Comment le manque de lignes électriques retardera l’ère des énergies renouvelables
Selon une analyse du Financial Times, un nombre grandissant de projets éoliens et solaires attendent de se raccorder à des infrastructures construites pour une autre ère, menaçant l’atteinte des plans de carboneutralité.
Partout dans le monde, les développeurs d’infrastructures d’énergie renouvelable se font dire qu’ils doivent attendre entre quelques années dans certaines régions des États-Unis et jusqu’à 15 ans au Royaume-Uni avant de pouvoir raccorder des projets à des réseaux qui ont du mal à suivre le rythme des changements dans la production d’électricité. On commence à se rendre compte que ces retards pourraient avoir un impact désastreux sur les efforts mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Il y a vingt ans, le réseau électrique n’était qu’un moyen parmi d’autres d’obtenir de l’énergie. Il y avait aussi d’autres options, comme l’essence et le gaz. « Mais maintenant, le réseau devient le principal moyen d’obtenir de l’énergie », explique un responsable chez Schneider Electric. « Le réseau doit être modernisé. Il faut changer de ligue ».
Pour sa part, le directeur général de BayWa RE, qui exerce ses activités dans plus de 30 pays, affirme que les retards de raccordement au réseau sont désormais « l’obstacle majeur » au déploiement des projets d’énergie renouvelable non seulement en Europe, mais également aux États-Unis et en Australie, entre autres pays. « Nous sommes confrontés à une situation très réelle où nous devons attendre cinq, dix ans [pour le raccordement au réseau]. Nous avons un permis [pour construire des projets], mais le raccordement physique au réseau n’est pas disponible ». C’est « vraiment une menace » pour la transition énergétique, ajoute-t-il.
Pour respecter l’Accord de Paris et maintenir l’objectif de limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C, l’énergie renouvelable produite devra plus que tripler, passant de 3 000 GW aujourd’hui à plus de 10 000 GW en 2030, selon l’Agence internationale des énergies renouvelables, ou IRENA.
« Je ne connais aucun pays où le réseau ne constitue pas actuellement un obstacle à la transition énergétique », déclare un responsable au Global Wind Energy Council. L’un des gros problèmes, ajoute-t-il, est qu’il n’y a « pas assez d’infrastructures de réseau » pour répondre aux besoins du système énergétique en évolution. BloombergNEF, un fournisseur de données, estime que 80 millions de kilomètres supplémentaires de réseau sont nécessaires d’ici 2050.
Aux États-Unis, les demandes de raccordement au réseau ont augmenté de 40 % en 2022, selon une étude menée par le Lawrence Berkeley National Laboratory. Les chercheurs ont découvert que près de 2 000 GW de projets solaires, éoliens et de stockage étaient en attente pour se raccorder aux réseaux de transmission – le réseau électrique longue distance à haute tension –, soit bien plus que la capacité installée de l’ensemble du parc de centrales électriques américaines.
Selon une analyse du Financial Times, un nombre grandissant de projets éoliens et solaires attendent de se raccorder à des infrastructures construites pour une autre ère, menaçant l’atteinte des plans de carboneutralité.
Partout dans le monde, les développeurs d’infrastructures d’énergie renouvelable se font dire qu’ils doivent attendre entre quelques années dans certaines régions des États-Unis et jusqu’à 15 ans au Royaume-Uni avant de pouvoir raccorder des projets à des réseaux qui ont du mal à suivre le rythme des changements dans la production d’électricité. On commence à se rendre compte que ces retards pourraient avoir un impact désastreux sur les efforts mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Il y a vingt ans, le réseau électrique n’était qu’un moyen parmi d’autres d’obtenir de l’énergie. Il y avait aussi d’autres options, comme l’essence et le gaz. « Mais maintenant, le réseau devient le principal moyen d’obtenir de l’énergie », explique un responsable chez Schneider Electric. « Le réseau doit être modernisé. Il faut changer de ligue ».
Pour sa part, le directeur général de BayWa RE, qui exerce ses activités dans plus de 30 pays, affirme que les retards de raccordement au réseau sont désormais « l’obstacle majeur » au déploiement des projets d’énergie renouvelable non seulement en Europe, mais également aux États-Unis et en Australie, entre autres pays. « Nous sommes confrontés à une situation très réelle où nous devons attendre cinq, dix ans [pour le raccordement au réseau]. Nous avons un permis [pour construire des projets], mais le raccordement physique au réseau n’est pas disponible ». C’est « vraiment une menace » pour la transition énergétique, ajoute-t-il.
Pour respecter l’Accord de Paris et maintenir l’objectif de limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C, l’énergie renouvelable produite devra plus que tripler, passant de 3 000 GW aujourd’hui à plus de 10 000 GW en 2030, selon l’Agence internationale des énergies renouvelables, ou IRENA.
« Je ne connais aucun pays où le réseau ne constitue pas actuellement un obstacle à la transition énergétique », déclare un responsable au Global Wind Energy Council. L’un des gros problèmes, ajoute-t-il, est qu’il n’y a « pas assez d’infrastructures de réseau » pour répondre aux besoins du système énergétique en évolution. BloombergNEF, un fournisseur de données, estime que 80 millions de kilomètres supplémentaires de réseau sont nécessaires d’ici 2050.
Aux États-Unis, les demandes de raccordement au réseau ont augmenté de 40 % en 2022, selon une étude menée par le Lawrence Berkeley National Laboratory. Les chercheurs ont découvert que près de 2 000 GW de projets solaires, éoliens et de stockage étaient en attente pour se raccorder aux réseaux de transmission – le réseau électrique longue distance à haute tension –, soit bien plus que la capacité installée de l’ensemble du parc de centrales électriques américaines.