Des économistes reconsidèrent la politique industrielle
Dans un article publié sur le site Project Syndicate, Dani Rodrik de l’Université Havard, Nathan Lane du Massachusetts Institute of Technology et Réka Juhász, cofondatrice du Industrial Policy Group, soutiennent que des recherches récentes fournissent des données plus fiables sur le fonctionnement réel de la politique industrielle, ce qui améliore la qualité du débat, qui était essentiellement polémique jusqu’ici.
Dans le passé, les économistes attachaient trop d’importance à des indicateurs rudimentaires tels que les droits de douane sur les produits importés. De ce fait, ils n’ont appréhendé que des dimensions limitées de la politique industrielle et amalgamé ses objectifs avec d’autres (par exemple, l’augmentation des recettes publiques ou la défense d’intérêts politiques particuliers).
Ainsi, une étude comparative de l’OCDE quantifie les politiques industrielles de neuf pays membres en examinant de près leur comptabilité, notamment les dépenses publiques consacrées à la politique industrielle. Une équipe d’économistes dirigée par Réka Juhasz et Nathan Lane a procédé à un traitement automatique des descriptifs en accès libre des politiques commerciales de ces pays. Elle a ainsi généré une classification détaillée de leurs politiques industrielles.
Des informations précieuses émergent de ces travaux. D’une part, la politique industrielle est omniprésente et sa prévalence est antérieure à l’augmentation récente de son utilisation et de son importance dans les débats publics; d’autre part, il n’est plus approprié de confondre politique industrielle et protectionnisme, les politiques industrielles contemporaines visant généralement à promouvoir les exportations. Et leur prévalence tend à augmenter avec le revenu : les pays avancés l’utilisent davantage et avec des mesures plus fortes que les pays en développement.
L’amélioration des méthodes d’inférence causale amène également les économistes à revoir leur point de vue. Ils évaluaient habituellement les effets de la politique industrielle en examinant la corrélation entre le résultat des différents secteurs et l’aide publique dont ils bénéficient. Ils en concluaient le plus souvent à une absence de corrélation entre les deux, et par conséquent à l’inutilité d’une politique industrielle. On reconnaît aujourd’hui que ce travail n’est pas instructif, car il est décontextualisé et ne permet pas d’identifier les cas où la politique industrielle est utile.
Les recherches les plus récentes sur la politique industrielle utilisent des techniques statistiques modernes qui permettent d’éviter les déductions trompeuses. Ces techniques ont été appliquées à un large éventail de cas.
Les conclusions de ces recherches récentes vont dans le sens des partisans de l’aide aux industries naissantes. Elles sont aussi beaucoup plus favorables à la politique industrielle et tendent à montrer que celle-ci – ou les évènements historiques qui imitent ses effets – a souvent à long terme des effets bénéfiques sur l’économie.
Des études portant sur des programmes publics récents d’aide à l’investissement dans des régions économiquement défavorisées au Royaume-Uni et en Italie concluent également à des effets positifs marqués sur la création d’emplois.
Les études les plus récentes éclairent également la controverse de longue date sur la contribution de la politique industrielle au miracle économique de l’Asie de l’Est. Ces études accordant une plus grande attention à la structure des liens en amont et en aval dans ces économies aboutissent à des conclusions nettement plus optimistes.
Dans un article publié sur le site Project Syndicate, Dani Rodrik de l’Université Havard, Nathan Lane du Massachusetts Institute of Technology et Réka Juhász, cofondatrice du Industrial Policy Group, soutiennent que des recherches récentes fournissent des données plus fiables sur le fonctionnement réel de la politique industrielle, ce qui améliore la qualité du débat, qui était essentiellement polémique jusqu’ici.
Dans le passé, les économistes attachaient trop d’importance à des indicateurs rudimentaires tels que les droits de douane sur les produits importés. De ce fait, ils n’ont appréhendé que des dimensions limitées de la politique industrielle et amalgamé ses objectifs avec d’autres (par exemple, l’augmentation des recettes publiques ou la défense d’intérêts politiques particuliers).
Ainsi, une étude comparative de l’OCDE quantifie les politiques industrielles de neuf pays membres en examinant de près leur comptabilité, notamment les dépenses publiques consacrées à la politique industrielle. Une équipe d’économistes dirigée par Réka Juhasz et Nathan Lane a procédé à un traitement automatique des descriptifs en accès libre des politiques commerciales de ces pays. Elle a ainsi généré une classification détaillée de leurs politiques industrielles.
Des informations précieuses émergent de ces travaux. D’une part, la politique industrielle est omniprésente et sa prévalence est antérieure à l’augmentation récente de son utilisation et de son importance dans les débats publics; d’autre part, il n’est plus approprié de confondre politique industrielle et protectionnisme, les politiques industrielles contemporaines visant généralement à promouvoir les exportations. Et leur prévalence tend à augmenter avec le revenu : les pays avancés l’utilisent davantage et avec des mesures plus fortes que les pays en développement.
L’amélioration des méthodes d’inférence causale amène également les économistes à revoir leur point de vue. Ils évaluaient habituellement les effets de la politique industrielle en examinant la corrélation entre le résultat des différents secteurs et l’aide publique dont ils bénéficient. Ils en concluaient le plus souvent à une absence de corrélation entre les deux, et par conséquent à l’inutilité d’une politique industrielle. On reconnaît aujourd’hui que ce travail n’est pas instructif, car il est décontextualisé et ne permet pas d’identifier les cas où la politique industrielle est utile.
Les recherches les plus récentes sur la politique industrielle utilisent des techniques statistiques modernes qui permettent d’éviter les déductions trompeuses. Ces techniques ont été appliquées à un large éventail de cas.
Les conclusions de ces recherches récentes vont dans le sens des partisans de l’aide aux industries naissantes. Elles sont aussi beaucoup plus favorables à la politique industrielle et tendent à montrer que celle-ci – ou les évènements historiques qui imitent ses effets – a souvent à long terme des effets bénéfiques sur l’économie.
Des études portant sur des programmes publics récents d’aide à l’investissement dans des régions économiquement défavorisées au Royaume-Uni et en Italie concluent également à des effets positifs marqués sur la création d’emplois.
Les études les plus récentes éclairent également la controverse de longue date sur la contribution de la politique industrielle au miracle économique de l’Asie de l’Est. Ces études accordant une plus grande attention à la structure des liens en amont et en aval dans ces économies aboutissent à des conclusions nettement plus optimistes.