Aides publiques et performances des entreprises nées mondiales
L’étude des entreprises françaises à internationalisation précoce et intensive n’a pas encore permis de dresser un tableau complet du rôle joué par les aides publiques sur leur trajectoire.
Pour combler ce manque, un article de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) utilise un ensemble original de données qui combinent des informations détaillées sur les activités de production et d’exportation des entreprises manufacturières françaises récemment créées avec des données sur les aides publiques qui leur sont allouées par Bpifrance, la banque publique d’investissement française.
L’article décrit les différences dans la probabilité de recevoir les différents types d’aides publiques accordées par Bpifrance selon le type d’activités exportatrices des entreprises. Une première quantification de l’impact des aides publiques d’ordre financier sur les performances économiques relatives des entreprises nées mondiales est également fournie.
Le principal résultat est que les entreprises nées mondiales sont en moyenne plus susceptibles de recevoir une aide publique pour leurs stratégies en matière d’innovation et d’internationalisation et moins susceptibles d’en recevoir pour leurs projets d’investissement, par rapport aux entreprises qui exportent plus progressivement. En revanche, le rendement global des prêts d’investissement accordés par Bpifrance aux entreprises nées mondiales est élevé, tant en matière de chiffre d’affaires que d’emploi. Ces résultats suggèrent qu’il est possible d’améliorer l’efficacité de l’allocation des prêts par Bpifrance, notamment ceux qui ciblent les projets d’investissement des entreprises nées mondiales.
Une piste de recherche d’avenir serait d’étudier les sources d’inefficacité de l’allocation des aides financières publiques en France. Pour cela, il faudrait surmonter les limites liées aux données et accéder à des informations supplémentaires sur les entreprises dont les demandes de subventions ont été rejetées.
Une autre piste de recherche fructueuse consisterait à étudier davantage dans quelle mesure la relation positive entre l’aide publique et les performances des entreprises nées mondiales est conditionnée par le montant de l’aide financière et par l’utilisation complémentaire de différents dispositifs.
Les effets complémentaires entre les prêts d’investissement et les subventions à l’innovation visant à soutenir la stratégie de développement des jeunes pousses ont été récemment démontrés par Hottenrott & Richstein (2020) dans le cas de l’Allemagne. En effet, ces derniers constatent que les subventions, tout comme les prêts bonifiés, facilitent l’investissement tangible, l’emploi et la croissance des revenus. Les subventions sont toutefois mieux adaptées que les prêts pour accroître les investissements en recherche et développement. Associés à des subventions, les prêts bonifiés facilitent la transformation des résultats de la recherche en produits commercialisables grâce à des investissements dans des actifs corporels.
Les entreprises en démarrage qui participent aux deux types de programmes surpassent les bénéficiaires de subventions uniquement en ce qui concerne la performance en matière d’innovation, d’emploi et de revenus futurs. Enfin, la participation au programme n’évince pas le capital-risque privé.
L’étude des entreprises françaises à internationalisation précoce et intensive n’a pas encore permis de dresser un tableau complet du rôle joué par les aides publiques sur leur trajectoire.
Pour combler ce manque, un article de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) utilise un ensemble original de données qui combinent des informations détaillées sur les activités de production et d’exportation des entreprises manufacturières françaises récemment créées avec des données sur les aides publiques qui leur sont allouées par Bpifrance, la banque publique d’investissement française.
L’article décrit les différences dans la probabilité de recevoir les différents types d’aides publiques accordées par Bpifrance selon le type d’activités exportatrices des entreprises. Une première quantification de l’impact des aides publiques d’ordre financier sur les performances économiques relatives des entreprises nées mondiales est également fournie.
Le principal résultat est que les entreprises nées mondiales sont en moyenne plus susceptibles de recevoir une aide publique pour leurs stratégies en matière d’innovation et d’internationalisation et moins susceptibles d’en recevoir pour leurs projets d’investissement, par rapport aux entreprises qui exportent plus progressivement. En revanche, le rendement global des prêts d’investissement accordés par Bpifrance aux entreprises nées mondiales est élevé, tant en matière de chiffre d’affaires que d’emploi. Ces résultats suggèrent qu’il est possible d’améliorer l’efficacité de l’allocation des prêts par Bpifrance, notamment ceux qui ciblent les projets d’investissement des entreprises nées mondiales.
Une piste de recherche d’avenir serait d’étudier les sources d’inefficacité de l’allocation des aides financières publiques en France. Pour cela, il faudrait surmonter les limites liées aux données et accéder à des informations supplémentaires sur les entreprises dont les demandes de subventions ont été rejetées.
Une autre piste de recherche fructueuse consisterait à étudier davantage dans quelle mesure la relation positive entre l’aide publique et les performances des entreprises nées mondiales est conditionnée par le montant de l’aide financière et par l’utilisation complémentaire de différents dispositifs.
Les effets complémentaires entre les prêts d’investissement et les subventions à l’innovation visant à soutenir la stratégie de développement des jeunes pousses ont été récemment démontrés par Hottenrott & Richstein (2020) dans le cas de l’Allemagne. En effet, ces derniers constatent que les subventions, tout comme les prêts bonifiés, facilitent l’investissement tangible, l’emploi et la croissance des revenus. Les subventions sont toutefois mieux adaptées que les prêts pour accroître les investissements en recherche et développement. Associés à des subventions, les prêts bonifiés facilitent la transformation des résultats de la recherche en produits commercialisables grâce à des investissements dans des actifs corporels.
Les entreprises en démarrage qui participent aux deux types de programmes surpassent les bénéficiaires de subventions uniquement en ce qui concerne la performance en matière d’innovation, d’emploi et de revenus futurs. Enfin, la participation au programme n’évince pas le capital-risque privé.