De meilleurs emplois pour un meilleur développement
Dans une tribune sur le site Project Syndicate, l’économiste de renom Dani Rodrik explique que la doctrine économique classique, notamment celle d’Adam Smith, a placé les consommateurs plutôt que les travailleurs sur le trône de la vie économique. En d’autres mots, ce qui compte pour notre bien-être, ce n’est pas notre mode de production, mais plutôt notre capacité à consommer notre groupe de biens et services de prédilection. L’économie moderne a depuis codifié cette approche en faisant du bien-être individuel une fonction liée à ce que nous consommons.
Pourtant, rétorque Rodrik, la nature de l’emploi d’un individu a des répercussions qui vont bien au-delà de cet individu. Les emplois sont une source de dignité personnelle et de reconnaissance sociale. Plus largement, ils sont le ciment de la vie sociale. Lorsque des emplois décents de la classe moyenne disparaissent – en raison de l’automatisation, du commerce ou de politiques d’austérité –, il n’y a pas seulement des effets économiques directs, mais également des effets sociaux et politiques de grande envergure.
Les gens qui passent de mauvais emplois à de meilleurs emplois englobent tout le processus de changement structurel qui stimule le développement économique. Débloquer ce processus de manière rapide et durable est crucial, et l’industrialisation, historiquement, a été le principal moteur pour y parvenir.
Le problème actuel, c’est que les industries manufacturières ne sont plus les secteurs qui absorbent la main-d’œuvre, comme c’était le cas autrefois. Même les pays dont le secteur secondaire est solide – notamment la Chine – connaissent une baisse de la part du secteur industriel dans l’emploi total.
La conséquence inévitable de ces tendances est que la majorité des meilleurs emplois devront être générés par les services. Or, la plupart des gouvernements ne sont pas habitués à considérer les secteurs des services comme des moteurs de croissance. Les politiques de croissance – qu’elles portent sur la recherche et développement, la gouvernance, la réglementation ou les politiques industrielles – ciblent généralement les grandes entreprises manufacturières qui sont concurrentielles sur les marchés mondiaux.
Bien que cela puisse être difficile, les gouvernements doivent apprendre à améliorer simultanément la productivité et l’emploi dans les secteurs des services à forte intensité de main-d’œuvre. Cela signifie qu’il faut adopter des mesures qui présentent bon nombre des mêmes caractéristiques que la « politique industrielle moderne », en vertu desquelles l’État, en échange de la création d’emplois, poursuit une collaboration étroite et itérative avec les entreprises pour éliminer les obstacles à leur expansion.
Dans une tribune sur le site Project Syndicate, l’économiste de renom Dani Rodrik explique que la doctrine économique classique, notamment celle d’Adam Smith, a placé les consommateurs plutôt que les travailleurs sur le trône de la vie économique. En d’autres mots, ce qui compte pour notre bien-être, ce n’est pas notre mode de production, mais plutôt notre capacité à consommer notre groupe de biens et services de prédilection. L’économie moderne a depuis codifié cette approche en faisant du bien-être individuel une fonction liée à ce que nous consommons.
Pourtant, rétorque Rodrik, la nature de l’emploi d’un individu a des répercussions qui vont bien au-delà de cet individu. Les emplois sont une source de dignité personnelle et de reconnaissance sociale. Plus largement, ils sont le ciment de la vie sociale. Lorsque des emplois décents de la classe moyenne disparaissent – en raison de l’automatisation, du commerce ou de politiques d’austérité –, il n’y a pas seulement des effets économiques directs, mais également des effets sociaux et politiques de grande envergure.
Les gens qui passent de mauvais emplois à de meilleurs emplois englobent tout le processus de changement structurel qui stimule le développement économique. Débloquer ce processus de manière rapide et durable est crucial, et l’industrialisation, historiquement, a été le principal moteur pour y parvenir.
Le problème actuel, c’est que les industries manufacturières ne sont plus les secteurs qui absorbent la main-d’œuvre, comme c’était le cas autrefois. Même les pays dont le secteur secondaire est solide – notamment la Chine – connaissent une baisse de la part du secteur industriel dans l’emploi total.
La conséquence inévitable de ces tendances est que la majorité des meilleurs emplois devront être générés par les services. Or, la plupart des gouvernements ne sont pas habitués à considérer les secteurs des services comme des moteurs de croissance. Les politiques de croissance – qu’elles portent sur la recherche et développement, la gouvernance, la réglementation ou les politiques industrielles – ciblent généralement les grandes entreprises manufacturières qui sont concurrentielles sur les marchés mondiaux.
Bien que cela puisse être difficile, les gouvernements doivent apprendre à améliorer simultanément la productivité et l’emploi dans les secteurs des services à forte intensité de main-d’œuvre. Cela signifie qu’il faut adopter des mesures qui présentent bon nombre des mêmes caractéristiques que la « politique industrielle moderne », en vertu desquelles l’État, en échange de la création d’emplois, poursuit une collaboration étroite et itérative avec les entreprises pour éliminer les obstacles à leur expansion.