La bonne politique industrielle en serait une de diffusion des connaissances
Selon Tano Santos, de la Columbia Business School, et Luigi Zingales, de l’Université de Chicago, la clé d’une bonne politique industrielle est d’éviter de soutenir « des industries sans voie viable vers la rentabilité » – la marque des échecs passés – et de poursuivre plutôt une « politique de la connaissance ». Puisque « tous les pays ne peuvent pas aspirer de manière réaliste à atteindre la frontière technologique », les décideurs politiques devraient « se concentrer moins sur la création de connaissances que sur leur diffusion », y compris depuis l’étranger.
Dans un article diffusé sur le site de Project Syndicate, les professeurs disent penser qu’une politique de la connaissance efficace devrait moins se concentrer sur la création de connaissances que sur leur diffusion. Si l’innovation est évidemment précieuse, elle est également coûteuse et complexe, exigeant une combinaison particulière de conditions souvent difficiles à garantir. Un pays n’est pas obligé de produire lui-même des innovations de pointe pour pouvoir récolter les bénéfices (notamment une capacité de production plus élevée, une plus grande richesse et des capacités militaires plus fortes) découlant de nouveaux processus, méthodes et idées produits ailleurs.
La diffusion des connaissances – qui dépend à la fois de l’accès au savoir et de la capacité à l’absorber – est la clé d’une société prospère. Les économies allemande et japonaise se sont rapidement redressées après la Seconde Guerre mondiale, en grande partie parce que, même si leur infrastructure physique était en ruine, leur stock de connaissances était intact. Les deux pays disposaient d’une cohorte d’ingénieurs, de médecins, de scientifiques et de gestionnaires capables d’absorber, de diffuser, d’appliquer et de développer les connaissances avancées apportées par les forces d’occupation américaines.
La diffusion des connaissances est l’externalité par excellence. Lorsqu’un individu ou une entreprise investit dans le savoir, il ne capte généralement qu’une fraction des bénéfices : l’acquisition du savoir apporte souvent des rendements sociaux bien supérieurs aux gains privés. Cela explique pourquoi l’État soutient et encourage depuis longtemps la production de connaissances, par exemple en créant un système de brevets et en renforçant l’éducation.
Une politique de la connaissance efficace doit inclure des composantes à la fois nationales et internationales. Sur le plan national, cela nécessite une politique éducative ciblée, des subventions encourageant les acteurs locaux à importer des connaissances et un cadre de propriété intellectuelle flexible, qui trouve le juste équilibre entre stimuler l’innovation et encourager sa diffusion. Les pays éloignés de la frontière technologique s’en sortent mieux avec des régimes de propriété intellectuelle laxistes, comme celui qui a permis à l’Inde de bâtir une industrie pharmaceutique florissante. (L’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce a depuis poussé l’Inde à adhérer à des règles plus strictes.)
Dans un monde géopolitiquement fragmenté, ces mesures nationales doivent être complétées par des zones de libre-échange pour faciliter le partage des connaissances entre les pays partenaires. Ces zones permettraient une spécialisation dans certains domaines, mais pas dans tous.
Les gouvernements occidentaux ramènent leur politique industrielle à un moment particulièrement difficile. Les considérations stratégiques ne peuvent être ignorées, comme elles l’ont été au cours des décennies où la mondialisation progressait rapidement et où la Pax Americana restait fermement en place.
Selon Tano Santos, de la Columbia Business School, et Luigi Zingales, de l’Université de Chicago, la clé d’une bonne politique industrielle est d’éviter de soutenir « des industries sans voie viable vers la rentabilité » – la marque des échecs passés – et de poursuivre plutôt une « politique de la connaissance ». Puisque « tous les pays ne peuvent pas aspirer de manière réaliste à atteindre la frontière technologique », les décideurs politiques devraient « se concentrer moins sur la création de connaissances que sur leur diffusion », y compris depuis l’étranger.
Dans un article diffusé sur le site de Project Syndicate, les professeurs disent penser qu’une politique de la connaissance efficace devrait moins se concentrer sur la création de connaissances que sur leur diffusion. Si l’innovation est évidemment précieuse, elle est également coûteuse et complexe, exigeant une combinaison particulière de conditions souvent difficiles à garantir. Un pays n’est pas obligé de produire lui-même des innovations de pointe pour pouvoir récolter les bénéfices (notamment une capacité de production plus élevée, une plus grande richesse et des capacités militaires plus fortes) découlant de nouveaux processus, méthodes et idées produits ailleurs.
La diffusion des connaissances – qui dépend à la fois de l’accès au savoir et de la capacité à l’absorber – est la clé d’une société prospère. Les économies allemande et japonaise se sont rapidement redressées après la Seconde Guerre mondiale, en grande partie parce que, même si leur infrastructure physique était en ruine, leur stock de connaissances était intact. Les deux pays disposaient d’une cohorte d’ingénieurs, de médecins, de scientifiques et de gestionnaires capables d’absorber, de diffuser, d’appliquer et de développer les connaissances avancées apportées par les forces d’occupation américaines.
La diffusion des connaissances est l’externalité par excellence. Lorsqu’un individu ou une entreprise investit dans le savoir, il ne capte généralement qu’une fraction des bénéfices : l’acquisition du savoir apporte souvent des rendements sociaux bien supérieurs aux gains privés. Cela explique pourquoi l’État soutient et encourage depuis longtemps la production de connaissances, par exemple en créant un système de brevets et en renforçant l’éducation.
Une politique de la connaissance efficace doit inclure des composantes à la fois nationales et internationales. Sur le plan national, cela nécessite une politique éducative ciblée, des subventions encourageant les acteurs locaux à importer des connaissances et un cadre de propriété intellectuelle flexible, qui trouve le juste équilibre entre stimuler l’innovation et encourager sa diffusion. Les pays éloignés de la frontière technologique s’en sortent mieux avec des régimes de propriété intellectuelle laxistes, comme celui qui a permis à l’Inde de bâtir une industrie pharmaceutique florissante. (L’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce a depuis poussé l’Inde à adhérer à des règles plus strictes.)
Dans un monde géopolitiquement fragmenté, ces mesures nationales doivent être complétées par des zones de libre-échange pour faciliter le partage des connaissances entre les pays partenaires. Ces zones permettraient une spécialisation dans certains domaines, mais pas dans tous.
Les gouvernements occidentaux ramènent leur politique industrielle à un moment particulièrement difficile. Les considérations stratégiques ne peuvent être ignorées, comme elles l’ont été au cours des décennies où la mondialisation progressait rapidement et où la Pax Americana restait fermement en place.