Et si la réglementation aggravait le monopole de l’IA?
Dans un texte d’opinion publié dans Foreign Policy, le doyen de la Fletcher School of Law and Diplomacy de l’Université Tufts se dit d’avis que 2023 est l’année où la communauté de l’intelligence artificielle (IA) s’est divisée en diverses tribus : les accélérateurs, les catastrophistes et les régulateurs.
À la fin de l’année, il semblait que les accélérateurs avaient gagné. Le pouvoir s’était consolidé, avec une poignée des plus grandes entreprises technologiques investissant dans les jeunes pousses les plus en vogue, les produits d’IA générative sortaient à toute vitesse et les pessimistes, avec leurs avertissements sur les risques liés à l’IA, battaient en retraite. Les régulateurs se sont lancés à la poursuite des accélérateurs avec une agilité inhabituelle, dévoilant des propositions de réglementation audacieuses.
Ironiquement, cependant, les régulateurs ont peut-être aidé les partisans de l’accélération : de nouvelles réglementations pourraient en effet, par inadvertance, accroître le pouvoir de marché de ces derniers.
Comment se fait-il que les régulateurs chargés de préserver l’intérêt public aient pris des mesures qui pourraient aggraver la situation? Existe-t-il des solutions de rechange créatives pour sauvegarder l’intérêt public?
Considérons tout d’abord les raisons pour lesquelles l’industrie de l’IA est déjà prête à se concentrer.
Tout d’abord, le développement de l’IA est dirigé principalement par l’industrie et non par le gouvernement. Bien que la technologie soit considérée comme une priorité nationale, les États-Unis, premier pays producteur d’IA, s’appuient sur les entreprises pour assurer leur domination. La part du secteur privé américain dans les plus grands modèles d’IA est passée de 11 % en 2010 à 96 % en 2021.
Ce modèle centré sur l’industrie n’est pas seulement un phénomène américain. Lors des récentes négociations sur la réglementation de l’Union européenne en matière d’IA, l’Allemagne, la France et l’Italie se sont opposées à des restrictions qui pourraient désavantager leurs propres champions émergents du secteur privé. En Chine également, les principaux acteurs de l’IA sont des entreprises privées, bien qu’étroitement surveillées par l’État.
Bien qu’il existe de grandes équipes de développement d’IA dans les plus grandes entreprises, une poignée de petites entreprises sont les innovateurs les plus dynamiques dans le développement de modèles fondamentaux. Pourtant, elles s’appuient sur une poignée de grandes entreprises pour d’autres apports essentiels. Elles ont besoin d’ensembles de données massifs, de ressources informatiques, ainsi que d’un accès à l’infonuagique et à des centaines de millions de dollars.
Il n’est donc pas surprenant que les entreprises qui possèdent déjà de telles ressources soient les plus gros investisseurs dans les principales jeunes pousses de l’IA.
Dans un secteur déjà prédisposé à la concentration, la réglementation risque de concentrer le pouvoir entre les mains de quelques-uns.
Sans recommander encore plus de réglementation (même de type antitrust) pour contrer les effets de la réglementation, que peut-on faire? Ou devrions-nous simplement laisser les forces naturelles du marché suivre leur cours?
Une solution est d’encourager de nouvelles sources de concurrence. La disponibilité de modèles d’IA de source ouverte peut donner à ces nouveaux venus une chance de rivaliser. Les besoins informatiques des applications d’IA pourraient diminuer pour différentes raisons. Cette évolution réduirait la dépendance à l’égard des géants technologiques.
Dans un texte d’opinion publié dans Foreign Policy, le doyen de la Fletcher School of Law and Diplomacy de l’Université Tufts se dit d’avis que 2023 est l’année où la communauté de l’intelligence artificielle (IA) s’est divisée en diverses tribus : les accélérateurs, les catastrophistes et les régulateurs.
À la fin de l’année, il semblait que les accélérateurs avaient gagné. Le pouvoir s’était consolidé, avec une poignée des plus grandes entreprises technologiques investissant dans les jeunes pousses les plus en vogue, les produits d’IA générative sortaient à toute vitesse et les pessimistes, avec leurs avertissements sur les risques liés à l’IA, battaient en retraite. Les régulateurs se sont lancés à la poursuite des accélérateurs avec une agilité inhabituelle, dévoilant des propositions de réglementation audacieuses.
Ironiquement, cependant, les régulateurs ont peut-être aidé les partisans de l’accélération : de nouvelles réglementations pourraient en effet, par inadvertance, accroître le pouvoir de marché de ces derniers.
Comment se fait-il que les régulateurs chargés de préserver l’intérêt public aient pris des mesures qui pourraient aggraver la situation? Existe-t-il des solutions de rechange créatives pour sauvegarder l’intérêt public?
Considérons tout d’abord les raisons pour lesquelles l’industrie de l’IA est déjà prête à se concentrer.
Tout d’abord, le développement de l’IA est dirigé principalement par l’industrie et non par le gouvernement. Bien que la technologie soit considérée comme une priorité nationale, les États-Unis, premier pays producteur d’IA, s’appuient sur les entreprises pour assurer leur domination. La part du secteur privé américain dans les plus grands modèles d’IA est passée de 11 % en 2010 à 96 % en 2021.
Ce modèle centré sur l’industrie n’est pas seulement un phénomène américain. Lors des récentes négociations sur la réglementation de l’Union européenne en matière d’IA, l’Allemagne, la France et l’Italie se sont opposées à des restrictions qui pourraient désavantager leurs propres champions émergents du secteur privé. En Chine également, les principaux acteurs de l’IA sont des entreprises privées, bien qu’étroitement surveillées par l’État.
Bien qu’il existe de grandes équipes de développement d’IA dans les plus grandes entreprises, une poignée de petites entreprises sont les innovateurs les plus dynamiques dans le développement de modèles fondamentaux. Pourtant, elles s’appuient sur une poignée de grandes entreprises pour d’autres apports essentiels. Elles ont besoin d’ensembles de données massifs, de ressources informatiques, ainsi que d’un accès à l’infonuagique et à des centaines de millions de dollars.
Il n’est donc pas surprenant que les entreprises qui possèdent déjà de telles ressources soient les plus gros investisseurs dans les principales jeunes pousses de l’IA.
Dans un secteur déjà prédisposé à la concentration, la réglementation risque de concentrer le pouvoir entre les mains de quelques-uns.
Sans recommander encore plus de réglementation (même de type antitrust) pour contrer les effets de la réglementation, que peut-on faire? Ou devrions-nous simplement laisser les forces naturelles du marché suivre leur cours?
Une solution est d’encourager de nouvelles sources de concurrence. La disponibilité de modèles d’IA de source ouverte peut donner à ces nouveaux venus une chance de rivaliser. Les besoins informatiques des applications d’IA pourraient diminuer pour différentes raisons. Cette évolution réduirait la dépendance à l’égard des géants technologiques.