissance de la productivité des entreprises européennes commence à pâtir de la concurrence des importations chinoises
La domination chinoise des exportations ne se limite plus aux secteurs à bas salaires. Les entreprises chinoises sont désormais en concurrence directe avec celles des économies avancées, même sur les marchés nationaux, soutient un groupe d’experts autrichiens dans une recherche publiée sur le site VOXEU CEPR.
Des recherches antérieures indiquaient qu’une exposition accrue aux importations en provenance de Chine avait des effets positifs sur la productivité des entreprises européennes, contrairement à leurs homologues américaines. La présente recherche témoigne d’un changement : depuis 2010, un « choc chinois » a commencé à frapper les entreprises européennes, affectant négativement la croissance de leur productivité. Les auteurs constatent que l’effet est atténué pour les multinationales à forte croissance et suggèrent une série de réponses politiques possibles.
Selon le professeur Lee Branstetter (2023), le total des subventions directes du gouvernement chinois aux sociétés chinoises cotées a été multiplié par plus de sept entre 2007 et 2018, passant de 4 milliards $ US à 29 milliards $ US. Pour sa part, le professeur François Chimits (2023) estime que depuis 2012, le soutien public aux entreprises publiques chinoises est passé de 7,9 milliards $ US à environ 418 milliards $ US en 2016, pour atteindre 850 milliards $ US en 2022. Ces évolutions ont suscité des controverses, la Chine étant accusée par ses partenaires commerciaux de favoriser injustement ses entreprises nationales, désavantageant ainsi les entreprises étrangères dans la concurrence pour les technologies futures.
Tout cela alimente les débats sur la politique commerciale et l’impact des politiques industrielles chinoises, comme l’utilisation abusive des subventions, des droits de propriété intellectuelle et de la réglementation du marché. L’économie chinoise a connu une croissance remarquable au cours des dernières décennies et, que son rattrapage technologique ralentisse ou non, les pressions concurrentielles qu’elle exerce continueront probablement de s’accentuer. L’initiative de stratégie industrielle de la Chine vise non seulement à moderniser davantage l’économie chinoise sur le plan technologique, mais également à parvenir à l’indépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers dans les « produits clés » tels que l’informatique, l’aérospatiale et la biotechnologie, tout en favorisant davantage les exportations chinoises.
Il serait très inefficace de tenter de se dissocier de la Chine ou d’inverser la situation de concurrence subventionnée, mais ne pas réagir peut être tout aussi dangereux pour les économies locales. Premièrement, il semble important de maintenir la capacité des exportateurs européens à se moderniser technologiquement, à se diversifier et, lorsque cela est possible, à garder une longueur d’avance sur leurs concurrents internationaux et à protéger leur propriété intellectuelle des concurrents chinois.
Deuxièmement, l’Union européenne (UE) devrait encourager les investissements directs des leaders technologiques chinois dans l’UE afin de promouvoir la diffusion inversée des connaissances. Troisièmement, il est également important d’agir contre les pratiques de distorsion du marché interdites par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une solution réglementaire serait la meilleure voie à suivre, mais il n’y en a pas à l’horizon. Depuis 2019, l’OMC est paralysée par le manque de juges d’appel, même si une solution provisoire a été mise en place et signée par l’UE et la Chine.
La domination chinoise des exportations ne se limite plus aux secteurs à bas salaires. Les entreprises chinoises sont désormais en concurrence directe avec celles des économies avancées, même sur les marchés nationaux, soutient un groupe d’experts autrichiens dans une recherche publiée sur le site VOXEU CEPR.
Des recherches antérieures indiquaient qu’une exposition accrue aux importations en provenance de Chine avait des effets positifs sur la productivité des entreprises européennes, contrairement à leurs homologues américaines. La présente recherche témoigne d’un changement : depuis 2010, un « choc chinois » a commencé à frapper les entreprises européennes, affectant négativement la croissance de leur productivité. Les auteurs constatent que l’effet est atténué pour les multinationales à forte croissance et suggèrent une série de réponses politiques possibles.
Selon le professeur Lee Branstetter (2023), le total des subventions directes du gouvernement chinois aux sociétés chinoises cotées a été multiplié par plus de sept entre 2007 et 2018, passant de 4 milliards $ US à 29 milliards $ US. Pour sa part, le professeur François Chimits (2023) estime que depuis 2012, le soutien public aux entreprises publiques chinoises est passé de 7,9 milliards $ US à environ 418 milliards $ US en 2016, pour atteindre 850 milliards $ US en 2022. Ces évolutions ont suscité des controverses, la Chine étant accusée par ses partenaires commerciaux de favoriser injustement ses entreprises nationales, désavantageant ainsi les entreprises étrangères dans la concurrence pour les technologies futures.
Tout cela alimente les débats sur la politique commerciale et l’impact des politiques industrielles chinoises, comme l’utilisation abusive des subventions, des droits de propriété intellectuelle et de la réglementation du marché. L’économie chinoise a connu une croissance remarquable au cours des dernières décennies et, que son rattrapage technologique ralentisse ou non, les pressions concurrentielles qu’elle exerce continueront probablement de s’accentuer. L’initiative de stratégie industrielle de la Chine vise non seulement à moderniser davantage l’économie chinoise sur le plan technologique, mais également à parvenir à l’indépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers dans les « produits clés » tels que l’informatique, l’aérospatiale et la biotechnologie, tout en favorisant davantage les exportations chinoises.
Il serait très inefficace de tenter de se dissocier de la Chine ou d’inverser la situation de concurrence subventionnée, mais ne pas réagir peut être tout aussi dangereux pour les économies locales. Premièrement, il semble important de maintenir la capacité des exportateurs européens à se moderniser technologiquement, à se diversifier et, lorsque cela est possible, à garder une longueur d’avance sur leurs concurrents internationaux et à protéger leur propriété intellectuelle des concurrents chinois.
Deuxièmement, l’Union européenne (UE) devrait encourager les investissements directs des leaders technologiques chinois dans l’UE afin de promouvoir la diffusion inversée des connaissances. Troisièmement, il est également important d’agir contre les pratiques de distorsion du marché interdites par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une solution réglementaire serait la meilleure voie à suivre, mais il n’y en a pas à l’horizon. Depuis 2019, l’OMC est paralysée par le manque de juges d’appel, même si une solution provisoire a été mise en place et signée par l’UE et la Chine.