La Chine demeure la seule superpuissance manufacturière mondiale
Dans une recherche publiée sur le site VOXEU CEPR, Richard Baldwin, professeur en économie internationale, utilise la mise à jour 2023 de la base de données TiVA de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), récemment publiée, pour montrer à quel point la Chine est devenue la seule superpuissance manufacturière mondiale.
Six pays fabriquent au moins 3 % du total de la production manufacturière mondiale. La Chine est suivie dans ce groupe par les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, l'Inde et la Corée du Sud. Seuls trois de ces pays sont des économies industrielles établies de longue date. Quatre des pays du G7 n'en font pas partie (France, Italie, Royaume-Uni et Canada).
En ce qui concerne la production brute, la part de la Chine est trois fois supérieure à celle des États-Unis, six fois supérieure à celle du Japon et neuf fois supérieure à celle de l'Allemagne. Taiwan, le Mexique, la Russie et le Brésil ont désormais une production brute supérieure à celle du Royaume-Uni. Le Canada se situe plus bas dans le classement, à la quinzième place.
L'industrialisation de la Chine est sans précédent. S'il a fallu aux États-Unis près d'un siècle pour détrôner le Royaume-Uni, le basculement entre la Chine et les États-Unis a pris environ 15 ou 20 ans. En effet, la Chine a dépassé l'Allemagne en 1998, le Japon en 2005 et les États-Unis en 2008.
La part de la Chine dépasse désormais celle des autres plus grands fabricants réunis. Ce fait remarquable nous aide à comprendre les tensions commerciales actuelles entre les États-Unis et la Chine et l'ampleur des perturbations de la chaîne d'approvisionnement qui se sont produites lorsque la Chine a réduit sa production pendant la COVID. L'Inde est le deuxième pays dont la part a augmenté le plus rapidement : sa part mondiale dans la production manufacturière a augmenté de deux points de pourcentage depuis 1995. La croissance de la Chine a ralenti et semble avoir stagné à environ un tiers de la production mondiale.
La domination de la Chine est moins marquée en matière d'exportations, même si la hausse est tout aussi étonnante. En 1995, la Chine ne représentait que 3 % des exportations manufacturières mondiales. En 2020, sa part était passée à 20 %. La baisse correspondante de la part du G7 dans les exportations a été moins spectaculaire que celle de sa part de la production. Cela s'explique par l'augmentation fulgurante de la consommation intérieure chinoise, qui a absorbé une part croissante de sa production manufacturière depuis 2004.
De nouveaux indicateurs développés par Baldwinet ses collègues montrent que la Chine était plus exposée aux intrants américains avant 2002, mais que les États-Unis sont davantage exposés à la Chine depuis lors. En 2020, les États-Unis étaient environ trois fois plus exposés à la production manufacturière chinoise que l'inverse.
Ces données mettent en relief une asymétrie remarquable, historique et déterminante à l'échelle mondiale, dans la dépendance de la chaîne d'approvisionnement entre la Chine et d'autres grands pays manufacturiers. Les politiciens souhaiteront peut-être dissocier leurs économies de la Chine. Ces données suggèrent que le découplage serait difficile, lent, coûteux et perturbateur – en particulier pour les fabricants du G7.
Dans une recherche publiée sur le site VOXEU CEPR, Richard Baldwin, professeur en économie internationale, utilise la mise à jour 2023 de la base de données TiVA de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), récemment publiée, pour montrer à quel point la Chine est devenue la seule superpuissance manufacturière mondiale.
Six pays fabriquent au moins 3 % du total de la production manufacturière mondiale. La Chine est suivie dans ce groupe par les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, l'Inde et la Corée du Sud. Seuls trois de ces pays sont des économies industrielles établies de longue date. Quatre des pays du G7 n'en font pas partie (France, Italie, Royaume-Uni et Canada).
En ce qui concerne la production brute, la part de la Chine est trois fois supérieure à celle des États-Unis, six fois supérieure à celle du Japon et neuf fois supérieure à celle de l'Allemagne. Taiwan, le Mexique, la Russie et le Brésil ont désormais une production brute supérieure à celle du Royaume-Uni. Le Canada se situe plus bas dans le classement, à la quinzième place.
L'industrialisation de la Chine est sans précédent. S'il a fallu aux États-Unis près d'un siècle pour détrôner le Royaume-Uni, le basculement entre la Chine et les États-Unis a pris environ 15 ou 20 ans. En effet, la Chine a dépassé l'Allemagne en 1998, le Japon en 2005 et les États-Unis en 2008.
La part de la Chine dépasse désormais celle des autres plus grands fabricants réunis. Ce fait remarquable nous aide à comprendre les tensions commerciales actuelles entre les États-Unis et la Chine et l'ampleur des perturbations de la chaîne d'approvisionnement qui se sont produites lorsque la Chine a réduit sa production pendant la COVID. L'Inde est le deuxième pays dont la part a augmenté le plus rapidement : sa part mondiale dans la production manufacturière a augmenté de deux points de pourcentage depuis 1995. La croissance de la Chine a ralenti et semble avoir stagné à environ un tiers de la production mondiale.
La domination de la Chine est moins marquée en matière d'exportations, même si la hausse est tout aussi étonnante. En 1995, la Chine ne représentait que 3 % des exportations manufacturières mondiales. En 2020, sa part était passée à 20 %. La baisse correspondante de la part du G7 dans les exportations a été moins spectaculaire que celle de sa part de la production. Cela s'explique par l'augmentation fulgurante de la consommation intérieure chinoise, qui a absorbé une part croissante de sa production manufacturière depuis 2004.
De nouveaux indicateurs développés par Baldwinet ses collègues montrent que la Chine était plus exposée aux intrants américains avant 2002, mais que les États-Unis sont davantage exposés à la Chine depuis lors. En 2020, les États-Unis étaient environ trois fois plus exposés à la production manufacturière chinoise que l'inverse.
Ces données mettent en relief une asymétrie remarquable, historique et déterminante à l'échelle mondiale, dans la dépendance de la chaîne d'approvisionnement entre la Chine et d'autres grands pays manufacturiers. Les politiciens souhaiteront peut-être dissocier leurs économies de la Chine. Ces données suggèrent que le découplage serait difficile, lent, coûteux et perturbateur – en particulier pour les fabricants du G7.